Bonjour,
Je vais vous répondre juste en tant qu'ex-fumeuse n'étant pas thérapeute.
Un fumeur donne à la cigarette un pouvoir démesuré.
Elle est une aide et presque une solution à tout.
S'il éprouve de la colère, une cigarette lui permet de retrouver la sérénité pratiquement le temps de l'allumer et de tirer la première bouffée.
Il a un problème à résoudre, la cigarette l'aide à se concentrer, à clarifier ses pensées, et même à trouver la solution.
Il se ne se sent pas à la hauteur d'une personne qu'il doit rencontrer, la cigarette lui donne cette aisance qui va lui permette de briller devant cette personne, et par extension en société.
Il souffre de la solitude, la cigarette est une présence.
Il souffre physiquement, la cigarette est un anti-douleur.
Lorsqu'un fumeur arrête de fumer, il n'a plus rien pour l'aider à tout surmonter.
De plus, il sait qu'il peut retrouver cette aide en refumant, il a très peur de recommencer, et il n'a rien pour arrêter cette peur.
D'où la nervosité.
Alors peut-être trouver un autre ancrage et persuader l'ancien fumeur qu'il aura les mêmes effets qu'une cigarette, mais sans les problèmes d'argent, de santé, et de relation avec les autres.
J'aime++++
Voila vraiment ce qui est en jeu.
J'ajouterais à cette liste, la ponctuation dans la journée notamment au travail, passage d'une tache à une autre en allumant une cigarette.
La contenance que l'on ce donne une clop à la main.
La sensation d'une pose tranquille avec soit même.
La gestuelle.
La dépendance qui même si elle peut être vite dépassé est présente.
La panique de manquer, la peur d'être en manque.
Le gout ce certaine cigarette avec un café, un verre d'alcool...
Bref la liste est longue, mais cette liste relève de ressenti présent, immédiat, instantané, à la porté de la main et sans le moindre effort.
C'est pourquoi, la raison ne suffit pas à adopter spontanément les arguments pourtant objectifs qui devraient nous pousser à arrêter: l’épouvantail de la maladie, le coût financier, la perte du gout, de l'odorat etc etc.
L'inconscient nous pousse à la satisfaction instantané et non à des avantages promis (c'est une base de la connaissance en hypnose).
Bien des thérapeutes, non fumeur ne comprennent pas cela et souvent ils ne peuvent même pas le concevoir. Pour eux la simple peur de la mort devrait suffire.
Et ils choisissent alors la stratégie de l’aversion (qui peut marcher, mais qui ne s'adapte pas à tout les cas et encore moins aux anciens fumeurs).
Pour moi le fumeur n'est pas un idiot, il sait les dangers, mais il ne sait pas comment faire pour faire un autre choix que de continuer malgrès cette connaissance.
Consciemment il fait le choix des avantages immédiats et d'une promesse non dite sur la mort.
Donc j'aime bien la démarche qui (en hypnose) pose bien le problème de choix et de prix à payer.
-Vous savez les danger et ce dont vous vous privé en fumant.... (énumération)
-Mais vous y trouvez beaucoup d'avantages.... (énumérations)
-Maintenant laissons l'inconscient évaluer quel prix vous êtes vraiment prêt à payer. (sous entendu, faire que l'immédiat ne prenne pas le dessus sur l'avenir et inverser l'association cigarette et croyance en des avantages fictifs).
Mais ce n'est qu'un avis dans l'océan des démarches face au tabac.