Préparation d'une séance

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hypnotherapie32

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J'aimerais avoir votre avis sur ce qui suit. La séance d'hypnose étant préparéepour un individu et donc personnalisée, il est nécessaire de la préparer en amont. Pour ce faire, il me semble indispensable de contacter par téléphone quelques jours avant le client afin de faire le point notemment sur l'avancée du travail effectué et sur l'état de la personne. Les clients semblent parfois surpris de cette démarche et même si celle ci leur est expliquée, parfois ils ne semblent pas près à ce genre de pratique étant habitués à aller chez le médecin et faire le bilan le jour de la consultation. Bref, avez-vous la même démarche ou travaillez vous d'une manière différente? Merci à tous
 
valikor

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olivier.therapie-breve à dit:
Confrères, je ne vois pas apparaître le sens de l'intuition qui est essentiel dans le travail de l'hypnose (à mon sens). Je ne pense pas que vous puissiez préparer une séance sauf sur le fond de votre technique propre mais en aucun cas sur l'applicabilité à un cas particulier.
Votre intuition est la garante de votre intégrité face à la problématique de la personne (à mon sens).Et c'est bien là toute la difficulté!

l'intuition se nourrit de l'expérience mais elle peut se tromper aussi et elle peut se révéler plus juste après une bonne préparation...
 
surderien

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Le plus souvent je n'ai pas l'impression de faire de l'hypnose car tout est simple et spontané !

Si j'ai conscience de développer une stratégie hypnotique, c'est en général que le patient est trés complexe

Inversement quand je ressens d'emblée le caractère tordu d'un patient, ou la complexité évidente de sa problématique, je développe illico un mode hypnotique,
le plus souvent paradoxal

une question d'expérience ?

8)
 
hypnotherapie32

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j"en conclue que comme dans de nombreux domaines tout n'est pas blanc, ni noir, le gris existe et il me semble que les avis ne doivent pas être tranchés. La difficulté est d'avoir les capacités de préparer quelque chose qui soit, comment dire maléable et qui puisse être adapté à la personne que l'on a en face de nous, un peu comme un locuteur devant son public qui a préparé son intervention orale et cependant chaque personne en face de lui a l'impression que son discours s'adresse à elle. Tout un art, quoi.
 
castorix

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Bonjour,

Pour moi la préparation consiste plutôt en une relecture de mes notes, permettant d'organiser mes idées en rafraîchissant ma mémoire (sinon je peux me rendre compte plus tard que j'avais déjà certaines infos, mais pas mémorisées).

En revanche sur la question de la planification de la séance à venir, c'est plutôt une petite note qui conclut le résumé de chaque séance : si rien ne vient prendre la priorité en début de séance suivante, a priori c'est avec cette piste là que je repars.

Il faut préciser que toutes mes séances ne comportent pas systématiquement une hypnose formelle, très souvent (trop) la personne qui vient est en "transe négative", et à l'inverse le travail est de la réassocier d'une certaine manière (avec des dessins, des modèles théoriques, qui aident à donner du recul sur la situation).

C'est bien sûr une remarque qui s'applique volontiers à la crise suicidaire (qui fait partie de mon lot quotidien).

Mais lorsque la thérapie est "tranquille" et suit son cours, de toute manière je constate qu'une trame bien travaillée nécessitera en fin de compte des adaptations qui la modifient profondément.

Un peu comme si, planifier ne servait qu'à rassurer le thérapeute, mais n'était pas si utile au patient... :wink:
 
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hypnosympa

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castorix à dit:
Bonjour,

Pour moi la préparation consiste plutôt en une relecture de mes notes, permettant d'organiser mes idées en rafraîchissant ma mémoire (sinon je peux me rendre compte plus tard que j'avais déjà certaines infos, mais pas mémorisées).

En revanche sur la question de la planification de la séance à venir, c'est plutôt une petite note qui conclut le résumé de chaque séance : si rien ne vient prendre la priorité en début de séance suivante, a priori c'est avec cette piste là que je repars.

