Bonsoir,
OUI à toutes les propositions de Valikor bien sûr.
Mais malgré tout, on ne dira pas souvent assez le problème qu'ajoute un somnifère pris depuis longtemps.
Prenons l'exemple d'un produit "prescrit pour se détendre et favoriser l'entrée dans le sommeil".
Imaginons que ce soit du lorazépam, ou du nordazépam, si ce n'est pas du clorazépate dipotassique (!) et -hypothèse - qu'il soit toujours pris après plus de trois mois, et alors que la personne a passé une période moins pénible, plus favorable, mais que le produit n'ait pas été cessé.
Choisissons l'hypothèse la plus favorable : le sujet n'en prend qu'avant le coucher.
Allons voir dans le Vidal. Demi-vie d'élimination : c'est la durée nécessaire en moyenne pour éliminer la moitié de la substance.
Pour le bromazépam une vingtaine d'heures.
Pour les autres cités : souvent bien plus, parfois environ 65 heures.
Alors je vous la fais rapide : chaque soir je reçois 10 euros, ce n'est qu'au bout de 20 heures que j'en rends 5, et ça tous les jours, je vais vite amasser un certain paquet non ?!
En résumé quand on a autant de produit dans l'organisme le jour que la nuit OU PRESQUE, comment fait l'organisme pour récupérer un cycle physiologique ?
Hélas Mary3 je crois que les prescriptions qui s'étirent en longueur, lorsqu'il s'agit de benzodiazépines et apparentés, n'ont pas l'effet bénéfique que prescripteur et consommateur en espéraient (et en obtenaient probablement) initialement.
Je crois que c'est un grave problème et personnellement je n'accepte plus de prendre en séance d'hypnose quelqu'un qui serait, hélas pour cette personne, sous doses fortes de ces BZD.
Car pour moi il est alors prioritaire - bien sûr avec une attention portée aux détails de la situation personnelle - d'évaluer s'il n'y a pas un syndrome anxieux lié à ce traitement (s'il est abusivement prolongé c'est hélas très très fréquemment le cas) etc, et d'agir en fonction de cela.
Car dans ces traitements au long cours (avec des 1/2 vies longues) on constate pour une certaine fraction de la population des effets indésirables notables : les mêmes que décrits dans les syndromes de sevrage (cf le Vidal pour chaque cas particulier).
Comme il est mentionné dans le Vidal : lors de la prescription initiale on doit déjà envisager selon quelles modalités le traitement par BZD sera (une fois la période la plus aiguë dépassée) réduit puis cessé !
Or en France les exceptions à ce principe de Bonne pratique de prescription, les exceptions sont la règle la plus fréquente...
Et je ne crois pas être en dehors du thème de l'hypnose, ni du sujet proposé.
Dans certains cas ce n'est évidemment pas possible de dire à une personne "je ne suis pas sûr(e) que votre médecin fasse assez attention à cela" d'autant que l'on ignore quelle insistance la personne a pu mettre à réclamer des renouvellements successifs (et d'ailleurs ce n'est pas adapté de s'en mêler comme ça),
mais on risquera de se sentir impuissant, tout simplement.