dide70, pour faire limpide, je crois qu'il n'y a pas de caractéristique morphologique du "bon sujet" en hypnose.
Le sujet est là devant nous, tel qu'en lui-même, il est hors de question de le rejeter pour "délit de sale gueule", l'hypnotiseur sait qu'il pourra hypnotiser ce sujet là, ici présent, parce que l'état hypnotique est un état naturel, que chacun de nous traverse plusieurs fois par jour de façon inconsciente ; on n'est pas devant une salle de 500 personnes pour faire le beau, c'est un colloque singulier dans lequel le sujet sait qu'il va être hypnotisé, il est venu pour ça, même avec des réticences, et cela implique qu'il se sait possiblement hypnotisable, il se sent hypnotisable, et même si une partie de lui s'en défend, il suffit de nourrir l'autre partie, celle qui accepte, et qui ne sait pas trop comment ça peut se produire. Il est donc anxieux et il doute, à la fois de ses propres capacités et de celles de l'hypnotiseur qu'il a choisi. Si l'on part du principe que l'état hypnotique est d'abord un comportement, désiré ou au minimum accepté par le sujet, sur la base de son propre imaginaire nourri de représentations et de "connaissances" (films, vidéos de you tube, lectures, récits oraux) on peut établir un "profil" qui tende à prévoir le comportement du sujet en séance. De même que tous les assassins n'ont pas une tête d'assassin, car alors ils seraient tous sous les verrous, de même il n'y a pas de caractéristiques morphologiques du "bon sujet" en hypnose, depuis le petit gringalet anxieux et énervé jusqu'au rugbyman costaud et sûr de sa montagne de muscles, depuis la mémère à chienchien un peu chochotte à la blonde étourdissante et décolletée ; repérer le "bon sujet" n'est qu'une question de "profilage" (voir et revoir la rouquine Chloé de la série télévisée Profilage) ; commencer par rechercher d'emblée si on est tombé sur le "bon sujet" ne traduit chez l'hypnotiseur qu'une anxiété d'anticipation, une angoisse de performance, un doute sur ses capacités, qui va être perçu par le sujet, alors que la seule émotion utile dans ce contexte est la curiosité, percer à jour et anticiper les comportements possibles du sujet. Car gouverner, c'est prévoir, comme disait un autre grand manipulateur, Machiavel (Le Prince) ; et c'est cette angoisse de l'hypnotiseur qui vient nourrir les résistances de l'hypnotisé, et conduire à enrichir sa propre expérience d'hypnotiseur, toujours plus efficace et performant.