Régression hypnotique - Démarche RHV

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jean touati

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Dans le cadre de mes études universitaires en psychologie clinique à Paris 8, j'ai réalisé un travail de recherche sur les effets d'un protocole de régression hypnotique, la Remodélisation d'Histoire de Vie (RHV).

Ce protocole peut s'apparenter au travail de régression et d'abréaction sous hypnose pratiquait par Breuer et Freud à la fin du 19ème siècle tout en se différenciant de manière notable par la nature de la relation établie avec le patient et la spécificité du travail thérapeutique fait sous hypnose.

En voyant, dans ma pratique thérapeutique, les progrès rapides des patients, notamment au travers de la mise en œuvre de ce protocole d'hypnose thérapeutique, je me suis interrogé sur les prémices de la psychanalyse, sur son développement et sur les raisons du rejet de l'hypnose dont parle ainsi Léon Chertok (2006 p. 191), psychanalyste ayant contribué aux recherches et réflexions sur l'hypnose : « C'est en abandonnant l'hypnose que Freud a découvert la psychanalyse. Et depuis, chaque analyste, lorsqu'il aborde le sujet, se sent obligé d'apporter la preuve qu'il a bien, lui aussi, accompli cette rupture originelle, qu'il n'est pas coupable d'une régression à une stade pré-analytique ».

Sur la base de ce travail de recherche je vous propose cinq textes. Chacun de ces textes peut être lus indépendamment : http://www.orgadia.com/hypnotherapeute/ ... nalyse.htm

Jean Touati
Hypnothérapeute Cabinet Orgadia Pars
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Leo Lavoie

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Super super ce texte sur l'affiliation entre l'hypnose et la psychanalyse.

Je ne connaissais pas beaucoup Ferenczi et je ne savais pas qu'il "dissidait" en pratiquant encore l'hypnose malgré la réprobation de Freud. Une tête de mule ce Freud tout de même...

C'est un article absolument fascinant. Ça fait quelques fois que j'entend parler aussi de Chertok et je devrai bien mettre à l'édude de ce dernier.

Comme je l'ai toujours pensé depuis que je me suis "réconcilié" avec l'hypnose, elle va très bien avec les concepts fondamentaux de la psychanalyse. Et l'hypnoanalyse (je lisais dernièrement Dave Elman) est pour moi quelque chose qui va de soi. Cependant, comme semblent le penser Cal Banyan, le seul fait de revivre les événements traumatique ne suffit pas souvent. Il faut donc recadrer mais à partir des événements marquants.


Mais, me semble-t-il, l'hypnose Éricksonnienne se fie sur la présumée capacité de l'esprit à se recadrer soi-même si l'hypno le demande bien gentiment au subconscient et s'il fait les métaphores appropriées. Je me trompe?

Alors que le recadrage préconisé avec Cal Banyan est plus direct... L'hypno parle et "explique" les choses à l'enfant; celui auquel on a régressé et qui vit la situation traumatique.

Ma question demeure toujours pour ce qui est de l'hypnose Ericksonnienne. Pourquoi l'esprit du patient se guérirait par lui même alors qu'il ne l'a pas fait par lui même avant? Est-ce que les métaphores de l'hypnose Éricksonnienne seraient les seuls outils qui lui manque?
 
valikor

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Leo Lavoie à dit:
Ma question demeure toujours pour ce qui est de l'hypnose Ericksonnienne. Pourquoi l'esprit du patient se guérirait par lui même alors qu'il ne l'a pas fait par lui même avant? Est-ce que les métaphores de l'hypnose Éricksonnienne seraient les seuls outils qui lui manque?

a mon avis :
il lui manque la décision de le faire et la connaissance de comment faire et dans quel état le faire.
pour les petits trucs, l'inconscient le fait tout seul, il a l'autonomie de décision nécessaire, mais pas pour les gros trucs. La conscience servirait entre autre à cela : comme partie de nous supervisatrice de nos processus d'autoguérison...
 
corfinas

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Hello Jean,

Trés trés bon votre article sur la RHV, pleins de petits trucs en plus pour améliorer et/ou faciliter l'atteinte d'un bon résultat. Bravo et merci !

a+

PS: quand je pense que je me suis demandé si vous n'étiez pas venu sur le forum seulement pour vous faire de la pub ... pfff ... de la pub comme ça, j'en veux bien 5 barils tous les jours :D
 
jean touati

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Leo Lavoie à dit:
Super super ce texte sur l'affiliation entre l'hypnose et la psychanalyse.

