Touriste, Plaignant, Client. Pas prêt pour le changement.

  • Initiateur de la discussion Prudence
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Prudence

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Bonjour,

Je voulais partager, échanger, avec vous sur le fait d'être prêt ou non au changement. Parfois on aborde plein de pistes, de problèmes, de solutions mais il y a toujours un "oui, mais".

J'ai dit carrément à une cliente que je ne la sentais pas prête à changer, que je voyais qu'elle évoluait inconsciemment mais qu'elle n'agissait pas et que quand je lui proposais des changements ça bloquait. Elle a acquiescé. Je lui ai proposé deux choses: soit mettre en pause pour l'instant avec moi, soit qu'elle me dise clairement ce qu'elle aimerait comme aide de ma part comme par exemple de la relaxation (l'hypnose ne lui convenait pas).

Je pense à la métaphore de la branche de sapin qui se recouvre de neige, encore et encore jusqu'au flocon de trop qui provoque une brusque remontée avec dégagement.

Que feriez-vous, que faites-vous dans ce genre de cas? Que pensez-vous du "oui, mais" (d'ailleurs il y a un excellent film qui s'appelle comme ça et en parle)? Que pensez-vous de ces moments où l'on prend conscience d'un changement à faire mais que l'on n'est pas encore prêt (j'appelle ça les moments de "jachère")?
 
thérapie29

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Voila un sujet intéressant. Faire passer du "visiteur" à "patient".
Beaucoup de gens nous demande des changements de type 1, comme par ex. faire plus de la même chose mais sans réel changement.
Peut être une "prescription de symptôme"?
Beaucoup de chose passe par le non-verbal, par des métaphores...
 
katia (zoulouk)

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Dans un oui mais, c'est toujours le mais qui l'emporte.

Les personnes qui sont dans le oui, mais... de façon systématique, je les encourage à aller plus loin dans ce mais...de citer vraiment toutes les raisons pour ne pas faire, qu'il y en a encore surement d'autres, de lui en trouver si besoin.. jusqu'à ce que cela en devienne comique voire ridicule.

Et ainsi créer la compréhension de ce mécanisme par la personne.

Aller dans le même sens...et si la personne demande quelque chose, lui répondre systématiquement sur un oui, mais... en mode imitation !

Le mode imitation rend impopulaire mais est bigrement efficace. Enfin je le fais avec les râleurs chroniques en râlant encore plus fort qu'eux...
 
H

Hubert Chatelée

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Prudence à dit:
J'ai dit carrément à une cliente que je ne la sentais pas prête à changer, que je voyais qu'elle évoluait inconsciemment mais qu'elle n'agissait pas et que quand je lui proposais des changements ça bloquait.

Bonjour Prudence,

Je pense qu'une personne qui fait la démarche de consulter, sans être remboursée de la consultation, désire vraiment résoudre un problème et est donc prête à changer.
Je pense aussi que les changement doivent être trouvés par la personne elle même en état d'hypnose, et non proposés. On met souvent en avant quand on parle de l'hypnose que la personne possède ses propres solutions à ses problèmes, il faut aussi mettre ce concept en pratique.
Il vaut mieux reconnaître pleinement un échec que s'en dédouaner en annonçant à la personne qu'elle n'est pas prête à changer.

Prudence à dit:
l'hypnose ne lui convenait pas)

Ce n'est sans doute pas l'hypnose qui ne lui convient pas, mais plutôt la façon de l'utiliser.
Se servir de l'hypnose pour faire accepter des changements proposés, parce qu'ils semblent cohérent avec des concepts psychothérapiques,
c'est considérer l'hypnose comme un simple outil, ou pire comme un moyen d'influencer ("pour son bien") la personne.
Et quand les changements proposés ne conviennent pas à la personne, on assiste à ce rejet de l'hypnothérapie, voire à des effets secondaires comme des états nauséeux ou des céphalés, qui sont des bons indicateurs (bien qu'inconstants) d'une hypnothérapie directive mal supportée.
Pour ma part, je considère l'hypnose comme une thérapie à part, et une thérapie à part entière car elle se fait dans un autre état de conscience.
Pour la réussir il y a au moins deux grands concept à respecter:
- La personne possède ses propres solutions, il faut lui donner les moyens de les découvrir.
- L'hypnose vise à renforcer l'autonomie de la personne et son pouvoir sur elle même.
Ces deux concept sont en opposition avec le fait de proposer des solutions.
 
