surderien
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Prédisposition au jeu pathologique dans le SJSR : étude par IRMf des modifications de l’activité cérébrale sous traitement dopaminergique chronique
At-risk for pathological gambling: imaging neural reward processing under chronic dopamine agonists.
Abler B et al.
Brain. 2009;132: 2396-2402.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1956 ... d_RVDocSum
Le traitement par agoniste dopaminergique (AD) des patients parkinsoniens et des patients affectés par le syndrome des jambes sans repos (SJSR) a été associé récemment à une prévalence élevée des troubles du contrôle des impulsions et du jeu pathologique. Le mécanisme neurobiologique sous-tendant ces comportements compulsifs sous AD reste mal connu. Une hypo-activation du cortex orbito-frontal et un dysfonctionnement du striatum ventral semblent caractériser les joueurs pathologiques.
Pour mieux comprendre pourquoi la prise chronique d’AD prédispose au jeu pathologique, les auteurs ont exploré en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), les effets du traitement à long terme par AD sur l’activité cérébrale, en particulier au niveau des circuits de la récompense (striatum ventral) et du cortex orbito-frontal. Ils ont utilisé pour cela une tâche de jeu d’argent bien établie et standardisée impliquant une attente et une réception ou omission d’une récompense à différents niveaux de probabilité (0, 25, 50, 75 et 100%).
Douze femmes affectées par le SJSR et sans antécédents de jeu pathologique ont été recrutées dans cette étude. Chaque patiente a été scannée deux fois à deux semaines d’intervalle : une première fois sous traitement par AD et une deuxième fois sans traitement par AD et après une période de Wash-out dépendante de la demi-vie de l’AD utilisé (pramipexole, ropinirole ou cabergoline).
Au cours de l’attente d’une récompense, une activation significative du striatum ventral a été mise en évidence seulement quand les patientes étaient sous traitement. Au cours de la réception ou de l’omission d’une récompense, la distribution du signal observé au niveau du striatum ventral était nettement modifiée sous traitement dopaminergique par rapport au modèle de distribution théorique prédit. Par contre, ce modèle était apparent chez les patientes au cours de l’imagerie sans traitement. L’activation des régions orbito-frontales n’était pas affectée par le traitement par AD.
Selon ces résultats, le traitement chronique par AD modifierait les signaux neuronaux de l’attente de récompense, ce qui aurait pour conséquence une augmentation des impulsions appétitives du système dopaminergique de la récompense. De plus, le traitement chronique par AD prédisposerait à un dysfonctionnement des comportements liés à la récompense. Enfin, une activité orbito-frontale (méso-corticale) intacte aurait un effet modérateur sur le contrôle des impulsions, ce qui expliquerait pourquoi aucune des patientes incluses dans l’étude n’a rapporté de jeu pathologique.
En conclusion, bien que le nombre de sujets participant à cette étude soit modeste, les résultats confortent la notion d’une sensibilisation des patients sous AD aux troubles du contrôle des impulsions en particulier au jeu pathologique.
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At-risk for pathological gambling: imaging neural reward processing under chronic dopamine agonists.
Abler B et al.
Brain. 2009;132: 2396-2402.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1956 ... d_RVDocSum
Le traitement par agoniste dopaminergique (AD) des patients parkinsoniens et des patients affectés par le syndrome des jambes sans repos (SJSR) a été associé récemment à une prévalence élevée des troubles du contrôle des impulsions et du jeu pathologique. Le mécanisme neurobiologique sous-tendant ces comportements compulsifs sous AD reste mal connu. Une hypo-activation du cortex orbito-frontal et un dysfonctionnement du striatum ventral semblent caractériser les joueurs pathologiques.
Pour mieux comprendre pourquoi la prise chronique d’AD prédispose au jeu pathologique, les auteurs ont exploré en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), les effets du traitement à long terme par AD sur l’activité cérébrale, en particulier au niveau des circuits de la récompense (striatum ventral) et du cortex orbito-frontal. Ils ont utilisé pour cela une tâche de jeu d’argent bien établie et standardisée impliquant une attente et une réception ou omission d’une récompense à différents niveaux de probabilité (0, 25, 50, 75 et 100%).
Douze femmes affectées par le SJSR et sans antécédents de jeu pathologique ont été recrutées dans cette étude. Chaque patiente a été scannée deux fois à deux semaines d’intervalle : une première fois sous traitement par AD et une deuxième fois sans traitement par AD et après une période de Wash-out dépendante de la demi-vie de l’AD utilisé (pramipexole, ropinirole ou cabergoline).
Au cours de l’attente d’une récompense, une activation significative du striatum ventral a été mise en évidence seulement quand les patientes étaient sous traitement. Au cours de la réception ou de l’omission d’une récompense, la distribution du signal observé au niveau du striatum ventral était nettement modifiée sous traitement dopaminergique par rapport au modèle de distribution théorique prédit. Par contre, ce modèle était apparent chez les patientes au cours de l’imagerie sans traitement. L’activation des régions orbito-frontales n’était pas affectée par le traitement par AD.
Selon ces résultats, le traitement chronique par AD modifierait les signaux neuronaux de l’attente de récompense, ce qui aurait pour conséquence une augmentation des impulsions appétitives du système dopaminergique de la récompense. De plus, le traitement chronique par AD prédisposerait à un dysfonctionnement des comportements liés à la récompense. Enfin, une activité orbito-frontale (méso-corticale) intacte aurait un effet modérateur sur le contrôle des impulsions, ce qui expliquerait pourquoi aucune des patientes incluses dans l’étude n’a rapporté de jeu pathologique.
En conclusion, bien que le nombre de sujets participant à cette étude soit modeste, les résultats confortent la notion d’une sensibilisation des patients sous AD aux troubles du contrôle des impulsions en particulier au jeu pathologique.
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