Je ne connaissais pas beaucoup Ferenczi et je ne savais pas qu'il "dissidait" en pratiquant encore l'hypnose malgré la réprobation de Freud. Une tête de mule ce Freud tout de même...

C'est un article absolument fascinant. Ça fait quelques fois que j'entend parler aussi de Chertok et je devrai bien mettre à l'édude de ce dernier.

Comme je l'ai toujours pensé depuis que je me suis "réconcilié" avec l'hypnose, elle va très bien avec les concepts fondamentaux de la psychanalyse. Et l'hypnoanalyse (je lisais dernièrement Dave Elman) est pour moi quelque chose qui va de soi. Cependant, comme semblent le penser Cal Banyan, le seul fait de revivre les événements traumatique ne suffit pas souvent. Il faut donc recadrer mais à partir des événements marquants.


Mais, me semble-t-il, l'hypnose Éricksonnienne se fie sur la présumée capacité de l'esprit à se recadrer soi-même si l'hypno le demande bien gentiment au subconscient et s'il fait les métaphores appropriées. Je me trompe?

Alors que le recadrage préconisé avec Cal Banyan est plus direct... L'hypno parle et "explique" les choses à l'enfant; celui auquel on a régressé et qui vit la situation traumatique.

Ma question demeure toujours pour ce qui est de l'hypnose Ericksonnienne. Pourquoi l'esprit du patient se guérirait par lui même alors qu'il ne l'a pas fait par lui même avant? Est-ce que les métaphores de l'hypnose Éricksonnienne seraient les seuls outils qui lui manque?

L’hypnose Ericksonienne, ne se contente pas de métaphores adressées à un patient qui resterait passif. Je vous invite à lire par exemple le texte sur la RHV La remodélisation d'histoire de vie - RHV -: comprendre la démarche et les bienfaits de la régression en âge sous hypnose et l’hypnose Ericksonienne : sa singularité.

S’il est vrai que l’hypnose Ericksonienne s’inscrit dans la philosophie du courant humaniste considérant que chacun dispose de ressources pour s’aider lui-même, le thérapeute doit avoir conscience qu’il s’agit déjà en soi, avant tout, d’une suggestion positive. On oublie parfois qu’Erickson était cependant très directif et « savait » ce qui était bon pour le patient.

Cependant l’hypnose et le discours hypnotique amène par elle-même un effet bénéfique. F. Roustang parle d’hypnose « sèche ». Il y a des cas où le patient ne sait pas verbaliser ce qui ne va pas, le thérapeute l’accompagne dans une séance d’hypnose guidé par son ressenti et qui amène sans que le thérapeute ne sache pourquoi ni vraiment comment le patient à aller mieux. Je parle de cela dans le texte de la RHV. Dans de nombreuses séances, le patient va nous dire : « je ne vous en n’ai pas parlé mais étonnement dans votre discours vous avez touché quelque chose d’important pour moi ».

Je donne un témoignage : j’interviens dans un Centre de Traitement et d’Evaluation de la Douleur pour des patientes fibromyalgiques qui suivent une TCC de groupe. Je propose une séance d’hypnose. Un médecin et une stagiaire en master de psychologie sont présents comme observateurs. Je leur propose de « jouer le jeu » et j’amène la dizaine de personnes présentes à « entrer dans la transe ». Je fais un travail en hypnose centré sur la douleur chronique en lien avec la personnalité et le vécu des patientes. J’interpelle chacune y compris la stagiaire en psychologie en ratifiant leur attitude et en utilisant leurs prénoms.

