katia (zoulouk)
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katia (zoulouk) à dit:Si nous pensons une chose impossible, par exemple qu'une fraise pourrait avoir un gout de chocolat, et avoir réellement ce gout, est il possible alors de pouvoir s'auto hypnotiser en ce sens ?
Ma question ce qu'on ne croit pas possible, pouvons nous le changer Grace à l'hypnose ?
La première étape serait elle de créer le possible ?
surderien à dit:katia (zoulouk) à dit:Si nous pensons une chose impossible, par exemple qu'une fraise pourrait avoir un gout de chocolat, et avoir réellement ce gout, est il possible alors de pouvoir s'auto hypnotiser en ce sens ?
Ma question ce qu'on ne croit pas possible, pouvons nous le changer Grace à l'hypnose ?
La première étape serait elle de créer le possible ?
si l'on part du principe qu'on ne peut pas changer ce qu'on a étiquetté d' "impossible", alors non.
Si on pense que toute étiquette est interchangeable, alors oui !
Et que tant de choses sont si définitivement étiquettées à tort !
:roll:
******** à dit:mais, c'est quoi l'impossible ?
Excellent texte d'Alain ! Il l'aurait écrit de façon plus compréhensible, s'aurait été encore mieux... Mais, indéniablement, il dit beaucoup de choses très vraies en très peu de lignes.xorguina à dit:Le pessimisme et l'optimisme
" Le pessimisme est d'humeur ; l'optimisme est de volonté. Tout homme qui se laisse aller est triste, mais c'est trop peu dire, bientôt irrité et furieux. Comme on voit que les jeux des enfants, s'ils sont sans règle, tournent à la bataille; et sans autre cause ici que cette force désordonnée qui se mord elle-même. Dans le fond, il n'y a point de bonne humeur ; mais l'humeur, à parler exactement, est toujours mauvaise, et tout bonheur est de volonté et gouvernement. Dans tous les cas le raisonnement est serf. L'humeur compose des systèmes étonnants que l'on voit grossis chez les fous ; il y a toujours de la vraisemblance et de l'éloquence dans les discours d'un malheureux qui se croit persécuté. L'éloquence optimiste est du genre calmant; elle s'oppose seulement à la fureur bavarde; elle modère ; c'est le ton qui fait preuve, et les paroles importent moins que la chanson. Ce grondement de chien, que l'on entend toujours dans l'humeur, est ce qu'il faut changer premièrement; car c'est un mal certain en nous, et qui produit toutes sortes de maux hors de nous. C'est pourquoi la politesse est une bonne règle de politique; ces deux mots sont parents; qui est poli est politique. L'insomnie là-dessus nous enseigne; et chacun connaît cet état singulier, qui ferait croire que l'existence est par elle-même insupportable. Ici il faut regarder de près. Le gouvernement de soi fait partie de l'existence; mieux, il la compose et l'assure. D'abord par l'action. La rêverie d'un homme qui scie du bois tourne aisément à bien. Quand la meute est en quête, ce n'est pas alors que les chiens se battent. Le premier remède aux maux de pensée est donc de scier du bois. Mais la pensée bien éveillée est déjà apaisante par elle-même; en choisissant elle écarte. Or, voici le mal de l'insomnie; c'est que l'on veut dormir et que l'on se commande à soi-même de ne point remuer et de ne point choisir. En cette absence du gouvernement, aussitôt les mouvements et les idées ensemble suivent un cours mécanique; les chiens se battent. Tout mouvement est convulsif et toute idée est piquante. On doute alors du meilleur des amis; tous les signes sont mal pris; on se voit soi-même ridicule et sot. Ces apparences sont bien fortes, et ce n'est point l'heure de scier du bois. On voit très bien par là que l'optimisme veut un serment. Quelque étrange que cela paraisse d'abord, il faut jurer d'être heureux. Il faut que le fouet du maître arrête tous ces hurlements de chiens. Enfin, par précaution, toute pensée triste doit. être réputée trompeuse. Il le faut, parce que nous faisons du malheur naturellement dès que nous ne faisons rien. L'ennui le prouve. Mais ce qui fait voir le mieux que nos idées ne sont pas en elles-mêmes piquantes, et que c' est notre propre agitation qui nous irrite, c'est l'état heureux de somnolence où tout est relâché dans le corps ; cela ne dure pas ; quand le sommeil s'annonce ainsi, il n'est pas loin. L'art de dormir, qui peut ici aider la nature, consiste principalement à ne vouloir point penser à demi. Ou bien s'y mettre tout, ou bien ne pas du tout s'y mettre, par l'expérience que les pensées non gouvernées sont toutes fausses. Cet énergique jugement les rabaisse toutes au rang des songes, et prépare ces heureux songes qui n'ont point d'épines. Au rebours la clef des songes donne importance à tout. C'est la clef du malheur. "
Alain
Ce texte a été expliqué par nos professeurs :
Texte d'Alain: "Le pessimisme est d'humeur ; l'optimisme est de volonté..."
