
Lemaléduqué
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- Où la Souffrance me défie !
Ante-scriptum : J'ai dû revoir et améliorer la présentation. D'où cette résurrection temporaire. Je m'en excuse d'avance auprès de mes détracteurs.
J’ai reçu quelques courriers de personnes qui me demandaient qui j’étais. Vaste question. Alors et, puisque l’occasion m’en est donnée… je me lance. Cette présentation sera à mon image « atypique ». Je suis entre les lignes ou peut-être ailleurs…
« Une formation de praticien en hypnose, quelques séminaires « pratiques » sur l’hypnose, une formation en coaching … et j’ouvre mon cabinet. Je sais que je suis « jeune » dans la profession mais j’ai aussi derrière moi un passé que je pense utile… un passé personnel cabossé… un passé universitaire de sociologue « spécialisé » en vulnérabilités sociales… un passé de « baroudeur social ». Les premières séances ne se passent pas comme je le souhaiterais. Quelque chose cloche. Je patauge et je perds « ma » maigre clientèle. Le bouche à oreille sur lequel je comptais s’évapore dans l’atmosphère. Je m’interroge... je cherche à comprendre. J’applique pourtant les « techniques d’ écoles» apprises à la lettre… Et je finis par comprendre enfin. Je ne suis pas moi ! Je suis un trop bien éduqué. Les flèches « théoriques » dont je me sers n’atteignent pas leur cible… Il faut que je fabrique mes propres flèches. Ce que je fais… en « inventant » la transthérapie. Partant de ce constat naïf (au sens enfantin, noble) que si l’être humain est unique alors le thérapeute doit l’être aussi. « Etre » un ou des courant(s) théorique(s) est emprisonnant. En m’appuyant sur mes expériences passées et sur mes diverses rencontres, je théorise cette volonté de départ en quelques coups de crayon avant de l’appliquer in vivo. Une théorie n’est vivante que si elle survit dans l’espace social. Je commence alors à devenir un meilleur archer. Je prends enfin plaisir à… et le (ou la) participant(e)* aussi… me semble-t-il. Ce que certains « amis » de mon entourage ont pris pour un excès de mégalomanie n’est en vérité qu’un acte d’émancipation. La transthérapie n’est pas une invention… née de rien. Elle s’inspire des travaux de "Grands Hommes". La transthérapie n’est pas non plus une thérapie « révolutionnaire ». C’est plus humblement une thérapie sérieuse qui ne se prend pas au sérieux. Ou une non thérapie thérapeutique si l’on préfère. Bref, elle est tout simplement mon « bébé ». Elle me correspond mieux que la thérapie des autres. Et elle est aussi suffisamment efficace pour que je continue à l’utiliser autant en cabinet qu’à l’extérieur. La transthérapie est loin d’être parfaite. Ce qui fait qu’elle n’est ni totale ni totalitaire. Elle est, comme devrait l’être toute thérapie, ouverte sur le Monde.»
*Patient(e) que je veux actif/active !
EXTRAIT DE NAISSANCE IMCOMPLET
L’extrait de naissance qui suit est bien évidemment comme tout extrait de naissance… incomplet. Mais comme dirait l’autre, il faut bien commencer par quelque chose alors… moteur !
De par sa dénomination, « trans-thérapie » (« au-delà de »… au sens nietzschéen du terme), la transthérapie affiche son intention de se démarquer du champ thérapeutique classique tant par son projet que par sa méthode. La préoccupation prioritaire de la transthérapie est de prévenir la « névrose de contrainte »… et ce, au nom du devenir de la « Kultur ». Cela implique d’abord et avant tout -au travers d’actions politiques concrètes et diverses dans la vie quotidienne- de s’attaquer aux causes économico-politico-socio-culturelles de la névrose de masse. Et ce en démystifiant le monde trompeur, illusoire et misérable qui est le nôtre. Avec pour ferme intention de faire prendre conscience aux névrosés opprimés de la contradiction et de la souffrance dont ils sont les propres victimes. Cela nécessite donc de montrer comment est le monde, mais aussi pourquoi il est ainsi… négateur de vie. Montrer, entre autres, comment et pourquoi le travail est source de mécontentements, d’insatisfactions. Montrer comment et pourquoi le travail aliéné, en éreintant intentionnellement et méthodiquement les corps et les esprits, n’est ni agréable ni enrichissant. Montrer, entre autres, comment et pourquoi le savoir est phagocyté par les Autorités. Montrer comment et pourquoi le savoir aliéné est un savoir castrateur de désirs. Montrer, entre autres, comment et pourquoi l’amour naturel a été violé sans ménagement. Montrer comment et pourquoi l’amour dénaturé a sali le principe de vie en soi. Montrer enfin et finalement comment et pourquoi l’empêchement programmé d’accéder à la jouissance pleine de la vie est à l’origine du désastre existentiel actuel. Mieux exhiber la laideur du monde que nous habitons et dans lequel nous survivons pour davantage stimuler à sa transformation, voilà la rude besogne de la transthérapie.