Quelques semaines après lors de notre débriefing des séances, la stagiaire en Master de psychologie, a besoin d’exprimer son témoignage sur le changement de schéma de pensée suite à la séance d’hypnose collective – Elle est très émue – : « lorsqu’on a fait la séance d’hypnose, donc moi j’avais fermé les yeux, je l’ai fait comme toutes les autres, moi j’ai repéré un de mes schémas de pensée, que je garde pour moi, et dans la séance, à un moment vous avez dit quelque chose et justement je trouvais que ça avait débloqué un schéma et tout d’un coup ça avait donné la solution, c'est-à-dire que pendant toute notre enfance on entend quelque chose et avec l’hypnose d’une manière régressive qui touche particulièrement vous dites l’inverse et donc ça, ça a un impact particulier et donc ça touche, et je me suis dit l’hypnose peut justement arriver à changer ces schémas de pensée qui sont ancrés à ce niveau là. Je me suis demandé combien de temps ça durait ? »

Au plaisir d'échanger,

Jean Touati Hypnothérapeute Cabinet Orgadia Paris
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corfinas

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Hello,

J'ai lu avec grand intérêt l'article sur la psychanalyse et l'hypnose, un passage me pose questions :

"Le trauma agit en plusieurs temps. Il se passe quelque chose que la structure psychique ne parvient pas à intégrer, qui reste là à l’état clivé, et peut être réveillé par un événement ultérieur et déclencher une pathologie. 5/ A l'un ou l’autre de ces stades, un modèle se constitue, qu'on peut éventuellement appeler suivant Balint (2003) « défaut fondamental », « cicatrice » ou « faille », qui détermine la fragilité particulière de chaque individus à tel ou tel type de trauma ultérieur. 6/ C'est la structure psychique de l'individu qui le fragilise à certains traumas."

Pour moi, ça veut dire qu'un premier trauma peut influencer sur les conséquences des traumas suivants, ça ok, mais alors si on soigne ce trauma "d'origine", on soigne aussi les conséquences des autres ?
Comment sait on si on a réussi à "remonter" à ce trauma d'origine ?
Est ce que c'est les conséquences de ce trauma d'origine qui est appelé "défaut fondamental ou cicatrice ou faille" ?
"La structure psychique" comment peut on la définir ? est elle innée ? acquise ? peut on la "changer" ?
Est ce que soigner le trauma d'origine revient justement à changer cette structure psychique ? Est ce toujours possible ?

a+
 
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Métaphore

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Je n'ai pas pris la peine de tout lire :oops: mais par rapport aux questionnements de Corfinas, ma première impression c'est que cela m'amène à parler des états du Moi, est ce de cela dont vous parlez M. TOUATI ?... ou bien un "schéma", c'est à dire un trauma qui se réactualise inconsciemment dans certaines situations qui ramène l'individu à une émotion/souffrance vécue pour la 1ère fois.

Différents schémas se mettent en place afin de s'adapter enfant à notre environnement, mais nous enferme parfois dans des situations bloquantes...qui ne se révèlent souvent qu'à l'âge adulte dans des comportements ou situations répétitives négatives.

Chez les Ericksonniens, je sais qu'on ne parle ni des états du moi, mais des parties problématiques, alors je ne sais pas ce qui est similaire pour représenter les schémas, (structure psychique).
 
corfinas

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Métaphore à dit:
Chez les Ericksonniens, je sais qu'on ne parle ni des états du moi, mais des parties problématiques, alors je ne sais pas ce qui est similaire pour représenter les schémas, (structure psychique).
Ce qui me semble le plus correspondre serai "les méta-programmes": des processus mentaux que nous utilisons pour organiser et structurer notre pensée, des mécanismes que nous utilisons pour pouvoir satisfaire nos intentions et atteindre nos objectifs.
a+
 
valikor

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corfinas à dit:
Pour moi, ça veut dire qu'un premier trauma peut influencer sur les conséquences des traumas suivants, ça ok, mais alors si on soigne ce trauma "d'origine", on soigne aussi les conséquences des autres ?

pas forcément. cela dépend.

cas ou ca marche : on gomme le coté rancunier des parents, du coup, la personne cesse d'en avoir contre tous les autres ensuite.

cas ou cela ne marche pas : plusieurs harcèlements ...

Comment sait on si on a réussi à "remonter" à ce trauma d'origine ?
on sait qu'on a tout nettoyé quand la personne n'as plus de peur>3/10 que cela se reproduise...
Est ce que c'est les conséquences de ce trauma d'origine qui est appelé "défaut fondamental ou cicatrice ou faille" ?
"La structure psychique" comment peut on la définir ? est elle innée ? acquise ? peut on la "changer" ?
acquise. vient du caractère des parents et leur intégration.
Est ce que soigner le trauma d'origine revient justement à changer cette structure psychique ? Est ce toujours possible ?

a+
c'est presque toujours possible de soigner.
 