Il faut préciser que toutes mes séances ne comportent pas systématiquement une hypnose formelle, très souvent (trop) la personne qui vient est en "transe négative", et à l'inverse le travail est de la réassocier d'une certaine manière (avec des dessins, des modèles théoriques, qui aident à donner du recul sur la situation).

C'est bien sûr une remarque qui s'applique volontiers à la crise suicidaire (qui fait partie de mon lot quotidien).

Mais lorsque la thérapie est "tranquille" et suit son cours, de toute manière je constate qu'une trame bien travaillée nécessitera en fin de compte des adaptations qui la modifient profondément.

Un peu comme si, planifier ne servait qu'à rassurer le thérapeute, mais n'était pas si utile au patient... :wink:

oui, souvent le patient arrive en transe négative et planifier semble alors rassurant pour éviter de tremper trop dans l'affaire

Mais l'hypnose est-ce que ce n'est pas se colleter directement dans la transe où le patient est déjà présent ?

:)
 
paul-rené

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Préparer sa séance, c'est préparer aussi le lieu d'accueil. C'est préparer des objectifs, l'effet de "seuil "; et ses protections personnelles conscientes et inconscientes. C'est se préparer à sa propre fatigue. C''est savoir aussi être prêt à l'écoute, au soutien, à l'abandon de soi, au contrat moral, à être intuitif, à être l'autre pour l'analyser et l'hypnotiser.

La séance et la transe ne demandent pas une grosse préparation.

C'est aussi préparer l'après ( sa tasse de thé, la bonne blague, ses vacances en italie, l'achat de de sa tablette de chocolat....)

Se préparer à durer dans le temps,

Cordialement

P.R.
 
Paul Elie

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hypnosympa à dit:
castorix à dit:
Bonjour,

Pour moi la préparation consiste plutôt en une relecture de mes notes, permettant d'organiser mes idées en rafraîchissant ma mémoire (sinon je peux me rendre compte plus tard que j'avais déjà certaines infos, mais pas mémorisées).

En revanche sur la question de la planification de la séance à venir, c'est plutôt une petite note qui conclut le résumé de chaque séance : si rien ne vient prendre la priorité en début de séance suivante, a priori c'est avec cette piste là que je repars.

Il faut préciser que toutes mes séances ne comportent pas systématiquement une hypnose formelle, très souvent (trop) la personne qui vient est en "transe négative", et à l'inverse le travail est de la réassocier d'une certaine manière (avec des dessins, des modèles théoriques, qui aident à donner du recul sur la situation).

C'est bien sûr une remarque qui s'applique volontiers à la crise suicidaire (qui fait partie de mon lot quotidien).

Mais lorsque la thérapie est "tranquille" et suit son cours, de toute manière je constate qu'une trame bien travaillée nécessitera en fin de compte des adaptations qui la modifient profondément.

Un peu comme si, planifier ne servait qu'à rassurer le thérapeute, mais n'était pas si utile au patient... :wink:

oui, souvent le patient arrive en transe négative et planifier semble alors rassurant pour éviter de tremper trop dans l'affaire

Mais l'hypnose est-ce que ce n'est pas se colleter directement dans la transe où le patient est déjà présent ?

:)

Mais l'hypnose est-ce que ce n'est pas se colleter directement dans la transe où le patient est déjà présent ?

non je ne pense pas puisque la demande est le changement!
si vous adopter le choix analytique (psy) la progression se fera (ou pas) sur le long terme.... ici l'hypnose ne sert qu'a induire a un niveau(EMC) ou tous les styles de therapie sont possibles!
avec des résultats (ou pas!) a court ou moyen terme....
le client n'arrive pas en transe!
il a des aprioris négatifs, ou des peurs qu'il est facile d'enlever , puisque c'est lui qui fait le premier pas en venant me voir!
pour ne pas avoir a tremper dans l'affaire comme vous dites, il suffit de diriger le client vers un autre chemin!...
y'as des techniques pour cela!
 
