corfinas
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Hello,
Voici un troisième extrait de mon mémoire de maitre praticien en PNL. C'est un compte-rendu de séance que j'ai menée. C'est une séance de PNL "classique", le cas traité était à mon avis plus proche du développement personnel que de la thérapie étant donné que le thème général était "la PNL au service de l'expression scénique" mais les techniques sont transposables.
Bonne lecture.
Christine, bientôt 50 ans, fait du théâtre depuis plusieurs années mais cette année, dans la troupe, il y a du nouveau.
En effet, de nouveaux membres sont arrivés, très « libres », très « extravertis », ils sont souvent dans une ambiguïté, entre humour et jeu de séduction, rire et allusion sexuelle. Cela mets Christine mal à l’aise, elle rentre « dans sa coquille » et se sent « coincée ». Par rapport à cela, elle veut arriver à se « dégager », se « sentir libre », « lâcher prise ».
Cet objectif dépend d’elle, s’octroyer ce droit à la liberté. Elle se demande d’où viennent ces contraintes internes : « De l’éducation ? » On fait ensuite la différence entre deux objectifs potentiels : d’un coté, « se lâcher », elle, et de l’autre, se sentir bien quand les autres « se lâchent ». Christine préfère travailler sur son lâcher-prise à elle. Elle espère aussi que le lâcher-prise dans le cadre du théâtre lui permettra aussi de lâcher prise dans d’autres domaines de sa vie. Cela lui apporterait de la connaissance de soi, une facilité à créer des liens avec les autres plus rapidement. Ce qui contribue à son bien-être, à sa sérénité, à son bonheur.
L’inconvénient potentiel pourrait être un rejet des autres si elle se lâchait trop. Cela dit l’objectif reste d’être soi-même, de lâcher prise, malgré cette peur du regard des autres. Je lui demande depuis quand date cette peur du regard des autres : « Cela vient-il du passé ? Justement de l’éducation ? »
« Tiens c’est curieux » me dit-elle, « Je suis de petite taille (ndr : environ 1m50), et constamment, j’ai entendu des réflexions sur ma taille, toute ma vie, depuis que j’ai 5 ou 6 ans, même encore maintenant et moi ça me donne le sentiment de ne pas être acceptée, d’être rejetée. » Et justement un des nouveaux arrivants dans la troupe du théâtre, Bernard, lui a fait une réflexion qu’elle ne comprend pas : « Ah ben tiens, t’as pas grandi depuis la dernière fois ! » Que des enfants ou des ados puissent ne pas être très tendres entre eux, elle arrive à le comprendre mais de la part d’adulte, là vraiment elle ne comprend pas, d’autant plus venant d’un homme d’une quarantaine d’année, elle trouve cela irrespectueux. Cela lui renvoie un message désagréable : « T’as pas le droit d’être toi-même. »
Je lui propose alors deux pistes de travail, soit « revenir » dans le passé à l’âge où elle était enfant et faire un travail à ce niveau là pour en bénéficier aujourd’hui, soit de travailler sur le présent, par exemple, sur la réflexion : « Ah ben tiens, t’as pas grandi depuis la dernière fois ! » Elle préfère travailler sur la situation actuelle, ça l’interpelle plus, le ton de sa voix monte quand elle me reparle de la réflexion de Bernard. Je choisis alors de travailler sur les positions de perception.
On se lève donc et on place sur le sol de la pièce trois papiers : un pour sa position à elle, un pour Bernard et un pour une position de recul, une position « neutre », méta.
Les trois papiers forment un triangle équilatéral d’environ 2 mètres de côté.
Je place Christine sur son papier à elle et je l’invite à se plonger dans la situation de la réflexion : « On est près de l’entrée, on arrive pour se dire bonjour … Bernard arrive et dit, en guise de bonjour : « Ah ben tiens, t’as pas grandi depuis la dernière fois ! ». » Elle me dit qu’alors, ça la prend aux tripes, elle fait un effort pour intégrer ces nouveaux, pour que tout se passe au mieux et elle entend cette réflexion, ça ne va pas.
On va ensuite sur la position méta, on est extérieur, on voit Christine et Bernard de l’extérieur. Bernard rit, il sourit alors que Christine a l’air comme « flashée ».