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Métaphore

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Quand je vous lis Valikor, je ne ressens rien qui correspondrait à mes angoisses du passé par rapport à mes parents. Je suis tellement différente d'eux que je ne pourrais répondre à vos questions.

Peut être que c'est le forum qui fait ça, et que vous êtes très différent en face à face, mais je ne ressens aucune empathie qui se dégage de vous, on dirait que vous essayez d'aider votre patient d'une façon tellement mécanique, vous appliquez des méthodes sans tenir compte de l'autre, c'est vraiment étrange votre façon d'exprimer votre vision de l'hypnothérapie.
 
Paul Elie

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lacaune
votre étude est incomplète...
au USA greald kein, cal banyan ont fait sur le sujet des progrès qui peut être vous interresseront.....
sur mon site! j'en ai fait un résumé concis sur la méthode des 5 phases...
qui offre une approche bien qu'ispirée de bandler et des autres..se démarque par son efficacité!
a votre service si vous avez besoin de plus de précisions!
paul.
 
Paul Elie

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lacaune
a propos des ancrages....
la méthode que vous décrivez a été pratiquée au usa depuis plus de 30 ans et abandonnée par la plus part des praticiens pour 2 raisons:

-elle demande au praticien un concentration extraordinaire et une manipulation physique très précise....que peu d'hypno peuvent mener au succès!
-elle présente très rarement un danger pour le client:
car si en sortant de votre cabinet cette personne accidentellement , le subconscient identifie une action ou un toucher et qu'il déclenche le même phénomène que vous lui avez suggéré dans la technique de l'ancrage....
il peut alors soudainement faire la même expérience!....
ce qui est ok quand il sera devant son écran de tele confortable sur un fauteuil ( et je parles de l'évènement heureux ici!)
mais que penser si l'abreaction ou l'évènement mauvais advient dans une foule ou a un travail potentiellement dangereux?

- a propos de la régression: je suis surpris que la plus part des réponses que vous avez sont en fait , dites par des praticiens qui n'utilisent la régression que rarement et pas comme un outil thérapeutique ici en france....

sauf peut être leo , mais qui est loin d'être convaincu de son efficacité!

la régression est un outil formidable, car il permet de localiser le probleme originel avec l'abreaction!
la question est après que vous savez, qu'en faites vous!
et c'est la dans la méthode que je défends et pratique....que la thérapie commence effectivement...
car les statistique nous ont démontré que la plus part des afflictions psycho-somatiques (la liste est longue!) ont une origine évènementielle mal comprise ou/et traumatique ou l'émotion a sanctionné son importance... et que la seule rémission possible est dans la négociation d'un pardon sous différentes formes!

quels sont vos pourcentages de succès?
combien de clients cessent de vous voir après la première séance?
combien de clients cessent de vous voir avant terme de la rémission?
 
jean touati

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Corfinas à dit:
J'ai lu avec grand intérêt l'article sur la psychanalyse et l'hypnose, un passage me pose questions :

"Le trauma agit en plusieurs temps. Il se passe quelque chose que la structure psychique ne parvient pas à intégrer, qui reste là à l’état clivé, et peut être réveillé par un événement ultérieur et déclencher une pathologie. 5/ A l'un ou l’autre de ces stades, un modèle se constitue, qu'on peut éventuellement appeler suivant Balint (2003) « défaut fondamental », « cicatrice » ou « faille », qui détermine la fragilité particulière de chaque individus à tel ou tel type de trauma ultérieur. 6/ C'est la structure psychique de l'individu qui le fragilise à certains traumas."

Pour moi, ça veut dire qu'un premier trauma peut influencer sur les conséquences des traumas suivants, ça ok, mais alors si on soigne ce trauma "d'origine", on soigne aussi les conséquences des autres ?
Comment sait on si on a réussi à "remonter" à ce trauma d'origine ?
Est ce que c'est les conséquences de ce trauma d'origine qui est appelé "défaut fondamental ou cicatrice ou faille" ?
"La structure psychique" comment peut on la définir ? est elle innée ? acquise ? peut on la "changer" ?
Est ce que soigner le trauma d'origine revient justement à changer cette structure psychique ? Est ce toujours possible ?