Leo Lavoie

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paulelie à dit:
au contraire je ne pense pas qu'il fasses s'en priver....seulement s'en mefier!
car a mon sens, tout comme l'anamnèse si conclue en etat de veille, peut vous induire en erreur!
qu'el en est le resultat si vous commencez par une erreur?
c'est une question legitime? non?

L'anamnèse en éveil peut vous conduire à l'erreur si vous prenez les choses au premier degré psychologique. Même en consultation de psychothérapie, je lis entre les lignes de tout ce que l'on me dit. La discipline de la thérapie analytique l'exige de toute façon et cela devient une deuxième nature.

Cependant il me reste encore à bien l'essayer cette anamnèse en hypnose, c'est surement un excellent outil.
 
castorix

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Bonsoir,

Léo je ne vois pas de désaccord avec le fait que les éléments exposés par une personne sont à prendre avec un certain recul, mais je crois (comme vous sans doute ?) que c'est au T. de savoir faire utilement préciser les choses... ce qui est déjà une démarche "orientée problème", ou même pourquoi pas "orientée solution" si la personne en offre l'occasion.

En revanche :


Leo Lavoie à dit:
il me reste encore à (...) essayer cette anamnèse en hypnose, c'est surement un excellent outil.

Alors personnellement je ne vois pas ce que cela pourrait donner (de bon).

Ou plutôt à l'inverse, je dirais que l'un des grands avantages de la thérapie par l'hypnose selon une approche ericksonienne, est de pouvoir "se jeter à l'eau" (ou selon la formule : "un, ... deux... partez ! ... prêt ? " exposée en PNL) sans passer par un préambule laborieux et casse-figure (j'édulcore) : l'énoncé par le sujet de ce qu'il voit être son problème, c'est à dire bel et bien sa situation vue au travers du filtre qu'est son système de perception-réaction (là-dessus, lire Watzlawick et Nardone, dans leurs 2 ouvrages écrit ensemble et supervisé).

J'irai plus loin. Lorsqu'une personne fait la connaissance d'un thérapeute, c'est parfois le énième qu'elle rencontre, et lorsque son récit est présenté, soit cette personne se protège de ses émotions (en thérapie des schémas, on dirait : dans un style d'adaptation par l'évitement) et récite ça comme si ça ne lui faisait plus rien.
Soit la personne raconte, et au fur et à mesure que le récit avance l'émotion la reprend, et ça finit avec un bureau inondé de larmes et la moitié de la boîte de mouchoirs qui y passe, et (si le T. ne sait pas quoi y faire...) trois jours de moral dans les chaussettes, et la fois suivante en arrivant le sujet annonce : "je ne sais pas pourquoi mais je dormais bien toute la semaine sauf la nuit dernière" !!

En français plus simple : se lancer dans la transe à tout prix, à mon humble avis se solde fréquemment par une abréaction affective.
Sauf, me dira-t-on, si le T. expérimenté cadre avec prudence sa 1ère séance, qu'il repère de suite les signes menaçants, et qu'il borde aussi bien les séances suivantes sans laisser le sujet se lancer dans... des associations libres ! et donc surtout pas dans "son récit" des problèmes tels qu'il les voit actuellement.

Parce que se lancer dans une anamnèse sous hypnose sans connaitre les problématiques-clés de la personne, conduit selon moi directement aux noyaux de l'angoisse, et ne peut se justifier que par une forte croyance du thérapeute en l'intérêt de la catharsis à tout prix.

Et justement, ce n'est pas du tout ce que je pratique, pas du tout ce que je propose.
Quand (en début de prise en charge) ça devient menaçant je ralentis, ou je contourne, bref j'évite que la difficulté n'arrive en plein dans la figure du patient, qui n'est pas là pour vivre ça (selon mes conceptions !) mais plutôt pour voir se renforcer sa confiance (en ses chances d'aller mieux) et son sentiment de sécurité dans les séances, avant de se confronter au plus délicat, au plus menaçant.