Ensuite je place Christine dans le rôle de Bernard, je l’invite à parler à la première personne en tant que Bernard, Christine prend une voix grave, une démarche un peu « masse toc » et dit : « Ok, je suis Bernard, je suis rustique mais je m’en fous, je veux qu’on m’accepte comme je suis, j’ai envie de m’imposer, d’être comme je suis. » Je l’invite à continuer : « Bon alors Bernard, tu arrives, tu vois Christine, tu lui dis : « Ah ben tiens, t’as pas grandi depuis la dernière fois ! » … Qu’est ce que tu ressens ? Qu’est ce que tu veux quand tu dis ça ? » Christine dans le rôle de Bernard me répond qu’elle a envie de faire rire les autres, de détendre l’atmosphère, de montrer son humour. Cela lui apporte un sentiment d’être important, d’exister : « Si les gens rient, ils m’aiment. »
On retourne en position méta, après avoir vu les deux points de vue, on voit que Christine et Bernard ont des histoires différentes. Bernard, foncièrement très gentil, a besoin d’être aimé malgré sa maladresse. Christine, elle, entend depuis toujours des réflexions sur sa taille.
On repasse dans la position de Christine et je la replace dans la situation : « Tu es vers l’entrée, Bernard arrive … » Christine me donne des explications rationnelles à la situation : « Bernard a besoin d’attirer l’attention mais quand même il y a des limites à l’humour, on doit avoir de la finesse. »
On retourne alors en position méta pour enrichir le jeu de rôle. Si Bernard manque de finesse, on va aller lui en apporter. Je demande si c’est bien cela qui manquerait à Bernard dans la situation. Christine s’étonne qu’on puisse aller apporter une ressource à Bernard : « Il n’est pas là ! » Je précise alors que c’est un jeu de rôle et que je pense que ça va être enrichissant et intéressant de le faire. Christine accepte de se prêter au jeu et cherche donc les ressources, que, à son avis, il faudrait à Bernard : « Finesse, discernement, d’accord, il a besoin d’être aimé, sa stratégie c’est l’humour mais il faut de la finesse, du discernement. » Comme le besoin de se sentir aimé ressort, après vérification des besoins de Bernard, je décide de faire un empilement d’ancre sur deux ressources : finesse/discernement et sentiment d’être aimé. Je demande donc à Christine de chercher une expérience dans sa vie où elle a fait preuve de finesse et de discernement. Après réflexion, elle retrouve le souvenir d’une situation difficile dans l’éducation de son fils, elle me donne quelques détails, et je l’invite à se replonger dans cette situation au moment où elle a fait preuve de cette finesse et de ce discernement, elle s’associe à ce souvenir, j’ancre avec ma main sur son épaule. On passe ensuite à la deuxième ressource, le sentiment d’être aimé, là, c’est très rapide, elle retrouve vite un souvenir, ferme les yeux et a le visage illuminé, j’ancre aussi avec ma main sur son épaule, pour créer une « super » ressource mélange de finesse, de discernement et du sentiment d’être aimé.
Puis on repasse sur la position de Bernard, j’invite Christine à se replonger dans le rôle de Bernard, retrouver la démarche « masse toc ». On se replonge dans la situation vers l’entrée du théâtre et je réactive l’ancre. Je demande à Christine de revivre la scène avec la « super » ressource en plus. La scène change, Bernard arrive, il sort la même blague « Ah ben t’as pas grandi depuis la dernière fois ! » et ajoute un message positif du genre : « Mais ça tombe bien parce que j’aime bien les petit’s bouts d’femmes ! » Christine, sortant du rôle de Bernard, rigole puis semble assez perdue dans ses réflexions : « C’est un exercice intéressant et en même temps irréel … enfin pas si irréel que ça … »
Pour finir, on retourne voir le point de vue de la position de Christine, je précise que la ressource nous a enrichis même quand on retourne à sa position à soi. Christine voit maintenant clairement le comportement de Bernard comme un appel à affection.
Je conclue en faisant un pont vers le futur. Je demande à Christine d’imaginer la prochaine répétition au théâtre : « Bernard arrive … » Christine me dit que son regard sera complètement différent sur Bernard, elle pense aller vers lui, lui faire un geste d’affection, le prendre par l’épaule ou le bras par exemple.
Elle me confie qu’elle a trouvé cet exercice très intéressant et assez surprenant par son résultat. Elle me semble très satisfaite, elle est très souriante. Fin de la séance.