Prudence

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Marc, les tâches proposées n'ont pas été complétement faites (oui, mais).

Hubert, pour l'hypnose et le cadre je ne suis pas très directive: je dis aux personnes qu'il faut trouver leurs solutions et je leur propose soit de prendre un temps pour y réfléchir, de laisser venir les idées, soit des pistes (des pistes de réflexion, j'utilise beaucoup les exemples et les métaphores) quand ça bloque et de chercher ce qui leur conviendrait à eux.
Pour l'hypnose on a vaguement essayé une fois: pas d'entrée en transe et elle n'était pas à l'aise avec l'idée, on n'a pas réessayé tout simplement parce qu'elle ne le souhaitait pas, c'était son choix et je le respecte (du coup aucun changement proposé via l'hypnose).

Pour reconnaitre l'échec, je ne l'ai peut être pas assez mis en avant. Je lui ai dit qu'elle pourrait aussi aller voir quelqu'un d'autre, et que ce n'était pas parce que ça ne fonctionnait pas avec moi que ça ne fonctionnerait pas avec quelqu'un d'autre, mais elle m'a répondu qu'elle n'était pas prête. Je pense que c'est très important de parler du fait que les "psy" sont aussi des humains, qu'ils ont des méthodes, des théories, des personnalités, et que du coup ça "fonctionne" avec certaines personnes et pas d'autres, même s'ils essayent de s'adapter. Je trouve ça tellement dommage toutes les personnes qui ont été voir un "psy" avec qui ça s'est mal passé et qui n'ont plus essayé pendant des années en trainant leur boulet.

Par contre je considère l'hypnose comme un outil, si la personne ne souhaite pas cette approche il y a d'autres outils et en priorité la parole, l'échange. Par contre ce n'est pas parce qu'on le considère comme un outil qu'on s'en sert pour faire accepter les changements de manière directe. On peut s'en servir pour faire de la recherche de ressource, faire mieux visualiser des métaphores, demander à la personne d'explorer les possibilités qu'elle a et de choisir comment elle veut faire pour la suite (solution respectant l'intention positive), faire des ancrages, améliorer le sommeil, développer des analgésies etc. Mais autour de l'hypnose il y a la communication positive par exemple, mais je n'appelle pas ça de l'hypnose.
Pour toi, avec tes clients vous êtes en transe tout le temps tous les deux? Ou c'est la communication positive (et autres?) que tu ranges dans l'hypnose?

Je suis tout à fait d'accord avec toi là dessus:
Hubert Chatelée à dit:
Pour la réussir il y a au moins deux grands concept à respecter:
- La personne possède ses propres solutions, il faut lui donner les moyens de les découvrir.
- L'hypnose vise à renforcer l'autonomie de la personne et son pouvoir sur elle même.
Mais plus modérément là dessus:
Hubert Chatelée à dit:
Ces deux concept sont en opposition avec le fait de proposer des solutions.
Je ne donne pas directement des solutions mais je demande à mes clients de faire certaines choses entre les séances: tâches d'observation, de penser à telle chose, d'écrire sur tel sujet etc. Ensuite on utilise ce matériel à la séance suivante. C'est classique en thérapies brèves. (Comme le disait Marc, les prescriptions de symptôme aussi).

Hubert, je viens de relire et en fait j'ai mal formulé (manque de précision) d'où la confusion. Ce n'était pas des changements directs du genre "faites ceci" mais plutôt quand une personne te dit "ça, ça ne va pas", et que tu lui dis "ok, alors qu'est-ce que vous pourriez faire à la place de ça" et qu'elle te répond qu'il n'y a pas d'autres solutions et que c'est comme ça et c'est tout, et si tu donnes des exemples (à titre d'exemple et en le précisant) ils sont systématiquement contrés.
Ex: (Imaginons qu'il n'y ait que des cravates noires ou blanches. Je ne souhaite pas trop en dire donc je fabrique un exemple même si dans la réalité il y a toute sortes de cravates.)
"Je veux une cravate
- Il y a des cravates noires.
- Je ne veux pas une noire, c'est trop triste.
- Il y a des cravates blanches.
- Je ne veux pas de blanche, c'est trop salissant.
- Vous voulez une cravate?
- Oui, mais ni noire, ni blanche."

Marc, la métaphore de la branche de sapin a fait écho, dans le passé et dans le présent.

