Ivan Schmitt
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La différence entre le "je" et le "moi" de Lacan et... l'hypnose ! Allez... une petite question à coucher dehors, pour essayer de mieux cerner les processus hypnotiques...
Lorsque nous disons, par exemple "Je suis beau" ou "je suis venu", nous ne disons pas "moi beau" "moi venu". Il y a donc, du point de vue de l'articulation du langage (qui pour Lacan est la structure de l'inconscient) une importance à distinguer un "je" qui s'exprime, d'un "moi" qui est la chose qui s'exprime. Pourquoi ? Voici ce que dit Lacan (mes commentaires sont en rouge) :
Lorsque nous disons, par exemple "Je suis beau" ou "je suis venu", nous ne disons pas "moi beau" "moi venu". Il y a donc, du point de vue de l'articulation du langage (qui pour Lacan est la structure de l'inconscient) une importance à distinguer un "je" qui s'exprime, d'un "moi" qui est la chose qui s'exprime. Pourquoi ? Voici ce que dit Lacan (mes commentaires sont en rouge) :
L’hypnotiseur, en termes Lacanien, prend-il la place du « je » pour mieux influencer le moi ?Le stade du miroir (lorsque bébé se découvre dans le miroir) est avant tout une réflexion sur deux concepts : celui de corps propre, le terme (wallonien) de corps propre désignant 1 l'intuition de l'unité de sa personne par le bébé, et 2 celui de représentation - c'est-à-dire à la fois la capacité à organiser les images et à se situer dans l'ordre de ces images.
Lacan affirme que l'enfant anticipe sur son unité corporelle pas encore physiologiquement accomplie - du fait de la maturation incomplète du système nerveux - en s'identifiant à une image extérieure qu'il a été capable de différencier des autres : la sienne.
Aussi :
Pour avoir pu différencier son image de celle des autres, il a fallu qu'il comprenne la différence entre l'image (au sens de tout ce qui est vu) et la représentation - l'image qui est mise à la place de ce qu'elle figure.
Ma propre image dans le miroir ne peut être en effet qu'une représentation, elle me montre ce qu'en aucun cas je ne saurai voir directement, sans utiliser d'artifice. C'est ainsi que l'on peut comprendre une première différence entre le Je, celui qui voit son image et qui s'identifie à celle-ci, et le moi, l'image à laquelle l'enfant s'identifie.
En termes hypnotiques, le « je » serait donc associé, le moi serait donc dissocié
Cela découvre le sens de l'identification pour Lacan : c'est une tension entre un Je, qu'il renommera plus tard sujet de l'inconscient, et un moi toujours social,
Donc une tension entre un fonctionnement dissocié (le "je") et un fonctionnement associé (le "moi"). Le fonctionnement associé serait, de fait, par nature, un fonctionnement avec prise en compte de la dimension sociale de l'individu
posé dans l'ordre de la logique (puisque le corps distingué comme étant le corps propre l'est du fait d'une induction logique) et dans l'ordre social (plus tard Lacan soulignera l'importance du fait que l'assentiment d'un adulte soit donné à ce qui n'est qu'une intuition d'identification).
En fait, un moi qui se dérobe à soi-même, parce qu’il n’est connu que par représentation et qu’il participe à la vie sociale
Le stade du miroir, c'est donc l'aliénation active du sujet à une image, image qui ne peut servir à ce processus d'identification que si elle est reconnue à la fois comme artificielle par l'enfant et désignée comme représentation adéquate par l'adulte.
On croit parfois que le stade du miroir dévoile un moment du développement de l'enfant. Or ce qu'il entend dévoiler c'est la dynamique même de l'identification, dynamique qui reste la même tout au long de l'existence. Il décrit la structure - que Lacan appelle encore paranoïaque en 1949 - du sujet, divisé entre le Je, bientôt le sujet de l'inconscient, et le moi. Le Moi est redéfini comme une instance qui relève de l'image et du social, pur mirage, mais mirage nécessaire.
Sources :
d'après wikipédia