Extrait:
Stress ou fatalisme ?
Bien sûr qu’il faut nous battre pour changer ce que nous pouvons changer. Mais le reste ? Tout ce qui se trouve hors de notre contrôle ? Plutôt que de le subir, il faut apprendre à l’utiliser à notre avantage, à l’amplifier même parfois, pour permettre à une situation a priori bloquée de déboucher sur un résultat inattendu. Mais comment trouver le juste milieu entre stress et fatalisme ?
Nous battre contre le vent ?
Nous avons nos envies, nos espoirs, nos rêves, nos buts. Mais, si nous regardons l’ensemble de notre passé avec lucidité, combien de fois les choses se sont-elles vraiment déroulées comme nous l’avions envisagé ? Combien de fois les vents de la vie nous ont-ils permis d’obtenir exactement ce que nous voulions ? Soyons honnêtes et considérons nos succès autant que nos échecs. Même nos succès ont parfois été imprévus ! Tant que nous n’avons pas la conscience que nous traversons l’existence, poussés par des forces que nous ne maîtrisons pas, nous essayons de nous battre contre les éléments, contre les vents.
J’ai vu une fois le résultat d’une étude américaine dont la conclusion était surprenante : 20 % de ce qui nous arrive dans la vie est planifiable. Difficile à prouver autant qu’à contredire. Si nous observons notre vie et celle des autres, pourtant, cela ne paraît pas si faux.
Alors, que faisons-nous ? Par habitude, nous dépensons 100 % de notre énergie pour ne parvenir à maîtriser que 20 % de ce qui nous arrive. Les 80 % de l’énergie ainsi gaspillée passent en stress et en souffrance… Tout cela en raison de notre besoin de contrôle.
Que pourrions-nous faire d’autre ? Utiliser dans la mesure du possible ces 80 % pour apprendre à devenir un pilote de ballon face aux vents de la vie, nous préparer intérieurement à recevoir la part d’imprédictibilité comme une occasion d’évoluer, de nous améliorer, de gagner en flexibilité, en créativité, en performance. Tant que nous nous battrons sur le même plan, en restant dans la dimension horizontale, nous resterons captifs des courants qui nous emmènent dans la mauvaise direction.
La vie est remplie de ces situations que nous ne pouvons pas changer et, pourtant, nous avons appris à les refuser plutôt qu’à les utiliser à notre avantage.
Il m’a fallu devenir aéronaute pour le comprendre. Pour comprendre aussi cette prière de l’empereur romain Marc Aurèle, reprise par bien des philosophes : « Mon Dieu, donne-moi la force de changer ce qui peut être changé, le courage d’accepter ce qui ne peut pas l’être et la sagesse pour distinguer l’un de l’autre ! »
Aller avec la situation
C’est à nous de prendre la décision de lutter contre une situation que nous n’aimons pas ou, au contraire, d’aller avec elle.