Voici un troisième extrait de mon mémoire de maitre praticien en PNL. C'est un compte-rendu de séance que j'ai menée. C'est une séance de PNL "classique", le cas traité était à mon avis plus proche du développement personnel que de la thérapie étant donné que le thème général était "la PNL au service de l'expression scénique" mais les techniques sont transposables.
Bonne lecture.
Christine, bientôt 50 ans, fait du théâtre depuis plusieurs années mais cette année, dans la troupe, il y a du nouveau.
En effet, de nouveaux membres sont arrivés, très « libres », très « extravertis », ils sont souvent dans une ambiguïté, entre humour et jeu de séduction, rire et allusion sexuelle. Cela mets Christine mal à l’aise, elle rentre « dans sa coquille » et se sent « coincée ». Par rapport à cela, elle veut arriver à se « dégager », se « sentir libre », « lâcher prise ».
Cet objectif dépend d’elle, s’octroyer ce droit à la liberté. Elle se demande d’où viennent ces contraintes internes : « De l’éducation ? » On fait ensuite la différence entre deux objectifs potentiels : d’un coté, « se lâcher », elle, et de l’autre, se sentir bien quand les autres « se lâchent ». Christine préfère travailler sur son lâcher-prise à elle. Elle espère aussi que le lâcher-prise dans le cadre du théâtre lui permettra aussi de lâcher prise dans d’autres domaines de sa vie. Cela lui apporterait de la connaissance de soi, une facilité à créer des liens avec les autres plus rapidement. Ce qui contribue à son bien-être, à sa sérénité, à son bonheur.
L’inconvénient potentiel pourrait être un rejet des autres si elle se lâchait trop. Cela dit l’objectif reste d’être soi-même, de lâcher prise, malgré cette peur du regard des autres. Je lui demande depuis quand date cette peur du regard des autres : « Cela vient-il du passé ? Justement de l’éducation ? »
« Tiens c’est curieux » me dit-elle, « Je suis de petite taille (ndr : environ 1m50), et constamment, j’ai entendu des réflexions sur ma taille, toute ma vie, depuis que j’ai 5 ou 6 ans, même encore maintenant et moi ça me donne le sentiment de ne pas être acceptée, d’être rejetée. » Et justement un des nouveaux arrivants dans la troupe du théâtre, Bernard, lui a fait une réflexion qu’elle ne comprend pas : « Ah ben tiens, t’as pas grandi depuis la dernière fois ! » Que des enfants ou des ados puissent ne pas être très tendres entre eux, elle arrive à le comprendre mais de la part d’adulte, là vraiment elle ne comprend pas, d’autant plus venant d’un homme d’une quarantaine d’année, elle trouve cela irrespectueux. Cela lui renvoie un message désagréable : « T’as pas le droit d’être toi-même. »
Je lui propose alors deux pistes de travail, soit « revenir » dans le passé à l’âge où elle était enfant et faire un travail à ce niveau là pour en bénéficier aujourd’hui, soit de travailler sur le présent, par exemple, sur la réflexion : « Ah ben tiens, t’as pas grandi depuis la dernière fois ! » Elle préfère travailler sur la situation actuelle, ça l’interpelle plus, le ton de sa voix monte quand elle me reparle de la réflexion de Bernard. Je choisis alors de travailler sur les positions de perception.
On se lève donc et on place sur le sol de la pièce trois papiers : un pour sa position à elle, un pour Bernard et un pour une position de recul, une position « neutre », méta.
Les trois papiers forment un triangle équilatéral d’environ 2 mètres de côté.
Je place Christine sur son papier à elle et je l’invite à se plonger dans la situation de la réflexion : « On est près de l’entrée, on arrive pour se dire bonjour … Bernard arrive et dit, en guise de bonjour : « Ah ben tiens, t’as pas grandi depuis la dernière fois ! ». » Elle me dit qu’alors, ça la prend aux tripes, elle fait un effort pour intégrer ces nouveaux, pour que tout se passe au mieux et elle entend cette réflexion, ça ne va pas.
On va ensuite sur la position méta, on est extérieur, on voit Christine et Bernard de l’extérieur. Bernard rit, il sourit alors que Christine a l’air comme « flashée ».