Katia, je l'ai fait l'autre jour l'imitation avec une autre cliente et c'est super bien passé, ça l'a beaucoup aidé à se rendre compte de certains automatismes. Elle m'a dit que le fait d'avoir un "miroir" (mon corps) en face ça lui permettait de voir ce qu'elle faisait. Je suis tout à fait d'accord avec toi sur la compréhension que ça peut créer (là ce n'était pas du "oui, mais", c'était autre chose).

Je viens de penser qu'un double lien positif aurait pu être une idée de réponse à certains doubles liens négatifs mais je n'ai pas d'idée concrète (avec l'exemple des cravates par exemple).
 
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Gaelic

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Bonjour,

C'est typiquement le genre de clients sur lesquels j'utilise la thérapie provocatrice. Il y a beaucoup de patterns utiles permettant de contourner les "oui, mais...", y compris l'éxagération, la retenue du chamgement ("ne changez pas"), etc...

Et là tu sais où en es vraiment la personne. Si ce ne sont que des peurs qui la retiennent, tu peux les désactiver par le ridicule.
 
surderien

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ah ce sacré "oui mais"...

oui, on peut facilement en sortir, mais ce sera quand même difficile...

:lol:
 
xorguina

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Quand je me rends compte que j'utilise le "oui mais" dans une discution ou autres j'ai tendance à la fin à m'en énerver et à bien le "marquer" en le disant plus fort et en prononcant le "oui mèèèèè" comme un mouton

Ca à l'avantage de prendre conscience de la phrase qui arrive après le "oui mèèèèè"

de rire de moi même et même de faire rire les autres...le riducule permets en effêt de lacher prise quelque part avec le sériosaure qui a peur "mèèèèèèè" :lol:


Maintenant, je peux comprendre l'envie de vouloir faire et se demander si l'on est vraiment prête

d'ailleurs, je me demande si l'on doit savoir si on est prêt ou si c'est bien LE MOMENT PRESENT que tu choisiras qui fera que tu es prêtes ;)
 
Prudence

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xorguina à dit:
d'ailleurs, je me demande si l'on doit savoir si on est prêt ou si c'est bien LE MOMENT PRESENT que tu choisiras qui fera que tu es prêtes ;)

Excellente question. Je ne me l'étais jamais posée.
 
H

Hubert Chatelée

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Prudence à dit:
Je voulais partager, échanger, avec vous sur le fait d'être prêt ou non au changement. Parfois on aborde plein de pistes, de problèmes, de solutions mais il y a toujours un "oui, mais".
La solution pour éviter le "oui mais" est justement l'état hypnotique.
En transe tu obtiendras un"oui" ou un "non", parfois un "je ne sais pas",
mais jamais de "oui mais".
Une des raisons est sans doute que le conscient reste dans une certaine logique, un raisonnement, alors que "l'inconscient" est dans le ressenti, l'émotion, la survie et est orienté solution.
D'autre part pour beaucoup de personnes, comme probablement ta cliente, accepter un conseil, accepter d'envisager un autre point de vue, d'autres solutions... Est très difficile consciemment.




Prudence à dit:
Hubert, pour l'hypnose et le cadre je ne suis pas très directive: je dis aux personnes qu'il faut trouver leurs solutions et je leur propose soit de prendre un temps pour y réfléchir, de laisser venir les idées, soit des pistes (des pistes de réflexion, j'utilise beaucoup les exemples et les métaphores) quand ça bloque et de chercher ce qui leur conviendrait à eux.

C'est la première étape: Comprendre le désir de changement.
Mais y réfléchir, trouver des pistes, des idées, donner des exemples... Tout cela se fait consciemment, par logique, avec les connaissances théoriques et les présupposés que nous avons et qu'a le client.
L'inconscient est tenu à l'écart.

Prudence à dit:
Par contre je considère l'hypnose comme un outil, si la personne ne souhaite pas cette approche il y a d'autres outils et en priorité la parole, l'échange. /.../
Pour toi, avec tes clients vous êtes en transe tout le temps tous les deux? Ou c'est la communication positive (et autres?) que tu ranges dans l'hypnose?

