Personnellement, j'adhère tout à fait aux points de vue de Katia. Je m’aperçois de plus en plus que la synthèse psychique est faite de multiples équilibres à beaucoup de niveau différents (par rapport aux relations, par rapport aux besoins personnel, par rapport à la tension psychique au stress ou à la fatigue, par rapport au passé, plus ou moins traumatisant, la santé en générale etc...)... tout cela se combine de manière à faire en sorte que l'individu puisse continuer à penser, agir, j'ai envie de dire, d'une manière rentable (cf le sentiment d'efficacité personnelle de Bandura).
S'il y a trop de négatif, parce que l'individu est surmené, parce qu'il a un passé traumatisant, parce que ses relations sont dysfonctionnelles etc... l'individu s'épuise et n'est plus capable "de faire en sorte que tout tienne ensemble". Il peut devenir cyclothymique (il passe du très positif au très négatif et inversement) obsessionnel (il veut contrôler tout ça et/ou maintenir certaines pensées à l'écart) hystérique (impulsif) ou parano (méfiant) et bien d'autres choses, et souvent un peu tout ça en même temps...
Lorsqu'il consomme une substance, ça provoque un soulagement tellement net qu'il a le sentiment que ça va mieux... que ça fonctionne de nouveau. Mais puisque rien n'a changé dans son mode de fonctionnement habituel, il ne peut être qu'amené à consommer de nouveau. Il devient dépendant. Mais il peut aussi choisir de devenir dépendant du travail, du sexe, des jeux, du sport, de l'informatique etc... Et, quoi qu'il en soit, il y aura un déséquilibre. Le déséquilibre, en soi, est normal : c'est lui qui nous permet d'avancer, d'évoluer. C'est seulement parce qu'il devient trop important que la personne tente de compenser par ce qui la rendra addict. Ensuite, la solution mise en place devient souvent un source de nouveau problème... La compensation aussi, est normale, en soi. Sauf que là il y en a de trop. Donc trop de décompensations.
Pour résumer, j'ai envie de dire que l'oscillation entre les différents pôles du psychisme, devient trop brutale, trop forte, trop intense. C'est comme tenter de marcher : l'individu tente de se pencher à droite mais c'est trop, il compense à gauche, mais c'est trop... et tout le temps il vacille. S'il prend une canne, il pourra s'appuyer dessus, mais le pseudo équilibre ainsi obtenu rendra "dépendant" de cette canne parce que tout le corps va s'équilibrer en fonction de cette canne.