Ensuite je place Christine dans le rôle de Bernard, je l’invite à parler à la première personne en tant que Bernard, Christine prend une voix grave, une démarche un peu « masse toc » et dit : « Ok, je suis Bernard, je suis rustique mais je m’en fous, je veux qu’on m’accepte comme je suis, j’ai envie de m’imposer, d’être comme je suis. » Je l’invite à continuer : « Bon alors Bernard, tu arrives, tu vois Christine, tu lui dis : « Ah ben tiens, t’as pas grandi depuis la dernière fois ! » … Qu’est ce que tu ressens ? Qu’est ce que tu veux quand tu dis ça ? » Christine dans le rôle de Bernard me répond qu’elle a envie de faire rire les autres, de détendre l’atmosphère, de montrer son humour. Cela lui apporte un sentiment d’être important, d’exister : « Si les gens rient, ils m’aiment. »
On retourne en position méta, après avoir vu les deux points de vue, on voit que Christine et Bernard ont des histoires différentes. Bernard, foncièrement très gentil, a besoin d’être aimé malgré sa maladresse. Christine, elle, entend depuis toujours des réflexions sur sa taille.
On repasse dans la position de Christine et je la replace dans la situation : « Tu es vers l’entrée, Bernard arrive … » Christine me donne des explications rationnelles à la situation : « Bernard a besoin d’attirer l’attention mais quand même il y a des limites à l’humour, on doit avoir de la finesse. »
On retourne alors en position méta pour enrichir le jeu de rôle. Si Bernard manque de finesse, on va aller lui en apporter. Je demande si c’est bien cela qui manquerait à Bernard dans la situation. Christine s’étonne qu’on puisse aller apporter une ressource à Bernard : « Il n’est pas là ! » Je précise alors que c’est un jeu de rôle et que je pense que ça va être enrichissant et intéressant de le faire. Christine accepte de se prêter au jeu et cherche donc les ressources, que, à son avis, il faudrait à Bernard : « Finesse, discernement, d’accord, il a besoin d’être aimé, sa stratégie c’est l’humour mais il faut de la finesse, du discernement. » Comme le besoin de se sentir aimé ressort, après vérification des besoins de Bernard, je décide de faire un empilement d’ancre sur deux ressources : finesse/discernement et sentiment d’être aimé. Je demande donc à Christine de chercher une expérience dans sa vie où elle a fait preuve de finesse et de discernement. Après réflexion, elle retrouve le souvenir d’une situation difficile dans l’éducation de son fils, elle me donne quelques détails, et je l’invite à se replonger dans cette situation au moment où elle a fait preuve de cette finesse et de ce discernement, elle s’associe à ce souvenir, j’ancre avec ma main sur son épaule. On passe ensuite à la deuxième ressource, le sentiment d’être aimé, là, c’est très rapide, elle retrouve vite un souvenir, ferme les yeux et a le visage illuminé, j’ancre aussi avec ma main sur son épaule, pour créer une « super » ressource mélange de finesse, de discernement et du sentiment d’être aimé.
Puis on repasse sur la position de Bernard, j’invite Christine à se replonger dans le rôle de Bernard, retrouver la démarche « masse toc ». On se replonge dans la situation vers l’entrée du théâtre et je réactive l’ancre. Je demande à Christine de revivre la scène avec la « super » ressource en plus. La scène change, Bernard arrive, il sort la même blague « Ah ben t’as pas grandi depuis la dernière fois ! » et ajoute un message positif du genre : « Mais ça tombe bien parce que j’aime bien les petit’s bouts d’femmes ! » Christine, sortant du rôle de Bernard, rigole puis semble assez perdue dans ses réflexions : « C’est un exercice intéressant et en même temps irréel … enfin pas si irréel que ça … »
Pour finir, on retourne voir le point de vue de la position de Christine, je précise que la ressource nous a enrichis même quand on retourne à sa position à soi. Christine voit maintenant clairement le comportement de Bernard comme un appel à affection.
Je conclue en faisant un pont vers le futur. Je demande à Christine d’imaginer la prochaine répétition au théâtre : « Bernard arrive … » Christine me dit que son regard sera complètement différent sur Bernard, elle pense aller vers lui, lui faire un geste d’affection, le prendre par l’épaule ou le bras par exemple.
Elle me confie qu’elle a trouvé cet exercice très intéressant et assez surprenant par son résultat. Elle me semble très satisfaite, elle est très souriante. Fin de la séance.