magnolia
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magnolia à dit:BONJOUR
j'ai une cliente d'un certain âge qui souffre d'insomnie depuis 12 ans, date de la mort de sa mère mais qui dort très mal depuis qu'elle a 15 ans, date de la mort de son père et puis qui vient de se séparer de son mari après 40 jours de vie commune (il n'y avait plus d'amour dans le couple). elle est très anxieuse et du coup dors très peu, a du mal à s'endormir, se réveille, se rendort mal etc... elle ne me parait pas être dépressive mais très fatiguée.
c'est la 1ère fois que j'ai un cas d'insomnie. pourriez vous m'aider
je ne sais pas trop par quoi commencer (changement d'histoire pour revenir sur tous ces deuils) ou suggestions pour l'endormissement ou ....
merci de m'aider
magnolia à dit:Vos messages sont intéressants
j'aime bien le fait de détramatiser son problème : lors de mon 1er entretien avec elle justement on a déjà parlé du fait qu'elle focalisait sur le fait qu'elle n'arrivait pas à dormir et je lui ai justement écrit une phrase "positive" en lui expliquant que si elle pense qu'elle ne peut pas dormir oui elle ne dormira pas alors qu'en étant positive elle s'ouvre vers d'autres possibilités
après je pensais effectivement travaillé sur la passé car le deuil de la maman n'est pas fait dans le sens ou elle était très très fusionnelle depuis la mort de son père et le deuil de son père n'est pas fait non plus car elle décrit cela avec beacoup d'horreur, effectivement comme si sa vie qui était si "bien"avant s'est complètement endeuillée
je n'ai effectivement pas poussé sur ces croyances négatives à ces 15 ans au décès de son père.
en protocole sur le passé il est préférable de faire une ligne du temps ou un changement d'histoire ou encore d'autres ?
Merci
magnolia à dit:effectivement j'ai une formation pure d'hypnose ericksionnienne, pas d'autre hypnose
je n'affirme pas qu'elle n'est pas dépressive je dis juste que pour un premier entretien je lui ai fait passer le test de depression et anxiété qui ressort non depressive
néanmoins elle porte une grande tristresse dans ses yeux, son regard (ce qui parait logique vu les deuils) mais ce n'est qu'en la voyant davantage que je pourrais voir si elle est dépressive
de plus elle ne se néglige pas, continue à voir et sortir avec ses amies, continue à faire ses balades etc... elle n'a pas moins d'entrain ( à priori...)
quant aux pensées positives je ne dis pas non plus que ca guérit je dis juste que ca aide sinon je ne ferais pas ce métier là
magnolia à dit:j'ai une cliente d'un certain âge qui souffre d'insomnie depuis 12 ans, date de la mort de sa mère mais qui dort très mal depuis qu'elle a 15 ans, date de la mort de son père et puis qui vient de se séparer de son mari après 40 jours de vie commune (il n'y avait plus d'amour dans le couple). elle est très anxieuse et du coup dors très peu, a du mal à s'endormir, se réveille, se rendort mal etc... elle ne me parait pas être dépressive mais très fatiguée.
castorix à dit:Bonsoir Magnolia,
magnolia à dit:j'ai une cliente d'un certain âge qui souffre d'insomnie depuis 12 ans, date de la mort de sa mère mais qui dort très mal depuis qu'elle a 15 ans, date de la mort de son père et puis qui vient de se séparer de son mari après 40 jours de vie commune (il n'y avait plus d'amour dans le couple). elle est très anxieuse et du coup dors très peu, a du mal à s'endormir, se réveille, se rendort mal etc... elle ne me parait pas être dépressive mais très fatiguée.
Je me permets de vous proposer des pistes qui, pour ma part, ont pu être fructueuses.
- les personnes qui souffrent de ne pas dormir, peuvent être (dans le cas présenté, je l'ignore) souvent dans une affirmation farouche du type : Je ne dors PAS. Avec des durées de sommeil avancées, très faibles.
