Bonjour,
claude 33 à dit:
(...) Je trouve ce débat très interressant (...)
Et
claude 33 à dit:
(...) Oui c'est bien dommage (...) [de ne] plus (...) débattre
Eh bien ! Pour faire plaisir à nos deux lecteurs, je me lance à nouveau dans ce débat en espérant que d'autres, anciens et/ou nouveaux internautes, feront de même.
Ainsi, comme le disait, en évoquant l'amour, l’auteur d’un ouvrage intitulé «
Heureux en amour » (1) :
«
Je marchais sur un nuage ».
Le réel, vu par des personnes qui s’aiment semble plus lumineux, en effet, «
Avec l’état amoureux tout devient plus intense et plus beau ! L’état amoureux c’est d’abord un état d’euphorie et de grâce. Le monde devient plus beau. Les gens deviennent plus sympathiques. On se sent si bien avec son compagnon ou sa compagne, que l’on croit ouvrir les portes du paradis. Généralement, l’ardeur de la rencontre dans l’intimité sexuelle emporte et balaie toutes les barrières que l’on mettait habituellement entre soi et les autres. »
Il semble donc que les amoureux vivent dans une autre dimension, c’est, sans doute, pour cela que «
Le psychanalyste interprète cet état transitoire d’exaltation comme un état de fascination quasi hypnotique. » D’un point de vue psychanalytique, certains diront « qu’à un niveau inconscient l’amant (ou l’amante) devient l’équivalent symbolique de la maman pour le nourrisson. L’état amoureux se nourrit de la répétition. »
Entre l’état hypnotique et l’état amoureux, il y a des similitudes, car, comme le soulignent Frédéric Advenier et Thomas Villemonteix dans leur exposé intitulé: «
l’évolution de l’hypnose en France, 1910-1940 », « L’hypnotiseur est l’unique objet d’attention du sujet, qui prend une attitude d’humilité, de soumission, de réceptivité. La potentialité à se laisser aller vers cet état amoureux est en lien avec deux choses. Premièrement avec la capacité de transfert du sujet, c’est-à-dire l’attitude sexuelle infantile inconsciente, qui est en rapport avec les complexes parentaux inconscients et qui se retrouve dans les deux possibilités d’induire un état hypnotique. Nous l’avons précédemment : la sidération et la douceur. P. (sic) les met en parallèle avec la crainte et l’amour ; l’imago paternel et maternel. Deuxièmement avec un processus d’identification à la toute puissance supposée de l’hypnotiseur. »
Citant, par ailleurs, un auteur dont ils s’étaient inspirés pour préparer leur conférence, ces deux conférenciers énoncent quelques extraits de son ouvrage : «
On peut insister dans les grandes lignes sur la facilité de provoquer, par l’hypnose, des modifications des systèmes de la vie végétative ou dans le domaine de la motricité et l’opposer à l’impossibilité d’agir sur la personnalité morale du sujet, de telle sorte que l’analogie de l’hypnose et de l’état amoureux, si on le prenait au sens littéral, ne correspondrait pas à la réalité objective. Si par contre, on interprète l’analogie du point de vue de la régression, ces divergences semblent s’aplanir et l’exposé du point de vue physiologique de la question nous permettra peut être d’établir des rapprochements intéressants » (p.86)
«
L‘extase est une sorte de catalepsie que l’on retrouve dans le somnambulisme et les états mystiques. Janet et Freud élaborent au contraire une théorie psychologique, Freud qui abandonne l’hypnose comme remède thérapeutique, l’étudie en recourant à la théorie de la libido dans le cadre du transfert. Ce déplacement de la problématique permet de dépasser les anciennes théories. Dans les textes postérieurs à 1920, il explique que le lien qui unit le leader à la foule est comparable à celui qui relie l’hypnotisé à l’hypnotiseur et se retrouve dans l’amour : un objet est mis à la place de l’idéal du moi. Dieu peut très bien se trouver dans cette position. La surestimation de l’objet aimé qui est idéalisé à outrance explique la sujétion du croyant, son manque de critique rationnelle et le désinvestissement du monde extérieur source de délire mystique » (3)
Conclusion :
Hypnose, magnétisme animal (ou humain) croyances, extase, religion, recherche d’un absolu, amour, idéal de vie, etc… bref, des notions très souvent abstraites à connotation évangélique ! Après tout, Jésus-Christ guérissait les malades en imposant les mains; il transcendait, par ses propos, les foules; il réalisait des prodiges, etc ... de là à ce qu'il soit le modèle idéal de l'hypnothérapeute, il n'y a qu'un pas !
Il y a, c'est certain, matière à réflexion; sur ce, bonne fête de Pâques à toutes et à tous.
Très cordialement.
Peter.
P.S. Pour celles et ceux qui le souhaitent, le débat, qui a suivi l'exposé de Frédéric Advenier et Thomas Villemonteix, est disponible dans sa version sonore sur le site repris en (2).
(1) LE COUPLE, cette partie de texte est extraite du livre "Heureux en Amour" paru aux Editions Flammarion,
http://www.reussir-en-amour.com/le_couple.htm page consultée le 5 avril 2009.
(2) Frédéric Advenier et Thomas Villemonteix: l’évolution de l’hypnose en France, 1910-1940, Psychother, Histoire et fondements des psychothérapies, Séminaire de l’École Doctorale « Cognition, comportement, conduites humaines » (ED 261) de l’Institut de Psychologie-Université Paris-Descartes. En collaboration avec l’École doctorale « Cognition, Langage, Interaction » de l’Université de Paris 8, le CESAMES (UMR 8136 - INSERM U611) et l’IHPST (UMR 8590) Histoire et fondements des psychothérapies, http://www.canal-u.tv/producteurs/canal ... rs_morales page consultée le 5 avril 2009
(3) CAIRN, Chercher, Repérer, Avancer, Écritures psychanalytiques de l'extase, Hypnose, hystérie, extase : de Charcot à Freud, http://www.cairn.info/resume_p.php?ID_A ... C_025_0033 page consultée le 5 avril 2009.