Qu'en pensez-vous ?
 
jeangeneve

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là bas,
ha et bien merci, de cette communication a plusieurs niveaux .

et... puis j'ai u un TH avec cette fameuse croyance en la catharsis il y a quelques années et je conviens que c'est pas vraiment une partie de plaisir.
je ne suis pas vraiment convaincu que cela aide .
 
Paul Elie

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lacaune
j'en pense que.... ce n'est pas du tout comme cela que je vois les choses! et que l’anamnèse sous hypnose ne sert qu'a renseigner le client et le thérapeute sur la véritable histoire!
bien sur tout est dans la préparation!

et dans les 5 phases... après cette première séance ( et une nuit de sommeil) en discuter avec le client pour permettre une discussion qui va établir un DO....

et la toutes les possibilités sont ouvertes!
la catharsis ou abréaction ( qu'en passant, pour la connaitre,je ne qualifie jamais de négative!) se produit seulement si le client, pleinement informé sur ce qu'il va vivre en acceptant ,en voulant suivre ma proposition 5 phases.....
est contrôlée et abondamment compensée par un renforcement positif de la confiance en soi,de l'amour de soi!
le client vient de franchir une barrière , un obstacle immense... et il a trouvé la vrai origine!
moi au contraire je pense que c'est très positif!
bien sur si vous étiez ( comme la plus part des T, pas préparés a la suite et faute de formation) dans l’ignorance a propos , de quoi faire avec cette information.... vous ne devriez pas être T!
ma dernière affirmation n'est pas dirigée vers une personne en particulier.... mais généraliste!

se lancer dans la transe à tout prix, à mon humble avis se solde férquemment par une abréaction affective.
si seulement c'etait vrai! cela l'est peut etre dans votre environement , avec vos clients... vous operez dans un HP? ou avec d'apres ce que j'ai compris dans un hôpital ou vous rencon trez des cas lourds!
et donc que vous dites cela ne m'etonne point!
dans le cas d'une clientele moins "specialisée" ce n'est pas le cas!

Parce que se lancer dans une anamnèse sous hypnose sans connaitre les problématiques-clés de la personne, conduit selon moi directement aux noyaux de l'angoisse, et ne peut se justifier que par une forte croyance du thérapeute en l'intérêt de la catharsis à tout prix.
la carement, et je suis obligé de vous le dire, vous faites un procés d'intention...alors que c'est justement la definition de l'anamnese!
connaitre les vrai problemes clés!
faites en pré- hypnose, va simplement vous guider, vers une therapie basée sur l'auto diagnostique du client ( en eveil!, donc avec le rationel ,le logique) qui pollue votre jugement et va souvent vous induire en ereur... d'ou les resultats que vous obtiendrez qui seront plus qu'aproximatif....
le client frequement va tout simplement ne pas revenir car vous n'avez pas atteint ces objectifs! et il n'est pas venu vous voir pour un autre psychotherapie!.... bien sur dans votre cas les patients sont internés ou sont "obligés " de venir vous voir, parce que cadrés!
le cadre est different c'est tout!
Et justement, ce n'est pas du tout ce que je pratique, pas du tout ce que je propose.
oui bien sur! j'ai bien compris :D
Quand (en début de prise en charge, exactement, je sais c'est un terme hospitalier! moi je ne prends pas en charge.... c' est le client qui le fait!:D )ça devient menaçant je ralentis, ou je contourne, bref j'évite que la difficulté n'arrive en plein dans la figure du patient, qui n'est pas là pour vivre ça (selon mes conceptions !) mais plutôt pour voir se renforcer sa confiance (en ses chances d'aller mieux) et son sentiment de sécurité dans les séances, avant de se confronter au plus délicat, au plus menaçant.
oui bon je ne comenterai pas , car vous prendriez cela comme une attaque personelle ou defendriez vos ouailles!
mais j'ai deja dit ce que j'en pensais!
pour terminer,je ne vois rien de menaçant dans le fait que le client progresse....l'abreaction est tout a fait controlable....quand on sait .le faire... et si vous m'inviter dans votre hôpital pour une étude clinique... je le desenplirai tres vite!
en vous apprenant a pouvoir guérir plus vite! et vous deviendrez le hero qui aide a resorber le deficit de la SS! :D :D
 
