Je suis assez d'accord pour qu'une reconnaissance officielle voie le jour, mais il me semble important de limiter la valeur d'un "diplôme officiel" à celle d'autorisation étatique.
Je précise juste que je parle en connaissance de cause : je suis formateur depuis une quinzaine d'années, fondateur et responsable de mon propre organisme de formation, et j'ai été pendant plusieurs années référent sur des formations diplômantes (Bac pros, BAPAAT, BPJEPS, ...). Pour terminer cette partie de mon profil, j'ajouterai que j'ai suivi un cursus en Sciences de l'Education.
C'est cette expérience à l'appui que je peux affirmer que la seule chose que peut apporter un Diplôme d'Etat, c'est l'assurance que tous ceux qui l'ont obtenu ont été contrôlés sur la base d'un référentiel commun. En bref, quand quelqu'un annonce qu'il a un BTS en Enfilage de Perles Aztèques, n'importe qui peut vérifier sur Internet les connaissances qu'il est censé avoir acquises.
Il ne faut pas oublier que plus le temps passe, plus les exigences baissent, et par voie de conséquences, moins le diplôme est gage de connaissances.
Prenons un exemple concret du problème que pose la notion de référentiel :
J'enseigne, entre autre choses, la Bureautique. Ma spécialité est la formation "Sur mesure et improvisée". Ca veut tout simplement dire que, peu importe vos attentes, je suis en mesure d'y répondre. Je vais donc commencer par évaluer d'où vous partez, pour aller où, avec quel bagages et mû par quelles motivations. puis je vais vous accompagner vers votre objectif de la façon la plus appropriée à votre façon d'apprendre (ceux qui ont une expérience suffisante en hypnose feront aisément le lien entre cette façon d'enseigner et l'objet de ce forum).
Chacun pourra se faire une idée assez claire de tous les avantage d'une telle pratique.
Lorsqu'il s'agit d'intervenir dans le cadre d'une formation diplômante, tout le système s'effondre : la priorité n'est plus votre objectif personnel/professionnel, mais votre capacité à répondre aux exigences du référentiel... Un exemple ? Le référentiel du BAC Pro Secrétariat exige qu'une postulante sache résoudre une moyenne pondérée et un écart-type à la main et qu'elle soit en mesure de résoudre des problèmes trigonométriques !!! et pendant qu'on perd son énergie à lui enseigner tous ces trucs qu'aucune secrétaire de France ou de Navarre n'utilisera jamais de toute sa carrière, on ne s'occupe pas de ce qui lui sera important de maîtriser dans le cadre de son futur emploi. Dans ce même référentiel, la capacité à exécuter une tâche en étant dérangée 3 fois par le téléphone et 3 fois par une personne qui surgit dans son bureau n'est même pas évoquée, alors que c'est ce à quoi elle devra faire face chaque jour.
Tant qu'il y aura des écoles libres et que l'exercice ne sera pas "rangé dans des cases", lesdites écoles ne pourront vivre et prospérer qu'en donnant satisfaction à leurs élèves. Pour mieux comprendre, je suis évalué tous les deux à trois jours (durée moyenne des formations que j'assure) par chaque stagiaire, autrement dit entre 500 et 700 fois par an ! Ces évaluations sont transmises aux commanditaires de mes prestations et aux organismes financeurs. La seule évaluation d'un centre de formation et de son personnel intervenant sur des formations diplômantes se fait par le résultat de ses stagiaires aux examens. Rien ne dit si c'est le stagiaire qui n'a pas le niveau, ou si c'est le centre qui est bidon. Si vous connaissez des employeurs, allez leur demander leur avis sur la valeur d'un diplôme aujourd'hui.
Je peux aussi, non sans un minimum de sarcasme, poser la question suivante : d'après vous, combien d'heures d'exercice en cabinet et combien de patients accompagnés constitueront l'expérience des ronds de cuir qui vont pondre ledit référentiel ?
Si vous voulez en savoir plus, cherchez simplement le référentiel Education Nationale du métier que vous exercez, et lisez-le avec attention... et n'oubliez surtout pas de revenir ici poster vos réactions !
Alors oui, je suis d'accord pour que l'assurance soit donnée aux clients/patients/sujets qu'ils n'ont pas affaire à un charlatan, mais je suis loin d'être certain qu'un quelconque diplôme d'Etat le garantisse le moins du monde. Je dirai même qu'entre une formation dans une école plébiscitée par ses anciens élèves et une autre reconnue par l'Etat, mon choix est sans appel.
Je trouverais beaucoup plus sain un système comme celui de la FFMBE (Fédération Française de Massages-Bien-Etre) qui a défini des conditions pour qu'une école ou un praticien soit reconnu par elle (nombre d'heures de formation, organisation des cours, nombre de stagiaires formés par an, ancienneté de l'école, assurance, thématiques générales abordées, etc.), mais qui laisse à l'école la liberté de décider elle-même des critères et modalités de certification de ses stagiaires (là aussi, je parle en parfaite connaissance de cause).
Ses anciens élèves étant les représentants directs de la qualité d'enseignement qu'elle propose, l'école a alors tout intérêt à soigner la méthode, comme à ne pas distribuer ces certificats à tort et à travers. De plus, les fondateurs de ces centres de formation et les formateurs qu'elles font intervenir sont, la plupart du temps, eux-mêmes praticiens et continuent d'exercer en cabinet, ce qui les rend, à mon humble avis, beaucoup plus aptes à produire un programme et à évaluer des postulants que tous les acteurs du Ministère de l'Education Nationale réunis (non, sérieusement, vous l'imaginez le référentiel pondu par Najat Vallaud-Belkacem et Marisol Touraine et leurs amis ???)
En revanche, je suis plutôt pour qu'une fédération à fonctionnement participatif et ouvert planche sur des conditions d'éligibilité, un peu comme un "label rouge" de l'hypnose (j'insiste sur le côté "ouvert et participatif" afin d'éviter qu'elle ne se transforme en "Royaume Loi 1901").