Parallèlement à cette lutte pratique contre la Souffrance et la non vie -qui se doit d’être une lutte collective, globale-, et parce que individu et société sont intimement liés, la transthérapie s’est engagée à soulager les corps-énergie et les esprits désemparés en s’attachant non seulement à les déculpabiliser pour les libérer de leurs angoisses et de leurs peurs inhibantes, atrophiantes, mais aussi à leur rendre cette aptitude vitale à s’autodéterminer, à s’autoréguler. Seule et unique façon de les délivrer de leur « mal-ressentir » et de les soulager définitivement de leur mal-aise. Seule et unique manière de les intéresser à l’autre monde. Un monde orienté tout autrement. Un monde exubérant, poétique, splendide. Un monde qui leur appartient et où ils sentent chez eux.
Ne sera abordé ici que le contexte individuel de la transthérapie. Les actions de prévention de la « névrose de contrainte » s’élaborent ailleurs que dans les quelques mètres carrés d’un cabinet… même si cet espace restreint est aussi et surtout un lieu d’action et de transformation. Pour l’humble guide qu’est le transthérapeute, soulager un homme est déjà soulager une part de l’Humanité. Soulager… La « transthérapie individuelle » n’a pas cette odieuse prétention d’assécher le « désêtre », mais seulement de le rendre moins inconfortable en le désaltérant… tant que le monde reste ce qu’il est. Pour que le participant (et non pas le patient, être réceptif et passif ! Ou pire le client, être marchandise consommable et consommé !) retrouve un certain bonheur de vivre, certain bonheur de vivre supposé le rendre moins dépendant et plus « spontané », plus autonome, plus libre. Comment guider la personne malheureuse parce que pleines de souffrances jusqu’aux abords du long chemin qui doit normalement la conduire au « jouir enfin pleinement »?
La transthérapie se veut être avant tout une thérapie qui ne se prend pas au sérieux. Le trop sérieux est l’apanage des dominants, des empêcheurs de vivre. Une non-thérapie thérapeutique donc efficace dans l’atténuation de l’aliénation. Si nous résumons très brièvement, nous dirons que la Grande Souffrance de l’animal humain provient d’une profonde altération de son Moi-Profond ,de son Moi- Réel ; altération provoquée par une foule de motifs essentiellement économico-politico-socio-culturels et accessoirement individuels. Altération du Moi-Réel qui débouche sur une désorientation orientée sur, pour reprendre les termes de Nietzsche, « un néant certain que sur une incertaine réalité ». Pour essayer d’amoindrir les supplices traumatiques archaïques engendrées par cette désorientation, la personne va maladroitement se construire un modèle de personnalité spécifique ; un Moi-Fictif, un Moi-irréel. Ce modèle de personnalité va lui permettre de survivre et aussi et surtout de soulager momentanément sa Grande Détresse psycho-corporelle… en lui permettant de goûter aux plaisirs de la pathologie de la normalité. Cependant ce modèle préfabriqué de personnalité paralyse sa puissance de (res)sentir, de penser et d’agir. Un modèle de personnalité certes indispensable dans l’instant mais qui sclérose sa toute-puissance de désir, sa toute puissante de (re)connexion à … son Moi-profond. Obligée à se vivre au présent « aliéné », rien que dans ce présent, sans passé véritable (parce que nié pour la survie), ni futur, la personne se condamne irrémédiablement à l’errance perpétuelle. Le transthérapeute, compagnon de route éphémère -j’insiste-, aspire à donner à cet individu désorienté la possibilité de revenir sur ses pas pour qu’il puisse corriger sa manière globale d’être au monde. Pour qu’il puisse enfin reprendre contact avec son univers intérieur délaissé par nécessité. Ensemble, unis, le participant et le transthérapeute vont s’interroger sur le rôle néfaste de l’autosoumission à l’ordre socioculturel existant. Autosoumission programmée pour limiter les choix, les centres d’intérêts, les possibilités immenses de l’individu authentique. Autosoumission planifiée par « les petits grands hommes » pour faire tourner la Machine. Un retour dans l’histoire primitive de la personne au-delà de l’esprit « cortical », au delà-de l’esprit émotionnel. Retour nécessaire pour pouvoir devenir un individu actif, responsable et autonome ; un individu auteur et acteur de sa propre histoire, un individu social capable de supporter tout seul -et non plus par délégation- la charge de vivre.