I

Intemporelle

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castorix à dit:
Bonsoir,

Léo je ne vois pas de désaccord avec le fait que les éléments exposés par une personne sont à prendre avec un certain recul, mais je crois (comme vous sans doute ?) que c'est au T. de savoir faire utilement préciser les choses... ce qui est déjà une démarche "orientée problème", ou même pourquoi pas "orientée solution" si la personne en offre l'occasion.

En revanche :


Leo Lavoie à dit:
il me reste encore à (...) essayer cette anamnèse en hypnose, c'est surement un excellent outil.

Alors personnellement je ne vois pas ce que cela pourrait donner (de bon).
Tout à fait d'accord... parfois je lis des propos complètement farfelus...

castorix à dit:
En français plus simple : se lancer dans la transe à tout prix, à mon humble avis se solde fréquemment par une abréaction affective.
Sauf, me dira-t-on, si le T. expérimenté cadre avec prudence sa 1ère séance, qu'il repère de suite les signes menaçants, et qu'il borde aussi bien les séances suivantes sans laisser le sujet se lancer dans... des associations libres ! et donc surtout pas dans "son récit" des problèmes tels qu'il les voit actuellement.
En règle générale, comme vous dites si le thérapeute a du bon sens évaluera d'emblée le niveau émotionnel de son patient, et en général la première séance doit se passer dans une transe hypnotique avec un lieu sûr, ou expérience agréable, malgré que le sujet peut être ramené spontanément vers un évènement douloureux, à traiter au passage, mais ce n'est généralement pas le but de la 1ère séance.


castorix à dit:
Parce que se lancer dans une anamnèse sous hypnose sans connaitre les problématiques-clés de la personne, conduit selon moi directement aux noyaux de l'angoisse, et ne peut se justifier que par une forte croyance du thérapeute en l'intérêt de la catharsis à tout prix.

C'est assez aberrant cette idée effectivement...
 
castorix

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Bonsoir Paulélie, merci pour votre réponse argumentée.
Bien sûr nous conservons un désacccord de fond et je n'y reviens pas, mais je dois vous rendre raison sur certains détails :


paulelie à dit:
(...) d'apres ce que j'ai compris (...) vous rencon trez des cas lourds!
et donc ce que vous dites cela ne m'etonne point !
dans le cas d'une clientele moins "specialisée" ce n'est pas le cas !

Ce n'est probablement pas complètement faux :) et cependant je reçois parfois des personnes "tout venant" ou encore m'étant adressées par leur praticien de premier recours ; ou leur psychiatre, avec ceux-ci je peux me permettre de me lancer dans le travail sans anamnèse, sans interrogatoire à la recherche de ce qui ne va pas, mais à l'inverse à l'assaut des compétences et des ressources directement !


paulelie à dit:
bien sur dans votre cas les patients (...) sont "obligés " de venir vous voir, parce que cadrés !

:D Je prends ça pour une boutade, plus encore que pour une marque de confiance :wink:
(en effet : je n'ai pas grand risque de me mettre en chômage technique...)


paulelie à dit:
(... ) et si vous m'invitez dans votre hôpital pour une étude clinique... je le desemplirai tres vite !
en vous apprenant a pouvoir guérir plus vite !

Alors là c'est trop fort :D Merci Paulélie

Si vous pensiez ce que vous avez écrit littéralement, je ne l'aurais peut-être pas forcément pris aussi bien que cela, mais là j'apprécie cet humour :wink:

Si un jour vous passez par mon département, soyez gentil pour l'Agence régionale de santé, venez désengorger un peu :wink: ça rendrait service à tout le monde c'est sûr !!

