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Le café de l'hypnose
La plus belle fable de La Fontaine ...
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[QUOTE="Prudence, post: 89226, member: 20929"] Par ordre d'apparition. J'ai une préférence surtout pour "Le lion s'en allant en guerre". J'ai mis en spoiler pour que ça prenne moins de place il suffit de cliquer dessus pour déployer le texte. Monseigneur le Dauphin [SPOILER="Monseigneur le Dauphin"]Je chante les héros Esope est le père, Troupe de qui l'histoire, encor que mensongère, Contient des vérités qui servent de leçons. Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons: Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes; Je me sers d'animaux pour instruire les hommes. Illustre rejeton d'un prince aimé des cieux, Sur qui le monde entier a maintenant les yeux, Et qui faisant fléchir les plus superbes têtes, Comptera désormais ses jours par ses conquêtes, Quelque autre te dira d'une plus forte voix Les faits de tes aïeux et les vertus des rois. Je vais t'entretenir de moindres aventures, Te tracer en ces vers de légères peintures; Et si de t'agréer je n'emporte le prix, J'aurai du moins l'honneur de l'avoir entrepris.[/SPOILER] L'enfant et le maître d'école [SPOILER="L'enfant et le maître d'école"]Dans ce récit je prétends faire voir D'un certain sot la remontrance vaine. Un jeune enfant dans l'eau se laissa choir, En badinant sur les bords de la Seine. Le ciel permit qu'un saule se trouva Dont le branchage, après Dieu, le sauva. S'étant pris, dis-je, aux branches de ce saule, Par cet endroit passe un maître d'école ; L'enfant lui crie : "Au secours, je péris." Le magister, se tournant à ses cris, D'un ton fort grave à contre-temps s'avise De le tancer : "Ah ! le petit babouin ! Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise ! Et puis, prenez de tels fripons le soin. Que les parents sont malheureux, qu'il faille Toujours veiller à semblable canaille ! Qu'ils ont de maux ! et que je plains leur sort !". Ayant tout dit, il mit l'enfant à bord. Je blâme ici plus de gens qu'on ne pense. Tout babillard, tout censeur, tout pédant Se peut connaître au discours que j'avance : Chacun des trois fait un peuple fort grand : Le créateur en a béni l'engeance. En toute affaire ils ne font que songer Aux moyens d'exercer leur langue. Eh! mon ami, tire-moi de danger, Tu feras après ta harangue.[/SPOILER] L' Ane chargé d'éponges et l'Ane chargé de sel [SPOILER="L' Ane chargé d'éponges et l'Ane chargé de sel"]Un ânier, son sceptre à la main, Menait, en empereur romain, Deux coursiers à longues oreilles. L'un, d'éponges chargé, marchait comme un courrier; Et l'autre, se faisant prier, Portait, comme on dit, les bouteilles Sa charge était de sel. Nos gaillards pèlerins Par monts, par vaux et par chemins, Au gué d'une rivière à la fin arrivèrent, Et fort empêchés se trouvèrent. L'ânier, qui tous les jours traversait ce gué là, Sur l'âne à l'éponge monta, Chassant devant lui l'autre bête, Qui, voulant en faire à sa tête, Dans un trou se précipita, Revint sur l'eau, puis échappa ; Car au bout de quelques nagées, Tout son sel se fondit si bien Que le baudet ne sentit rien Sur ses épaules soulagées. Camarade épongier prit exemple sur lui, Comme un mouton qui va dessus la foi d'autrui. Voilà mon âne à l'eau; jusqu'au col il se plonge, Lui, le conducteur, et l'éponge. Tous trois burent d'autant l'ânier et le grison Firent à l'éponge raison. Celle-ci devint si pesante, Et de tant d'eau s'emplit d'abord, Que l'âne succombant ne put gagner le bord. L'ânier l'embrassait, dans l'attente D'une prompte et certaine mort. Quelqu'un vint au secours qui ce fut, il n'importe; C'est assez qu'on ait vu par là qu'il ne faut point Agir chacun de même sorte. J'en voulais venir à ce point.[/SPOILER] Le laboureur et ses enfants [SPOILER="Le laboureur et ses enfants"]Travaillez, prenez de la peine : C'est le fonds qui manque le moins. Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine, Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins. «Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage Que nous ont laissé nos parents : Un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l'endroit; mais un peu de courage Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout. Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût : Creusez, fouillez, bêchez; ne laissez nulle place Où la main ne passe et repasse.» Le père mort, les fils vous retournent le champ, Deçà, delà, partout : si bien qu'au bout de l'an Il en rapporta davantage. D'argent, point de caché. Mais le père fut sage De leur montrer, avant sa mort, Que le travail est un trésor .[/SPOILER] La fortune et le jeune enfant [SPOILER="La fortune et le jeune enfant"] Sur le bord d'un puits très profond Dormait, étendu de son long, Un enfant alors dans ses classes. Tout est aux écoliers couchette et matelas. Un honnête homme, en pareil cas, Aurait fait un saut de vingt brasses. Près de là, tout heureusement, La Fortune passa, l'éveilla doucement, Lui disant : «Mon mignon, je vous sauve la vie; Soyez une autre fois plus sage, je vous prie. Si vous fussiez tombé, l'on s'en fût pris à moi; Cependant c'était votre faute. Je vous demande, en bonne foi, Si cette imprudence si haute Provient de mon caprice.» Elle part à ces mots. Pour moi, j'approuve son propos. Il n'arrive rien dans le monde Qu'il ne faille qu'elle en réponde : Nous la faisons de tous écots; Elle est prise à garant de toutes aventures. Est-on sot, étourdi, prend-on mal ses mesures, On pense en être quitte en accusant son sort : Bref, la Fortune a toujours tort[/SPOILER] [COLOR=#b30059]Le lion s'en allant en guerre[/COLOR] [SPOILER="Le lion s'en allant en guerre"]Le lion dans sa tête avait une entreprise : Il tint conseil de guerre, envoya ses prévôts, Fit avertir les animaux. Tous furent du dessein, chacun selon sa guise : L'éléphant devait sur son dos Porter l'attirail nécessaire, Et combattre à son ordinaire; L'ours, s'apprêter pour les assauts; Le renard, ménager de secrètes pratiques; Et le singe, amuser l'ennemi par ses tours. "Renvoyez, dit quelqu'un, les ânes, qui sont lourds, Et les lièvres, sujets à des terreurs paniques. - Point du tout, dit le roi; je les veux employer : Notre troupe sans eux ne serait pas complète. L'âne effraiera les gens, nous servant de trompette; Et le lièvre pourra nous servir de courrier." Le monarque prudent et sage De ses moindres sujets sait tirer quelque usage, Et connaît les divers talents. Il n'est rien d'inutile aux personnes de sens.[/SPOILER] Le chartier embourbé: [SPOILER="Le chartier embourbé"]Le Phaéton d'une voiture à foin Vit son char embourbé. Le pauvre homme était loin De tout humain secours : c'était à la campagne Près d'un certain canton de la basse Bretagne, Appelé Quimper-Corentin. On sait assez que le Destin Adresse là les gens quand il veut qu'on enrage : Dieu nous préserve du voyage ! Pour venir au chartier embourbé dans ces lieux, Le voilà qui déteste et jure de son mieux, Pestant, en sa fureur extrême, Tantôt contre les trous, puis contre ses chevaux, Contre son char, contre lui même. Il invoque à la fin le dieu dont les travaux Sont si célèbres dans le monde : «Hercule, lui dit-il, aide-moi. Si ton dos A porté la machine ronde, Ton bras peut me tirer d'ici» Sa prière étant faite, il entend dans la nue Une voix qui lui parle ainsi : «Hercule veut qu'on se remue; Puis il aide les gens. Regarde d'où provient L'achoppement qui te retient; Ôte d'autour de chaque roue Ce malheureux mortier, cette maudite boue Qui jusqu'à l'essieu les enduit; Prends ton pic et me romps ce caillou qui te nuit; Comble-moi cette ornière. As-tu fait ? - Oui, dit l'homme. - Or bien je vas t'aider, dit la voix. Prends ton fouet. - Je l'ai pris. Qu'est ceci ? mon char marche à souhait. Hercule en soit loué !» Lors la voix :«Tu vois comme Tes chevaux aisément se sont tirés de là. Aide-toi, le Ciel t'aidera.»[/SPOILER] J'en avais repéré un autre mais j'ai fait tomber le morceau de papier. [/QUOTE]
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