Pour permettre une restructuration de la personnalité suffisante pour un meilleur « fonctionnement » dans la Vie, le transthérapeute va s’efforcer de défaire les nœuds conflictuels de l’individu en souffrance tant au niveau psychique que physique en cherchant à retrouver la tête guillotinée d’un passé générateur de désirs. Pour faciliter la compréhension de la méthode transthérapeutique, nous allons dissocier les étapes, sachant que, dans l’action, le travail de soulagement des esprits et le travail de soulagement du corps sont interdépendants.
- Un travail (psychologique) dynamique sur l’altération du Moi-irréel.
Ce travail est axé sur le jeu cruel (car dé-rangeant) dit du miroir. Le Moi-maintenant (désireux de se sortir de ce dilemme existentiel destructeur) observe le Moi-en-situation (désorienté parce que aliéné) puis le Moi-avant (éduqué à l’emporte-pièce, à contre-courant de la Vie) pour énoncer au bout du compte un Moi-Possible, un Moi-Réel, un Moi-Vivant… libéré de sa Souffrance. Cette volonté de rabattre la passé perverti dans le « présent thérapeutique » est nécessaire pour lever les « pesantes sublimations morales » destructrices et amoindrir l’angoisse de vivre engendrée par cette éducation « autoritaire » sans Amour et génératrice d’attitudes rigides. Cette auto-observation dynamique, violente et critique -qui oblige l’individu à analyser dans la douleur toutes les attitudes du Moi-irréel- apporte des connaissances sur soi-même et pousse la personne impliquée à resculpter son Pseudo-Moi selon ses désirs renaissants et non plus selon les desiderata de « cet écheveau embrouillé d’illusions et d’appétits » responsable d’un sentiment inconscient de culpabilité mortifère. Se confronter à son reflet -image déformée de son Moi Authentique- est dé-rangeant, perturbant, bouleversant. Cette confrontation nécessaire oblige à (ré)apprendre à (re)vivre, à secouer son hébétude… à s’éveiller enfin. En replongeant dans les bas-fonds de son être, en se reconnectant à son esprit archaïque, végétatif, l’individu réapprend à expérimenter, à exprimer ses sentiments, à re-vivre. En rendant l’inconscient conscient, en retrouvant L’Amour dévoré, en reprenant contact avec ses besoins primaires étouffés, le participant se transforme lui-même et du fait se responsabilise et s’autonomise. Se libérer, c’est libérer le Moi-Réel. Pour percer les défenses, pour pénétrer la cuirasse, pour « désintérioriser » et mener main dans la main la personne sur le chemin de l’émancipation, le transthérapeute, homme du dangereux, se comporte en véritable « trouble-fête » et « trouble-somme ». La transthérapie est un dialogue de paroles et d’actions. Elle est « paroles agissantes ». Elle est contradiction, conflit, affrontement. Avec pour aboutissant cette ferme volonté de délivrer la faculté étouffée d’imagination et d’invention. Imaginer des variantes à son inaction ; inventer des alternatives à son action survenante. Ne plus dire : « J’aimerais… ce qu’on a fait de moi », mais : « Je veux être ce que j’étais et pas ce que je ne suis pas aujourd’hui ». Vivre, n’est-ce pas vouloir être différent pour pouvoir agir ? Pour réussir cette performance, pour (ré)agir au cœur de la Souffrance et permettre au participant de (re)découvrir son Moi-Réel, le transthérapeute va utiliser des outils thérapeutiques comme la Provocation, le Réflexologie Faciale ou l’Hypnose. La Provocation pour bousculer les satisfactions de substitutions du participant. La Réflexologie Faciale pour atténuer la Douleur provoquée par la plongée dans l’histoire personnelle et aussi pour (ré)harmoniser les énergies archaïques. L’hypnose pour aider à devenir pleinement conscient.