Hélas, et je redeviens sérieux pour quelques lignes, les situations cliniques sont parfois extrêmes, aboutissement d'années de souffrances non soulagées, et malgré toute notre bonne volonté nous devons apprendre dans ce genre de métier à faire le tri sur nos ambitions, nos capacités et nos pouvoirs ; à apprendre où nous situons la limite de notre engagement, sans quoi le sentiment d'impuissance devient très lourd à gérer, le brûlage n'est pas loin (je veux dire la carbonisation).
 
Leo Lavoie

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castorix à dit:
Bonsoir,

Léo je ne vois pas de désaccord avec le fait que les éléments exposés par une personne sont à prendre avec un certain recul, mais je crois (comme vous sans doute ?) que c'est au T. de savoir faire utilement préciser les choses... ce qui est déjà une démarche "orientée problème", ou même pourquoi pas "orientée solution" si la personne en offre l'occasion.

En revanche :


Leo Lavoie à dit:
il me reste encore à (...) essayer cette anamnèse en hypnose, c'est surement un excellent outil.

Alors personnellement je ne vois pas ce que cela pourrait donner (de bon).

Ou plutôt à l'inverse, je dirais que l'un des grands avantages de la thérapie par l'hypnose selon une approche ericksonienne, est de pouvoir "se jeter à l'eau" (ou selon la formule : "un, ... deux... partez ! ... prêt ? " exposée en PNL) sans passer par un préambule laborieux et casse-figure (j'édulcore) : l'énoncé par le sujet de ce qu'il voit être son problème, c'est à dire bel et bien sa situation vue au travers du filtre qu'est son système de perception-réaction (là-dessus, lire Watzlawick et Nardone, dans leurs 2 ouvrages écrit ensemble et supervisé).

J'irai plus loin. Lorsqu'une personne fait la connaissance d'un thérapeute, c'est parfois le énième qu'elle rencontre, et lorsque son récit est présenté, soit cette personne se protège de ses émotions (en thérapie des schémas, on dirait : dans un style d'adaptation par l'évitement) et récite ça comme si ça ne lui faisait plus rien.
Soit la personne raconte, et au fur et à mesure que le récit avance l'émotion la reprend, et ça finit avec un bureau inondé de larmes et la moitié de la boîte de mouchoirs qui y passe, et (si le T. ne sait pas quoi y faire...) trois jours de moral dans les chaussettes, et la fois suivante en arrivant le sujet annonce : "je ne sais pas pourquoi mais je dormais bien toute la semaine sauf la nuit dernière" !!

En français plus simple : se lancer dans la transe à tout prix, à mon humble avis se solde fréquemment par une abréaction affective.
Sauf, me dira-t-on, si le T. expérimenté cadre avec prudence sa 1ère séance, qu'il repère de suite les signes menaçants, et qu'il borde aussi bien les séances suivantes sans laisser le sujet se lancer dans... des associations libres ! et donc surtout pas dans "son récit" des problèmes tels qu'il les voit actuellement.

Parce que se lancer dans une anamnèse sous hypnose sans connaitre les problématiques-clés de la personne, conduit selon moi directement aux noyaux de l'angoisse, et ne peut se justifier que par une forte croyance du thérapeute en l'intérêt de la catharsis à tout prix.

Et justement, ce n'est pas du tout ce que je pratique, pas du tout ce que je propose.
Quand (en début de prise en charge) ça devient menaçant je ralentis, ou je contourne, bref j'évite que la difficulté n'arrive en plein dans la figure du patient, qui n'est pas là pour vivre ça (selon mes conceptions !) mais plutôt pour voir se renforcer sa confiance (en ses chances d'aller mieux) et son sentiment de sécurité dans les séances, avant de se confronter au plus délicat, au plus menaçant.

Qu'en pensez-vous ?