Métaphore à dit:
Je n'ai pas pris la peine de tout lire :oops: mais par rapport aux questionnements de Corfinas, ma première impression c'est que cela m'amène à parler des états du Moi, est ce de cela dont vous parlez M. TOUATI ?... ou bien un "schéma", c'est à dire un trauma qui se réactualise inconsciemment dans certaines situations qui ramène l'individu à une émotion/souffrance vécue pour la 1ère fois.

Différents schémas se mettent en place afin de s'adapter enfant à notre environnement, mais nous enferme parfois dans des situations bloquantes...qui ne se révèlent souvent qu'à l'âge adulte dans des comportements ou situations répétitives négatives.

Chez les Ericksonniens, je sais qu'on ne parle ni des états du moi, mais des parties problématiques, alors je ne sais pas ce qui est similaire pour représenter les schémas, (structure psychique).

Je vous propose quelques éléments de réponse. Je compléterai éventuellement par la suite la question sur la recherche de causalité et du trauma "d'origine". Le texte sur lequel m'interroge Corfinas traite de la conception actuelle du trauma vu par la psychanalyse.
Les questions de Corfinas portent sur la conclusion de cet article Psychanalyse et hypnose : une filiation désavouée ?

La notion d'états du Moi, dont vous parlez, Métaphore, est un modèle développé en Analyse Transactionnelle (Etats Enfant, Adulte, Parent). Il ne s'agit pas, si c'est bien de cela dont vous parlez, de cette notion dans ce texte.

La notion de Schémas de pensée (ou cognitif) - si c'est de cela dont vous parlez, Métaphore - est un modèle des TCC (Thérapie Comportementales et Cognitives) (peut-être repris dans d'autres théories ?).

Je vous propose, ci-après, d'expliquer simplement la notion de "Structure Psychique" puis celle de "Défaut Fondamental", dont parle ce texte, en faisant le lien avec d'autres approches parmi lesquelles la notion de schéma de pensée des TCC.

La notion de structure psychique dans la théorie psychanalytique
Freud dans Nouvelles Conférences sur la Psychanalyse (1933) compare la structure psychique à un bloc de cristal qui lors d'un choc se brise selon des lignes de cassures, jusque-là, invisibles de l'extérieur mais déterminées dans la structure intime du cristal. Selon lui, la structure psychique se façonne à partir de la naissance (et sans doute avant), en fonction de l’hérédité mais surtout du mode de relation aux parents dès les tous premiers moments de la vie, des frustrations, des traumatismes et des conflits rencontrés, en fonction aussi des mécanismes de défense.

La théorie psychanalytique distingue 3 grands types de structure psychiques : psychotique, névrotique et limite qui se caractérisent par les types de conflit, d’angoisse et de défense prépondérants dans le fonctionnement psychique, associés les uns aux autres, et au mode de relation aux objets d’investissement (ce qui est appelé objet en psychanalyse représente à la fois des objets et des personnes). Le sujet répondant à une de ces structures n’est pas malade pour autant. Il ne développera un trouble que, si comme le cristal, il subit un "choc" qui le "brise". La thérapie vise à faire évoluer la structure psychique. Cette notion de structure n'est évidemment pas admise dans toutes les approches mais elle reste cependant utile pour appréhender le fonctionnement psychique du sujet sans préjuger pour autant d’une causalité plus « profonde » ce que feront, à leur manière, la plupart des courants thérapeutiques.
 
Défaut fondamental de Balint
Balint (1968) dans son ouvrage éponyme introduit le terme de « défaut fondamental » pour exprimer à la fois que le patient ressent une sorte de défaut en lui qui doit être réparé, que ce défaut provient du fait que quelqu’un a été en défaut envers lui ou lui a fait défaut et aussi que face à son angoisse il attend que l’analyste ne lui face pas défaut.

Il parle d’une « disproportion considérable entre les besoins psychophysiologiques d’un sujet au cours des phases précoces de son développement et les soins, l’attention et l’affection dont il a disposé à cette même époque » (ibid. p.42). Il s'agit d'un état de carence - quelque chose qui manque actuellement au patient, voire qui lui manque depuis sa naissance - dont les conséquences et les effets après coup semblent n'être que partiellement réversibles.
Un défaut fondamental ne pourrait se cicatriser que si l’on trouve les éléments qui font défaut. Et même dans ce cas la guérison risque de n'être qu'imparfaite. Le concept de défaut fondamental, permettrait, selon Balint, de concevoir comme les symptômes d’une même entité étiologique, les névroses (peut-être les psychoses), les troubles du caractère, les maladies psychosomatiques mais aussi un grand nombre de maladies cliniques courantes.
 