- Un travail (physiologique) dynamique sur l’altération du Moi-corporelle
Le corps exprime merveilleusement ce qui se produit en nous. Le corps névrosé est un corps « mécanisé », « robotisé », aliéné. Il est Résignation. D’où la nécessité de sensibiliser le participant à se remettre à l’écoute de son corps rayonnant, à se réapproprier son Corps-Amour, à ressentir en son Corps-Réel. Permettre au corps d’être, c’est l’aider à bien-ressentir. L’aider a bien-ressentir, c’est lui donner l’occasion « dégueuler » toutes les saloperies ingurgitées de force et qui ont atrophié sa perception d’être au monde. Accorder au corps le droit de s’exprimer émotionnellement. Autoriser le non dit verbal à se transmuer en actes de corps. Libérer son corps-prison glacial en attendrissant sa rigidité corporelle, en restituant une fluidité fœtale, en rétablissant le flux énergétique continu. Désenchaîner et déchaîner les émotions asphyxiées, plonger au cœur de soi-même à la rencontre de son authenticité : une nécessité absolue pour accroître son potentiel d’épanouissement psycho-physiologique. La (ré)appropriation totale de son propre corps est une condition sine qua non de Libération Totale. Et elle ne se fait pas sans larmes et sans gueulements. Cette purge corporelle doit participer à l’édification d’un présent choisi et non d’un présent imposé par manque d’Amour. Cette purification corporelle doit permettre de retrouver son originalité corporelle, son « libre corporel ». Comment réussir ce tour de force ? Principalement par des exercices spécifiques de respiration et de mobilisation du corps dans l’espace-temps.
L’approche individuelle de la transthérapie, axée sur le réharmonisation des appareils physique et psychique, est un commencement de travail de désintoxication et de transgression destiné à propulser la personne dans une vie dynamique, joyeuse et indépendante. En réapprenant à dire naturellement « non ! » et à agir en conséquence, la transthérapie a pour principale aspiration de « déparasiter l’inconscient » pour qu’enfin se développe un Moi-Pur, un Moi-humaniste, un Moi-Réel en tout un chacun. Moi-humaniste qui, en favorisant l’accroissement, la liberté et le bonheur du Moi, apportera plus de vigueur, d’envolée, de courage à qui veut passer « au-delà ».
J’ai reçu quelques courriers de personnes qui me demandaient qui j’étais. Vaste question. Alors et, puisque l’occasion m’en est donnée… je me lance. Cette présentation sera à mon image « atypique ». Je suis entre les lignes ou peut-être ailleurs…
« Une formation de praticien en hypnose, quelques séminaires « pratiques » sur l’hypnose, une formation en coaching … et j’ouvre mon cabinet. Je sais que je suis « jeune » dans la profession mais j’ai aussi derrière moi un passé que je pense utile… un passé personnel cabossé… un passé universitaire de sociologue « spécialisé » en vulnérabilités sociales… un passé de « baroudeur social ». Les premières séances ne se passent pas comme je le souhaiterais. Quelque chose cloche. Je patauge et je perds « ma » maigre clientèle. Le bouche à oreille sur lequel je comptais s’évapore dans l’atmosphère. Je m’interroge... je cherche à comprendre. J’applique pourtant les « techniques d’ écoles» apprises à la lettre… Et je finis par comprendre enfin. Je ne suis pas moi ! Je suis un trop bien éduqué. Les flèches « théoriques » dont je me sers n’atteignent pas leur cible… Il faut que je fabrique mes propres flèches. Ce que je fais… en « inventant » la transthérapie. Partant de ce constat naïf (au sens enfantin, noble) que si l’être humain est unique alors le thérapeute doit l’être aussi. « Etre » un ou des courant(s) théorique(s) est emprisonnant. En m’appuyant sur mes expériences passées et sur mes diverses rencontres, je théorise cette volonté de départ en quelques coups de crayon avant de l’appliquer in vivo. Une théorie n’est vivante que si elle survit dans l’espace social. Je commence alors à devenir un meilleur archer. Je prends enfin plaisir à… et le (ou la) participant(e)* aussi… me semble-t-il. Ce que certains « amis » de mon entourage ont pris pour un excès de mégalomanie n’est en vérité qu’un acte d’émancipation. La transthérapie n’est pas une invention… née de rien. Elle s’inspire des travaux de "Grands Hommes". La transthérapie n’est pas non plus une thérapie « révolutionnaire ». C’est plus humblement une thérapie sérieuse qui ne se prend pas au sérieux. Ou une non thérapie thérapeutique si l’on préfère. Bref, elle est tout simplement mon « bébé ». Elle me correspond mieux que la thérapie des autres. Et elle est aussi suffisamment efficace pour que je continue à l’utiliser autant en cabinet qu’à l’extérieur. La transthérapie est loin d’être parfaite. Ce qui fait qu’elle n’est ni totale ni totalitaire. Elle est, comme devrait l’être toute thérapie, ouverte sur le Monde.»