Ce que j'en pense c'est que vous pensez comme un hypno éricksonnien justement. Alors il est évident que, pour vous, l'anamnèse ne doit être qu'un ensemble de symptômes racontés qui mèneront à une conclusion, voire à un diagnostic. Alors ensuite l'on fait de l'hypnose pour faire appel aux ressources inconscientes de guérison du patient. En utilisant les métaphores du patient c'est encore mieux... Je n'ai rien contre.

Mais est-ce que l'on parle de guérison ou est-ce que l'on parle de renforcer la confiance que le patient aura envers le thérapeute?

Et il n'est pas dit que l'anamnèse ne peut se faire en deux temps. Une première fois en "éveil" et une autre fois en hypnose lors d'une deuxième séance. La première séance étant souvent une introduction à l'état de transe.

C'est évident que l'anamnèse en transe ne cadre pas dans la pratique éricksonnienne mais surtout dans la pratique abréactive justement. Savez...y'a pas que l'éricksonnien, le classique et l'humaniste... Y'a aussi l'abréactif et la régression. :roll:

D'ailleurs vous parlez de l'abréaction comme si c'était à éviter... Et, oui, je crois aux vertus thérapeutique cathartique, définitivement. Janov en a démontré l'efficacité à sa manière. L'abréaction est à gérer... mais pas à éviter.

Si l'on peut me prouver que les techniques éricksonniennes sont aussi efficaces dans tous les cas alors je m'y mets plein temps! C'est bien plus agréable pour l'hypno! :) Et c'est bien cela qui me fait douter... Il est sûr qu'une technique plus agréable et sans grincements de dents sera plus prisée, défendue, enseignée et populaire non? :roll:
 
T

Triggermind

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Leo Lavoie à dit:
D'ailleurs vous parlez de l'abréaction comme si c'était à éviter... Et, oui, je crois aux vertus thérapeutique cathartique, définitivement. Janov en a démontré l'efficacité à sa manière. L'abréaction est à gérer... mais pas à éviter.
Eh bien oui, l'offre d'enseignement de l'hypnose en France est quasi exclusivement "Ericksonienne", et le principe même de la supervision semble empêcher l'évolution de la plupart des thérapeutes.
Alors l'abréaction, le catharsis... On vous traiterais presque d'hérétique si vous en parliez en supervision!
Je ne sais pas par quel manque de technique, quelle méconnaissance de l'éventail des diverses méthodes de conduite d'une thérapie sous hypnose, on peut craindre de ne pas gérer une abréaction.
Mais c'est le constat actuel en France, une poignée d'écoles se sont attribuées le terme d'Ericksonnien et l'ont détourné pour en faire une hypnose bien triste et très limitée.

Leo Lavoie à dit:
La première séance étant souvent une introduction à l'état de transe.
Un de nos rares points de désaccord, mes premières séances sont un peu plus longues, en moyenne une heure et demie, dont 45 à 60 mn d'hypnose, mais la thérapie commence dès cette première séance.
 
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Intemporelle

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Leo Lavoie à dit:
D'ailleurs vous parlez de l'abréaction comme si c'était à éviter... Et, oui, je crois aux vertus thérapeutique cathartique, définitivement. Janov en a démontré l'efficacité à sa manière. L'abréaction est à gérer... mais pas à éviter.
Tout à fait d'accord. En sachant que parfois, même souvent elle peut être spontanée, donc savoir gérer...


Triggermind à dit:
Mais c'est le constat actuel en France, une poignée d'écoles se sont attribuées le terme d'Ericksonnien et l'ont détourné pour en faire une hypnose bien triste et très limitée.
Complètement d'accord, même si pense que l'HE est incomplète dans une formation... mais là encore c'est un autre débat sans fin... puisque une formation ne fait pas le thérapeute, mais surtout un travail sur lui même.
 