Mais si on creuse un peu on tombe vite sur des : "je m'endors devant la TV... et ensuite quand je me mets au lit je ne dors plus"
Dans ces cas il est intéressant de repartir des situations qui autorisent le sommeil, et non pas des pensées majorant à l'inverse l'anxiété, la tension intérieure... comme tous ces souvenirs (tristes, traumatisants, révoltants, culpabilisants...) qu'elle vous raconte...
En termes d'hypnothérapie cela s'appelle : chercher un lâcher-prise par un travail sur un lieu sûr, ou la construction d'une histoire donnant confiance, car sécurisante, réconfortante, etc.
Car si accepter de débattre longuement des malheurs qu'elle a traversés peut avoir du sens, cela n'est en revanche nullement utile à un travail dont l'objectif serait de réapprendre à s'endormir en douceur et harmonie. On peut presque dire : au contraire.
Une thérapie portant "sur son passé" serait orientée très différemment, et en tout cas il est nécessaire de bien comprendre les objectifs que l'on se donne (c'est pour cela que les objectifs sont utiles à co-construire, T avec P) : j'insiste, que T et P soient au clair là-dessus.
Un autre point : il est utile de savoir quel usage a été fait jusqu'ici des médicaments, somnifères ou anxiolytiques.
Techniquement ils sont un obstacle (disons un frein, une gêne) à un traitement employant l'hypnose.
De plus ils induisent des dépendances qui ont plusieurs conséquences :
- prendre longtemps un somnifère c'est, si on cesse, déclencher des insomnies par effet de sevrage
- prendre des anxiolytiques longtemps conduit, non seulement à leur inefficacité (d'où : certaines personnes en augmentent les quantités...) mais aussi - et c'est plus traître - à la fabrication artificielle de phases d'anxiété qui sont dues à des effets indésirables (pas dans tous les cas heureusement mais c'est loin d'être exceptionnel quand ça dure depuis des années).
Ainsi pour ce qui me concerne, après avoir fait le bilan de départ mentionné plus haut, je m'autorise à poser une exigence qui se résume ainsi : pas de travail médié par l'hypnose tant que la réduction des médocs n'est pas faite (et parfois il faut prévoir des mois...).
Cela peut paraître un peu extrémiste comme posture, mais mon activité n'est pas semblable à la vôtre pour plusieurs raisons... et en fait je repousse beaucoup plus de demandes de prise en charge par hypnose formelle, que beaucoup de thérapeutes.
Je ne sais ce que vous en pensez ?
magnolia à dit:oui bien daccord sur les médicaments mais la personne prend des anxiolytique depuis 12 ans et cela fait quelques temps qu'elle a complètement réduit et "ne prend plus que" 1/2 exomil le soir parce qu'elle est arrivée à vos conclusions que les médicaments ne faisaient plus rien.
dans les objecfs vous me parlez de T et P : c'est quoi c'est lettre pour vous ?
Il est vrai que si ma cliente est insomniaque c'est qu'elle n'est pas dans le lâcher prise puisque elle contrôle même son sommeil
vos remarques sur le fait de partir de situations positives, sécurisantes, +++ sont intéressantes.
je la revoie demain et je vais voir comment j'articule ma séance
merci
magnolia à dit:oui bien daccord sur les médicaments mais la personne prend des anxiolytique depuis 12 ans et cela fait quelques temps qu'elle a complètement réduit et "ne prend plus que" 1/2 exomil le soir parce qu'elle est arrivée à vos conclusions que les médicaments ne faisaient plus rien.
dans les objecfs vous me parlez de T et P : c'est quoi c'est lettre pour vous ?