*Patient(e) que je veux actif/active !
EXTRAIT DE NAISSANCE IMCOMPLET
L’extrait de naissance qui suit est bien évidemment comme tout extrait de naissance… incomplet. Mais comme dirait l’autre, il faut bien commencer par quelque chose alors… moteur !
De par sa dénomination, « trans-thérapie » (« au-delà de »… au sens nietzschéen du terme), la transthérapie affiche son intention de se démarquer du champ thérapeutique classique tant par son projet que par sa méthode. La préoccupation prioritaire de la transthérapie est de prévenir la « névrose de contrainte »… et ce, au nom du devenir de la « Kultur ». Cela implique d’abord et avant tout -au travers d’actions politiques concrètes et diverses dans la vie quotidienne- de s’attaquer aux causes économico-politico-socio-culturelles de la névrose de masse. Et ce en démystifiant le monde trompeur, illusoire et misérable qui est le nôtre. Avec pour ferme intention de faire prendre conscience aux névrosés opprimés de la contradiction et de la souffrance dont ils sont les propres victimes. Cela nécessite donc de montrer comment est le monde, mais aussi pourquoi il est ainsi… négateur de vie. Montrer, entre autres, comment et pourquoi le travail est source de mécontentements, d’insatisfactions. Montrer comment et pourquoi le travail aliéné, en éreintant intentionnellement et méthodiquement les corps et les esprits, n’est ni agréable ni enrichissant. Montrer, entre autres, comment et pourquoi le savoir est phagocyté par les Autorités. Montrer comment et pourquoi le savoir aliéné est un savoir castrateur de désirs. Montrer, entre autres, comment et pourquoi l’amour naturel a été violé sans ménagement. Montrer comment et pourquoi l’amour dénaturé a sali le principe de vie en soi. Montrer enfin et finalement comment et pourquoi l’empêchement programmé d’accéder à la jouissance pleine de la vie est à l’origine du désastre existentiel actuel. Mieux exhiber la laideur du monde que nous habitons et dans lequel nous survivons pour davantage stimuler à sa transformation, voilà la rude besogne de la transthérapie.
Parallèlement à cette lutte pratique contre la Souffrance et la non vie -qui se doit d’être une lutte collective, globale-, et parce que individu et société sont intimement liés, la transthérapie s’est engagée à soulager les corps-énergie et les esprits désemparés en s’attachant non seulement à les déculpabiliser pour les libérer de leurs angoisses et de leurs peurs inhibantes, atrophiantes, mais aussi à leur rendre cette aptitude vitale à s’autodéterminer, à s’autoréguler. Seule et unique façon de les délivrer de leur « mal-ressentir » et de les soulager définitivement de leur mal-aise. Seule et unique manière de les intéresser à l’autre monde. Un monde orienté tout autrement. Un monde exubérant, poétique, splendide. Un monde qui leur appartient et où ils sentent chez eux.