Pour moi le patient est effectivement en transe très vite, l'induction commence pendant l'anamnèse, le passage en transe se fait parfois comme un glissement progressif, parfois il y a un moment d'induction un peu plus marqué, mais souvent ce moment n'est en fait qu'un approfondissement. Ensuite le patient reste en transe toute la séance, et certainement un peu après la séance, je considère que le travail inconscient va se poursuivre bien après, et je n'aime pas les termes de sortie de transe ou de réveil, je préfère parler de réorientation vers l'extérieur.
Je ne considère vraiment pas l'hypnose comme un outil, c'est un état de conscience diffèrent dans lequel les théories psychothérapiques classiques n'ont pas d'existence.
Il suffit de demander en transe à l'inconscient si le changement évoqué à l'état conscient lui convient pour s'apercevoir que la réponse sera assez souvent "non".
La séance est alors une négociation entre le conscient et l'inconscient, qui comme tu le disais avait mis une intention positive dans l'ancien comportement, et ce qu'il trouve bon dans l'ancien comportement il n'est pas prêt à le lâcher, à quitter quelque chose sans avoir une autre solution inconsciente, qui ne peut être trouvée de façon consciente.
Cette négociation entre conscient et inconscient est un concept qui n'existe évidemment qu'en hypnose, c'est dans ce sens que je considère que l'hypnose est une thérapie à part, et à part entière.

Je pense qu'un des aspects du problème est que les thérapeutes ont du mal à lâcher toutes leurs connaissances, toutes les théories qu'ils ont appris, toute la somme de travail que cela a représenté...
Et la tentation de ne considérer l'hypnose que comme un outil supplémentaire est alors très forte.
D'autant que l'induction semble souvent mal maitrisée et reste un problème. Celle ci est souvent passive, centrée sur la détente et la visualisation, on maitrise beaucoup moins la confusion verbale, les inductions directes, et surtout qu'à l'inverse de la détente, faire monter une émotion, même si celle ci est considérée comme négative, comme la colère ou la honte, est un puissant moyen d'induction. Il s'agit alors d'inductions très dynamiques.
 
katia (zoulouk)

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Quelle belle "induction" .... Hubert...

Cela me fait penser à une soirée très récente où nous étions plusieurs à nous retrouver avec un papier, de la gouache, des crayons de couleur avec comme seule consigne de se lâcher...

Et une des personnes disait oui, mais je ne peux pas me lâcher... Ce qui était intéressant, (une autre personne avait du mal à se lâcher aussi), c'est qu'elles ont proposées d'observer une autre personne qui se lâchait facilement...

Elles ont observées, et mine de rien (crayon au bout des doigts) au bout de peu de temps, moins de 5 minutes, après quelques petites reflexions, elles y sont allées... et sans problèmes.

Pour une des personnes, ce fut une première, jamais elle n'avait réussi à lâcher ce contrôle. Elle fut donc ravie de sa soirée.

La conséquence, c'est de se mettre soi même en transe... ce qui va faire que certaines personnes vont suivre... avec des petits glissements progressifs, basculant petit à petit par imitation...
 
surderien

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katia (zoulouk) à dit:
Quelle belle "induction" .... Hubert...

Cela me fait penser à une soirée très récente où nous étions plusieurs à nous retrouver avec un papier, de la gouache, des crayons de couleur avec comme seule consigne de se lâcher...

Et une des personnes disait oui, mais je ne peux pas me lâcher... Ce qui était intéressant, (une autre personne avait du mal à se lâcher aussi), c'est qu'elles ont proposées d'observer une autre personne qui se lâchait facilement...

Elles ont observées, et mine de rien (crayon au bout des doigts) au bout de peu de temps, moins de 5 minutes, après quelques petites reflexions, elles y sont allées... et sans problèmes.

Pour une des personnes, ce fut une première, jamais elle n'avait réussi à lâcher ce contrôle. Elle fut donc ravie de sa soirée.

La conséquence, c'est de se mettre soi même en transe... ce qui va faire que certaines personnes vont suivre... avec des petits glissements progressifs, basculant petit à petit par imitation...

Je pense que cette "imitation" qui met en ambiance "hypnotique" est liée à l'activation des neurones miroirs

Voir l'autre, ressentir l'empathie commune s'installant...

Ils sont encore mal connus mais je fais partie de ceux qui pensent que c'est probablement là que se situe une des clefs de la "concordance" hypnotique...

8)
.
 
D

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Désolé, je n'ai pas pris le temps de tout lire, mais pour donner une piste de réponse à la première question posée, je lui donnerai une liste de choses à faire le matin et le soir. Avec dans le lot, des choses ridicules. Histoire de l'amener à se poser des questions et d'atterir à la question importante "qu'est ce que je suis venue foutre chez cet hypnothérapeute ????"
Un peu de provocation ne fait pas de mal !
 
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