Ce concept s’avère en fait très proche du modèle de schémas de pensée (ou cognitifs) dysfonctionnels des TCC (Thérapie Comportementales et Cognitives). Selon Alford et Beck (1997), on peut définir un schéma cognitif comme une structure imprimée par l’expérience sur l’organisme. Stockés dans la mémoire à long terme (mémoire sémantique), les schémas cognitifs sélectionnent et traitent l’information de manière inconsciente (au sens d’automatique).
Les TCC considèrent que ces schémas de pensée dysfonctionnels se seraient installés à cause d’une carence par rapport aux « besoins capitaux de l’enfance ». Stéphanie Hahusseau (2003) précise 7 besoins capitaux de l’enfance : Etre aimé inconditionnellement, Etre protégé physiquement et psychiquement, Etre encouragé, Etre compris, entendu, Etre progressivement responsabilisé et sentir face à soi des limites réalistes, Etre éveillé et aidé à développer sa curiosité et Sentir autour de soi de la stabilité. Young a élaboré un auto-questionnaire utilisé par les praticiens TCC qui définit un score pour 17 schémas : Carence affective, Abandon, Méfiance, Vulnérabilité, Dépendance, Imperfection, Echec, Assujettissement, Sacrifice de soi, Exigences élevées, Tout m’est dû, Manque d’autocontrôle, Relation fusionnelle, Vulnérabilité, Contrôle émotionnel, Sévérité, Recherche d’approbation.

Le concept de schéma de pensée se rapproche lui-même des méta-programmes de la PNL (Programmation-neuro-linguistique) qui peuvent en simplifiant se définir comme la manière dont "nous nous y prenons" pour percevoir, nous représenter les choses ou agir.

Cela rejoint, également, pour une part le concept de Drivers en AT (Analyse Transactionnelle) ; certains de nos comportements seraient guidés par des croyances sur nous-mêmes pouvant nous conduire à des situations d’échecs répétitifs. Taïbi Kahler a identifié 5 Drivers illustrés, ici, avec les croyances associées : Fais Plaisir - j'ai besoin de faire plaisir aux autres pour être aimé - Sois Fort - je peux tout gérer, et je n'ai besoin de personne.- Sois Parfait : J'ai besoin de me sentir irréprochable et que tout soit exécuté de manière parfaite. - Fais des Efforts : Je m'acharne, plus je transpire, plus ce que je fais est important, peu importe le résultat. - Dépêche-Toi : Je vais pouvoir tout faire, même si je suis débordé, il suffit que je me dépêche.

Au plaisir d'échanger

Jean Touati Hypnothérapeute Cabinet Orgadia Paris
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M. TOUATI, vous n'avez répondu que modéremment à mes questions, néanmoins quand je vous lis, tout ce que vous développez fait partie de ma formation d'hypnose Intégrative, et d'ailleurs je connais bien les questionnaires de Young, ainsi que celui de Beck.

Je constate encore une fois que ma formation est très complète, car elle s'articule entre la théorie psychanalitique (structure pyschique), sur l'AT, néanmoins revue et corrigée, car les états du Moi, ne s'arrête pas à : Etats Enfant, Adulte, Parent.

D'ailleurs j'avais créé un topic sur la dissociation où j'ai développé ce que j'ai appris sur la thérapie des ETATS DU MOI.

https://www.transe-hypnose.com/sujet/la-dissociation.2795/

Mais globalement tout ce que vous avez écrit me parle maintenant on n'utilise pas le même vocabulaire, d'où parfois l'incompréhension, et j'aurais préféré une réponse plus personnalisée que théorique...
 
michaelarchange

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Bonjour à tous ! et meilleurs voeux ! J'aimerais savoir si quelqu'un connais la régression selon Elman ? j'en ai entendu parler , je connais une seul induction mais j'aimerais trouver cette induction de régression rapide selon Elman ? Quelqu'un pourrais t'il me filer le texte ? merci beaucoup
 
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