Ne sera abordé ici que le contexte individuel de la transthérapie. Les actions de prévention de la « névrose de contrainte » s’élaborent ailleurs que dans les quelques mètres carrés d’un cabinet… même si cet espace restreint est aussi et surtout un lieu d’action et de transformation. Pour l’humble guide qu’est le transthérapeute, soulager un homme est déjà soulager une part de l’Humanité. Soulager… La « transthérapie individuelle » n’a pas cette odieuse prétention d’assécher le « désêtre », mais seulement de le rendre moins inconfortable en le désaltérant… tant que le monde reste ce qu’il est. Pour que le participant (et non pas le patient, être réceptif et passif ! Ou pire le client, être marchandise consommable et consommé !) retrouve un certain bonheur de vivre, certain bonheur de vivre supposé le rendre moins dépendant et plus « spontané », plus autonome, plus libre. Comment guider la personne malheureuse parce que pleines de souffrances jusqu’aux abords du long chemin qui doit normalement la conduire au « jouir enfin pleinement »?
La transthérapie se veut être avant tout une thérapie qui ne se prend pas au sérieux. Le trop sérieux est l’apanage des dominants, des empêcheurs de vivre. Une non-thérapie thérapeutique donc efficace dans l’atténuation de l’aliénation. Si nous résumons très brièvement, nous dirons que la Grande Souffrance de l’animal humain provient d’une profonde altération de son Moi-Profond ,de son Moi- Réel ; altération provoquée par une foule de motifs essentiellement économico-politico-socio-culturels et accessoirement individuels. Altération du Moi-Réel qui débouche sur une désorientation orientée sur, pour reprendre les termes de Nietzsche, « un néant certain que sur une incertaine réalité ». Pour essayer d’amoindrir les supplices traumatiques archaïques engendrées par cette désorientation, la personne va maladroitement se construire un modèle de personnalité spécifique ; un Moi-Fictif, un Moi-irréel. Ce modèle de personnalité va lui permettre de survivre et aussi et surtout de soulager momentanément sa Grande Détresse psycho-corporelle… en lui permettant de goûter aux plaisirs de la pathologie de la normalité. Cependant ce modèle préfabriqué de personnalité paralyse sa puissance de (res)sentir, de penser et d’agir. Un modèle de personnalité certes indispensable dans l’instant mais qui sclérose sa toute-puissance de désir, sa toute puissante de (re)connexion à … son Moi-profond. Obligée à se vivre au présent « aliéné », rien que dans ce présent, sans passé véritable (parce que nié pour la survie), ni futur, la personne se condamne irrémédiablement à l’errance perpétuelle. Le transthérapeute, compagnon de route éphémère -j’insiste-, aspire à donner à cet individu désorienté la possibilité de revenir sur ses pas pour qu’il puisse corriger sa manière globale d’être au monde. Pour qu’il puisse enfin reprendre contact avec son univers intérieur délaissé par nécessité. Ensemble, unis, le participant et le transthérapeute vont s’interroger sur le rôle néfaste de l’autosoumission à l’ordre socioculturel existant. Autosoumission programmée pour limiter les choix, les centres d’intérêts, les possibilités immenses de l’individu authentique. Autosoumission planifiée par « les petits grands hommes » pour faire tourner la Machine. Un retour dans l’histoire primitive de la personne au-delà de l’esprit « cortical », au delà-de l’esprit émotionnel. Retour nécessaire pour pouvoir devenir un individu actif, responsable et autonome ; un individu auteur et acteur de sa propre histoire, un individu social capable de supporter tout seul -et non plus par délégation- la charge de vivre.
Pour permettre une restructuration de la personnalité suffisante pour un meilleur « fonctionnement » dans la Vie, le transthérapeute va s’efforcer de défaire les nœuds conflictuels de l’individu en souffrance tant au niveau psychique que physique en cherchant à retrouver la tête guillotinée d’un passé générateur de désirs. Pour faciliter la compréhension de la méthode transthérapeutique, nous allons dissocier les étapes, sachant que, dans l’action, le travail de soulagement des esprits et le travail de soulagement du corps sont interdépendants.
- Un travail (psychologique) dynamique sur l’altération du Moi-irréel.
