
xorguina
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Questions Philosophiques et Psychologiques
---- > 581
Êtes-vous d’accord avec le texte de John Stuart Mill ci-dessous ?
« A notre époque, de la classe la plus haute à la plus basse, tout le monde vit sous le regard d’une censure hostile et redoutée. Non seulement en ce qui concerne les autres, mais en ce que ne concerne qu’eux-mêmes, jamais les individus et les familles ne se demandent : « Qu’est-ce que je préfère ? Qu’est-ce qui conviendrait à mon caractère et à mes dispositions ? Qu’est-ce qui me permettrait à ce qu’il y a de plus élevé et de meilleur en moi d’avoir libre jeu, de se développer et prospérer ? » Mais au contraire ils se demandent : « Qu’est-ce qui convient à ma situation ? » ou « Que font d’ordinairement les personnes d’une position et d’une fortune supérieure à la mienne ? » Je ne veux pas dire qu’ils préfèrent l’usage à leur inclinations, car jamais il ne leur vient à l’esprit qu’ils puissent avoir d’aspirations autres que la coutume. Ainsi, l’esprit lui-même plie sous le joug, et même dans ce que les gens font pour leur plaisir, leur première pensée va à la conformité : ils aiment en masse ; ils ne portent leur choix que sur les choses qu’on fait en général ; ils évitent comme un crime toute singularité de goût, toute excentricité de conduite, si bien qu’à force de ne pas suivre leur naturel, ils n’ont plus de naturel à suivre. »
(John Stuart Mill, « De la liberté », folio essais, éditions Gallimard 1990, p. 154)
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Questions Philosophiques et Psychologiques
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Êtes-vous d’accord avec le texte de John Stuart Mill ci-dessous ?
« A notre époque, de la classe la plus haute à la plus basse, tout le monde vit sous le regard d’une censure hostile et redoutée. Non seulement en ce qui concerne les autres, mais en ce que ne concerne qu’eux-mêmes, jamais les individus et les familles ne se demandent : « Qu’est-ce que je préfère ? Qu’est-ce qui conviendrait à mon caractère et à mes dispositions ? Qu’est-ce qui me permettrait à ce qu’il y a de plus élevé et de meilleur en moi d’avoir libre jeu, de se développer et prospérer ? » Mais au contraire ils se demandent : « Qu’est-ce qui convient à ma situation ? » ou « Que font d’ordinairement les personnes d’une position et d’une fortune supérieure à la mienne ? » Je ne veux pas dire qu’ils préfèrent l’usage à leur inclinations, car jamais il ne leur vient à l’esprit qu’ils puissent avoir d’aspirations autres que la coutume. Ainsi, l’esprit lui-même plie sous le joug, et même dans ce que les gens font pour leur plaisir, leur première pensée va à la conformité : ils aiment en masse ; ils ne portent leur choix que sur les choses qu’on fait en général ; ils évitent comme un crime toute singularité de goût, toute excentricité de conduite, si bien qu’à force de ne pas suivre leur naturel, ils n’ont plus de naturel à suivre. »
(John Stuart Mill, « De la liberté », folio essais, éditions Gallimard 1990, p. 154)
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