Ivan.67 à dit:L'impossible c'est de ne pas avoir l'énergie ou le temps, pour réaliser certaines choses.
A 20 ans avec un CAP cuisinier en poche, je peux espérer devenir pilote de chasse. Pourquoi pas... Tout est possible si je travaille assez dur... en d'autre termes, si j'ai assez d'énergie pour atteinre mon but.
A 60 ans avec la vue qui baisse, je risque de ne plus avoir le temps de voir une nouvelle technologie se développér pour soigner mes yeux. Ni d'avoir le temps vivre assez longtemps pour apprendre et passer tous les examens.
Voilà l'impossible.
On parlait dans un autre post de réalité...
La réalité, c'est l'impossible (Lacan)
Si nous changeons l'impossible, alors cet impossible n'était pas une réalité
(Ivan) ;-)
Ivan.67 à dit:Oui ! En même temps, par expérience, je dirais qu'il ne sera probablement jamais, ni un grand cuisto, ni un grand pilote. Mais je suis thérapeute et pas voyant...
Peut-être, cependant, qu'il pourra trouver sa voie et faire quelque chose qu'il aime... une sorte de compromis entre cuisinier et pilote... qui sait...
;-)
Ivan.67 à dit:Je crois qu'a la fin du compte, le bonheur est dans la passion (au sens de "être passionné pour quelque chose").
On peut travailler comme un passionné et on peut aussi avoir une passion à coté de son travail. Travailler comme un passionné, n'est jamais facile parce qu'il faut se plier à des contraintes économiques ce qui diminue souvent le coté passionné (a part la passion pour le fric, bien entendu !)
Complètement d'accord...
Pour en revenir au sujet de l'impossible et de la réalité, l'impossible est souvent social. L'artiste qui veut vivre de ses toiles, se heurte souvent à un impossible social, quand bien même il serait doué. Fritz Perls, le fondateur de la gestalt thérapie, est devenu célèbre avec les évènements de 68 : avant cela il peinait à rassembler plus de cinq personnes en conférence. Il avait près de 60 ans et devait mourrir deux ans plus tard.
Deux ans après avoir déclaré qu'il était, maintenant, vraiment heureux.
C'est horrible.
Comme vous dites ! mais alors on peut se poser la question était-il vraiment heureux ? cherchons nous tous de la reconnaissance dans notre travail quel qu'il soit, je crois bien que la réponse est oui.
Ou bien a t-on parfois envie de faire partager ce qui nous passionne et nous rend heureux mais si on n'y arrive pas alors finalement on n'a que faire de cette passion si on ne peut la redistribuer d'une certaine manière ? ... :idea:
[/color]
Cette réalité là, est-elle vraiment supportable ?
Cet impossible peut-il vraiment être dépassé ?
Le bonheur c'est les autres ai-je dit ailleurs.
Le partage nous équilibre, la reconnaissance valide nos expériences...
L'enfin aussi. (disait Sartre...)