Il est vrai que si ma cliente est insomniaque c'est qu'elle n'est pas dans le lâcher prise puisque elle contrôle même son sommeilvos remarques sur le fait de partir de situations positives, sécurisantes, +++ sont intéressantes.
je la revoie demain et je vais voir comment j'articule ma séance
merci
magnolia à dit:la personne prend des anxiolytique depuis 12 ans et cela fait quelques temps qu'elle a complètement réduit et "ne prend plus que" 1/2 exomil le soir parce qu'elle est arrivée à vos conclusions que les médicaments ne faisaient plus rien.
magnolia à dit:vos remarques sur le fait de partir de situations positives, sécurisantes, +++ sont intéressantes.
je la revoie demain et je vais voir comment j'articule ma séance
-merci
castorix à dit:Bonsoir Magnolia,
magnolia à dit:la personne prend des anxiolytique depuis 12 ans et cela fait quelques temps qu'elle a complètement réduit et "ne prend plus que" 1/2 exomil le soir parce qu'elle est arrivée à vos conclusions que les médicaments ne faisaient plus rien.
Je n'ai pas nuancé... je dois réparer cela.
C'est vrai que je devrais plutôt dire : ce type de produit n'a d'intérêt réel que transitoire - donc dans l'idéal on devrait le prescrire peu de temps
oui mais la personne souvent ne l'entend pas de cette oreille
car elle entend : je ne vais toujours pas bien, et ce médecin veut m'arrêter mon médicament, le seul dont je sente vraiment qu'il peut me soulager de manière "instantanée", donc "visible" !!
Et il serait illusoire Léo, de penser que le médecin soit en situation si facile que cela :
- de nos jours les P sont rares qui peuvent être suivis toujours par le même toubib
- donc la personne annonce "celui-là il me le faut, pas question de baisser" (eh oui, le médecin n'a pas le dessus... comme avec la cigarette, p. ex.)
- ou (très fréquent) la personne jongle d'elle-même avec le traitement (je devrais dire : hyper-fréquent avec le Lexomil (R), qui est vendu de manière ahurissante en boîte de 60 moitiés ou 120 quarts !)
- et ne nions pas que beaucoup de gens cessent d'eux-mêmes (ouf, il y en a qui l'arrêtent même si le médecin n'y pense pas assez vite :wink: )
- mais hélas certains "ne cessent pas le bon", car l'anxiolytique fait moins peur.
Tout compte fait, il faut pour ne pas dire n'importe quoi, ajouter que pour certaines personnes souffrant de situations complexes, les traitements prolongés peuvent être un moindre mal.
A la condition que le thérapeute (T) ne considère pas que les médicaments sont la seule chose à faire, on peut comprendre que parfois ça prenne du temps pour prescrire la réduction...
... par exemple parce que le généraliste est le seul prescripteur, et qu'il a "plusieurs fers au feu", i.e. qu'il gère des trucs complexes comme un diabète et des mouvements des jambes la nuit, des acouphènes, des douleurs chroniques avec tensions musculaires... toutes pathologies qui "se font entendre" à chaque tentative de réduction des anxiolytiques...
- parfois enfin c'est parce qu'il y a plusieurs prescripteurs (un cardio, un rhumato, un psychiatre, et ça fait déjà 3...) et que personne n'ose réduire le truc (une BZD) qui pourrait l'être...
Bon c'était mon mea culpa pour avoir fait un peu vite le procès des benzodiazépines et de leurs prescripteurs... et avoir donné l'impression que c'est facile le métier de médecin, que tout est simple à trancher... :lol:
magnolia à dit:vos remarques sur le fait de partir de situations positives, sécurisantes, +++ sont intéressantes.
je la revoie demain et je vais voir comment j'articule ma séance
-merci
Oui, en relisant Erickson je me dis que peut-être le patient (P) connaît déjà des réponses, il me reste donc juste à suggérer une situation dans laquelle lui revient spontanément "une de ses réponses", puis lorsqu'il l'a bien activée et ancrée en lui, de "le faire repasser par la situation problème" (et bien sûr si c'est le cas, il connecte :arrow: une manière de faire plus adaptée que ses précédentes tentatives de solution...)