Je suis entrain de lire Megglé, les conférences avec 12 et sangliers dans le titre et j'ai beaucoup aimé un passage où il dit que des oeuvres comme les pièces de Molière faisaient bien plus que des grands livres de pontes sur les théories psychologiques. J'ai d'ailleurs été étonnée de voir qu'il citait Devos car en le lisant (devos) je me suis dit plusieurs fois que je devais absolument relire le livre plus tard avec mes petits post-it car il y avait une approche extraordinaire de la psychopatho ordinaire.
Au final a-t-on besoin de théories ou de grandes idées pour se dire:
Que la plupart du temps on s'en fout de savoir si c'est normal ou non, chacun réagit à sa manière et flûte, on le voit bien quand les choses déraillent vraiment.
Qu'on a tous des passages à vide, voir des moments dépressifs dans nos vies parce qu'on traverse des épreuves. Les moments où l'on a affaire aux deuils normaux de la vie, certains se passent sans qu'on y fasse attention, en douceur, d'autres nous font terriblement mal mais tant qu'ils ne nous brisent pas ou qu'on ne s'enfonce pas dedans indéfiniment alors ça me parait normal. Nous ne sommes pas des surHommes, juste des êtres humains qui font ce qu'ils peuvent pour continuer du mieux qu'ils peuvent.
Aller mal après quelque chose qui nous a fait mal (!) c'est normal, mais ça peut tourner mal si on ne trouve plus la sortie d'un état qui doit rester passager et ne pas mettre en jeu la vie de la personne, enfin, à mon avis.
Quand à un ado qui porte des chaussures sans lacet, je lui dirai que je comprends bien, et je lui conseillerai ce site: je porte d'ailleurs moi même ce modèle: en noir et blanc sur Van's noires, qui au passage est un excellent moyen d'entrer en communication avec les enfants (ça et mes boucles d'oreilles smiley-nez-de-clown) parce que ça les fait sortir de la dichotomie adulte-sérieux/enfant-fun, brouille les frontières, rend plus souple les relations etc.
L'amour normal? Heuuuuu. Et si on pensait plutôt non pas en terme de vérité ou de norme mais en terme de confort. Est-ce que je suis heureux/se dans mon couple? Est-ce que je m'y sens bien, en sécurité, et toute émotion qui me semble importante? Qu'est-ce que sa présence, son absence me font ressentir? Qu'est-ce que je veux? Etc.
Et ce qui est valable pour l'un n'est pas valable pour l'autre.
Dans ce cas, oui, s'inspirer de beaux romans peut être une idée, pour montrer quelque chose de sain, mais cette personne ne peut-elle réussir à le deviner ce qui lui ferait du bien?
Je rejoins Surderien quand il dit:
Peut-être qu'il n'y a pas de livre tout fait sur le véritable amour car il est à découvrir soi-même, en soi-même, en son couple, en sa famille, en ses enfants ?
Peut-être que c'est simplement là un ouvrage de développement personnel passionnant à réaliser soi-même ?
L'amour pour moi c'est une des grandes bases de ma pratique, mais pas particulièrement en couple. C'est aussi l'amour de soi. Quand on s'aime on peut progresser en se sentant en sécurité, on peut se remettre en question, ses choix et ses actions aussi. De plus avoir un couple sain quand on ne s'aime pas me parait... je ne veux pas dire impossible mais très difficile.