Ivan.67 à dit:Excellent texte d'Alain ! Il l'aurait écrit de façon plus compréhensible, s'aurait été encore mieux... Mais, indéniablement, il dit beaucoup de choses très vraies en très peu de lignes.xorguina à dit:Le pessimisme et l'optimisme
" Le pessimisme est d'humeur ; l'optimisme est de volonté. Tout homme qui se laisse aller est triste, mais c'est trop peu dire, bientôt irrité et furieux. Comme on voit que les jeux des enfants, s'ils sont sans règle, tournent à la bataille; et sans autre cause ici que cette force désordonnée qui se mord elle-même. Dans le fond, il n'y a point de bonne humeur ; mais l'humeur, à parler exactement, est toujours mauvaise, et tout bonheur est de volonté et gouvernement. Dans tous les cas le raisonnement est serf. L'humeur compose des systèmes étonnants que l'on voit grossis chez les fous ; il y a toujours de la vraisemblance et de l'éloquence dans les discours d'un malheureux qui se croit persécuté. L'éloquence optimiste est du genre calmant; elle s'oppose seulement à la fureur bavarde; elle modère ; c'est le ton qui fait preuve, et les paroles importent moins que la chanson. Ce grondement de chien, que l'on entend toujours dans l'humeur, est ce qu'il faut changer premièrement; car c'est un mal certain en nous, et qui produit toutes sortes de maux hors de nous. C'est pourquoi la politesse est une bonne règle de politique; ces deux mots sont parents; qui est poli est politique. L'insomnie là-dessus nous enseigne; et chacun connaît cet état singulier, qui ferait croire que l'existence est par elle-même insupportable. Ici il faut regarder de près. Le gouvernement de soi fait partie de l'existence; mieux, il la compose et l'assure. D'abord par l'action. La rêverie d'un homme qui scie du bois tourne aisément à bien. Quand la meute est en quête, ce n'est pas alors que les chiens se battent. Le premier remède aux maux de pensée est donc de scier du bois. Mais la pensée bien éveillée est déjà apaisante par elle-même; en choisissant elle écarte. Or, voici le mal de l'insomnie; c'est que l'on veut dormir et que l'on se commande à soi-même de ne point remuer et de ne point choisir. En cette absence du gouvernement, aussitôt les mouvements et les idées ensemble suivent un cours mécanique; les chiens se battent. Tout mouvement est convulsif et toute idée est piquante. On doute alors du meilleur des amis; tous les signes sont mal pris; on se voit soi-même ridicule et sot. Ces apparences sont bien fortes, et ce n'est point l'heure de scier du bois. On voit très bien par là que l'optimisme veut un serment. Quelque étrange que cela paraisse d'abord, il faut jurer d'être heureux. Il faut que le fouet du maître arrête tous ces hurlements de chiens. Enfin, par précaution, toute pensée triste doit. être réputée trompeuse. Il le faut, parce que nous faisons du malheur naturellement dès que nous ne faisons rien. L'ennui le prouve. Mais ce qui fait voir le mieux que nos idées ne sont pas en elles-mêmes piquantes, et que c' est notre propre agitation qui nous irrite, c'est l'état heureux de somnolence où tout est relâché dans le corps ; cela ne dure pas ; quand le sommeil s'annonce ainsi, il n'est pas loin. L'art de dormir, qui peut ici aider la nature, consiste principalement à ne vouloir point penser à demi. Ou bien s'y mettre tout, ou bien ne pas du tout s'y mettre, par l'expérience que les pensées non gouvernées sont toutes fausses. Cet énergique jugement les rabaisse toutes au rang des songes, et prépare ces heureux songes qui n'ont point d'épines. Au rebours la clef des songes donne importance à tout. C'est la clef du malheur. "
Alain
Ce texte a été expliqué par nos professeurs :
Texte d'Alain: "Le pessimisme est d'humeur ; l'optimisme est de volonté..."
J'apprécie particulièrement le rapprochement entre optimisme et volonté, bien que tout les optimistes ne sont pas volontaires : il n'est pas rare d'ailleurs qu'ils ne fassent pas grand chose passant leur temps à bien vivre. Mais c'est un point de vue intéressant.
C'est rassurant de voir que les profs enseignent encore de bons textes. J'ai lu tellement de condensés d'inutile en matière de philo....