Leo Lavoie

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Triggermind à dit:
Leo Lavoie à dit:
D'ailleurs vous parlez de l'abréaction comme si c'était à éviter... Et, oui, je crois aux vertus thérapeutique cathartique, définitivement. Janov en a démontré l'efficacité à sa manière. L'abréaction est à gérer... mais pas à éviter.
Eh bien oui, l'offre d'enseignement de l'hypnose en France est quasi exclusivement "Ericksonienne", et le principe même de la supervision semble empêcher l'évolution de la plupart des thérapeutes.
Alors l'abréaction, le catharsis... On vous traiterais presque d'hérétique si vous en parliez en supervision!
Je ne sais pas par quel manque de technique, quelle méconnaissance de l'éventail des diverses méthodes de conduite d'une thérapie sous hypnose, on peut craindre de ne pas gérer une abréaction.
Mais c'est le constat actuel en France, une poignée d'écoles se sont attribuées le terme d'Ericksonnien et l'ont détourné pour en faire une hypnose bien triste et très limitée.

Leo Lavoie à dit:
La première séance étant souvent une introduction à l'état de transe.
Un de nos rares points de désaccord, mes premières séances sont un peu plus longues, en moyenne une heure et demie, dont 45 à 60 mn d'hypnose, mais la thérapie commence dès cette première séance.

Bof, je dis "souvent une introduction à l'état de transe" mais je n'en fais pas un dogme. Le problème des séances de 90 minutes c'est que le prix est plus élevé donc il rebute à la première séance. Bien sûr, de toute façon, la thérapie commence à la première, mais, quand même, quand la personne, même bien informée avant par le thérapeute, se demande si ceci est normal et si cela est normal, c'est pour cela que, malgré toute la bonne volonté de tout le monde, la première séance en est souvent une d'introduction à l'état de transe.
 
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Leo Lavoie à dit:
D'ailleurs vous parlez de l'abréaction comme si c'était à éviter... Et, oui, je crois aux vertus thérapeutique cathartique, définitivement. Janov en a démontré l'efficacité à sa manière. L'abréaction est à gérer... mais pas à éviter.
Tout à fait d'accord. En sachant que parfois, même souvent elle peut être spontanée, donc savoir gérer...


Triggermind à dit:
Mais c'est le constat actuel en France, une poignée d'écoles se sont attribuées le terme d'Ericksonnien et l'ont détourné pour en faire une hypnose bien triste et très limitée.
Complètement d'accord, même si pense que l'HE est incomplète dans une formation... mais là encore c'est un autre débat sans fin... puisque une formation ne fait pas le thérapeute, mais surtout un travail sur lui même.

Dans mes formations, même celles de Gerald Kein, il est souligné très fortement de contrôler les abréactions en ramenant les gens en "lieu sûr" et en les enjoignants à se concentrer sur leur respiration. C'est très facile pourtant, il s'agit de dire fermement mais calmement "vous revenez dans l'ici et le maintenant dans le confort de ce fauteuil, avec moi, et vous vous concentrez sur votre respiration" Et il y a bien d'autres formules qui pourront s'adapter à la personne.

Mais cela est un enseignement qui est donné à des gens qui n'ont pas d'antécédents en matière de psychanalyse ou toute autre discipline qui touche à l'abréaction ou la catharsis. Ou encore quand l'abréaction n'a vraiment rien à voir avec le problème de la personne et qu'elle n'est pas venue vous voir pour que vous "touchiez" à celà.

Moi, je vais travailler avec l'abréaction quand j'ai la chance qu'elle survienne et si elle est en rapport avec la situation. Une "bonne abréaction" bien gérée est un bon coup de pied dans le c..... de la névrose et de la souffrance qu'elle génère.

J'ai fait des expériences d'interrogations en transe mais avec les yeux ouverts. Ce fut intéressant mais pas encore concluant et pas vraiment d'abréaction encore. Les abréactions, je les ai obtenues en régression. Mais la régression n'est pas pour tout le monde, ne serait-ce que parce que la transe très profonde (somnambulisme, selon Kein et Banyan) n'est pas pour tout le monde.
 
Paul Elie

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la scène s'efface et vous vous concentrez sur votre respiration!
c'est ce que j'utilise et so far ça a marché a tous les coups!
 
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