castorix à dit:
Bonsoir Magnolia,
magnolia à dit:
la personne prend des anxiolytique depuis 12 ans et cela fait quelques temps qu'elle a complètement réduit et "ne prend plus que" 1/2 exomil le soir parce qu'elle est arrivée à vos conclusions que les médicaments ne faisaient plus rien.
Je n'ai pas nuancé... je dois réparer cela.
C'est vrai que je devrais plutôt dire : ce type de produit n'a d'intérêt réel que transitoire - donc dans l'idéal on devrait le prescrire peu de temps
oui mais la personne souvent ne l'entend pas de cette oreille
car elle entend : je ne vais toujours pas bien, et ce médecin veut m'arrêter mon médicament, le seul dont je sente vraiment qu'il peut me soulager de manière "instantanée", donc "visible" !!
Et il serait illusoire Léo, de penser que le médecin soit en situation si facile que cela :
- de nos jours les P sont rares qui peuvent être suivis toujours par le même toubib
- donc la personne annonce "celui-là il me le faut, pas question de baisser" (eh oui, le médecin n'a pas le dessus... comme avec la cigarette, p. ex.)
- ou (très fréquent) la personne jongle d'elle-même avec le traitement (je devrais dire : hyper-fréquent avec le Lexomil (R), qui est vendu de manière ahurissante en boîte de 60 moitiés ou 120 quarts !)
- et ne nions pas que beaucoup de gens cessent d'eux-mêmes (ouf, il y en a qui l'arrêtent même si le médecin n'y pense pas assez vite :wink: )
- mais hélas certains "ne cessent pas le bon", car l'anxiolytique fait moins peur.
Tout compte fait, il faut pour ne pas dire n'importe quoi, ajouter que pour certaines personnes souffrant de situations complexes, les traitements prolongés peuvent être un moindre mal.
A la condition que le thérapeute (T) ne considère pas que les médicaments sont la seule chose à faire, on peut comprendre que parfois ça prenne du temps pour prescrire la réduction...
... par exemple parce que le généraliste est le seul prescripteur, et qu'il a "plusieurs fers au feu", i.e. qu'il gère des trucs complexes comme un diabète et des mouvements des jambes la nuit, des acouphènes, des douleurs chroniques avec tensions musculaires... toutes pathologies qui "se font entendre" à chaque tentative de réduction des anxiolytiques...
- parfois enfin c'est parce qu'il y a plusieurs prescripteurs (un cardio, un rhumato, un psychiatre, et ça fait déjà 3...) et que personne n'ose réduire le truc (une BZD) qui pourrait l'être...
Bon c'était mon mea culpa pour avoir fait un peu vite le procès des benzodiazépines et de leurs prescripteurs... et avoir donné l'impression que c'est facile le métier de médecin, que tout est simple à trancher... :lol:
magnolia à dit:
vos remarques sur le fait de partir de situations positives, sécurisantes, +++ sont intéressantes.
je la revoie demain et je vais voir comment j'articule ma séance
-merci
Oui, en relisant Erickson je me dis que peut-être le patient (P) connaît déjà des réponses, il me reste donc juste à suggérer une situation dans laquelle lui revient spontanément "une de ses réponses", puis lorsqu'il l'a bien activée et ancrée en lui, de "le faire repasser par la situation problème" (et bien sûr si c'est le cas, il connecte :arrow: une manière de faire plus adaptée que ses précédentes tentatives de solution...)
Je serais tellement indulgent envers les médecins si il n'y en avait pas autant qui sont carrément arrogants et suffisants. J'aurai tendance à la compréhension aussi si, dans la société actuelle, trop de médecins ne se complaisaient pas dans cette position d'élite. Je ne sais pas comment c'est chez vous mais ici, par exemple, si un citoyen "ordinaire" veut prêter serment, il peut le faire devant un notaire, un médecin et etc. Si cette personne veut prêter serment devant moi ou mon voisin (qui n'est pas médecin) ça ne vaut rien.
Castorix, vous ramenez le médecin à une personne humaine qui peut faire des erreurs et qui doit travailler dans un système pas commode. C'est pareil ici et j'en suis allègrement. Ce n'est pas facile d'être médecin et, de plus en plus, il y en a qui descendent de leur piedestal avec une humilité encourageante pour l'avenir de la médecine officielle.
Mais j'ai vu des aberrations vraiment difficiles à justifier. Je les ai vues dans ma vie en tant que client/patient et encore et toujours en tant que thérapeute.
Par exemple, un client qui souffrait d'anxiété de performance pour jouer avec son groupe à la pétanque. Sans aucun autre symptôme, sans anxiété (à part la pétanque) et sans déprime ni mélancolie, cette personne a reçu une ordonnance d'antidépresseurs. C'est inoui ça... Z'en voulez d'autres? Y'en a d'autres comme ça, je vous assure... Et ce n'est pas parce que les gens le demandent vu que beaucoup d'entre eux ne prennent même pas les médocs prescrits, tellement c'est ridicule.
Mon blâme va surtout à une institution un peu corrompue par des corporations mais il ne peut faire autrement que de toucher aux médecins qui, justement, on un poids dans cette société et qui s'en servent très mal. La complaisance! C'est ça le noeud du problème!