Ce travail est axé sur le jeu cruel (car dé-rangeant) dit du miroir. Le Moi-maintenant (désireux de se sortir de ce dilemme existentiel destructeur) observe le Moi-en-situation (désorienté parce que aliéné) puis le Moi-avant (éduqué à l’emporte-pièce, à contre-courant de la Vie) pour énoncer au bout du compte un Moi-Possible, un Moi-Réel, un Moi-Vivant… libéré de sa Souffrance. Cette volonté de rabattre la passé perverti dans le « présent thérapeutique » est nécessaire pour lever les « pesantes sublimations morales » destructrices et amoindrir l’angoisse de vivre engendrée par cette éducation « autoritaire » sans Amour et génératrice d’attitudes rigides. Cette auto-observation dynamique, violente et critique -qui oblige l’individu à analyser dans la douleur toutes les attitudes du Moi-irréel- apporte des connaissances sur soi-même et pousse la personne impliquée à resculpter son Pseudo-Moi selon ses désirs renaissants et non plus selon les desiderata de « cet écheveau embrouillé d’illusions et d’appétits » responsable d’un sentiment inconscient de culpabilité mortifère. Se confronter à son reflet -image déformée de son Moi Authentique- est dé-rangeant, perturbant, bouleversant. Cette confrontation nécessaire oblige à (ré)apprendre à (re)vivre, à secouer son hébétude… à s’éveiller enfin. En replongeant dans les bas-fonds de son être, en se reconnectant à son esprit archaïque, végétatif, l’individu réapprend à expérimenter, à exprimer ses sentiments, à re-vivre. En rendant l’inconscient conscient, en retrouvant L’Amour dévoré, en reprenant contact avec ses besoins primaires étouffés, le participant se transforme lui-même et du fait se responsabilise et s’autonomise. Se libérer, c’est libérer le Moi-Réel. Pour percer les défenses, pour pénétrer la cuirasse, pour « désintérioriser » et mener main dans la main la personne sur le chemin de l’émancipation, le transthérapeute, homme du dangereux, se comporte en véritable « trouble-fête » et « trouble-somme ». La transthérapie est un dialogue de paroles et d’actions. Elle est « paroles agissantes ». Elle est contradiction, conflit, affrontement. Avec pour aboutissant cette ferme volonté de délivrer la faculté étouffée d’imagination et d’invention. Imaginer des variantes à son inaction ; inventer des alternatives à son action survenante. Ne plus dire : « J’aimerais… ce qu’on a fait de moi », mais : « Je veux être ce que j’étais et pas ce que je ne suis pas aujourd’hui ». Vivre, n’est-ce pas vouloir être différent pour pouvoir agir ? Pour réussir cette performance, pour (ré)agir au cœur de la Souffrance et permettre au participant de (re)découvrir son Moi-Réel, le transthérapeute va utiliser des outils thérapeutiques comme la Provocation, le Réflexologie Faciale ou l’Hypnose. La Provocation pour bousculer les satisfactions de substitutions du participant. La Réflexologie Faciale pour atténuer la Douleur provoquée par la plongée dans l’histoire personnelle et aussi pour (ré)harmoniser les énergies archaïques. L’hypnose pour aider à devenir pleinement conscient.
- Un travail (physiologique) dynamique sur l’altération du Moi-corporelle
Le corps exprime merveilleusement ce qui se produit en nous. Le corps névrosé est un corps « mécanisé », « robotisé », aliéné. Il est Résignation. D’où la nécessité de sensibiliser le participant à se remettre à l’écoute de son corps rayonnant, à se réapproprier son Corps-Amour, à ressentir en son Corps-Réel. Permettre au corps d’être, c’est l’aider à bien-ressentir. L’aider a bien-ressentir, c’est lui donner l’occasion « dégueuler » toutes les saloperies ingurgitées de force et qui ont atrophié sa perception d’être au monde. Accorder au corps le droit de s’exprimer émotionnellement. Autoriser le non dit verbal à se transmuer en actes de corps. Libérer son corps-prison glacial en attendrissant sa rigidité corporelle, en restituant une fluidité fœtale, en rétablissant le flux énergétique continu. Désenchaîner et déchaîner les émotions asphyxiées, plonger au cœur de soi-même à la rencontre de son authenticité : une nécessité absolue pour accroître son potentiel d’épanouissement psycho-physiologique. La (ré)appropriation totale de son propre corps est une condition sine qua non de Libération Totale. Et elle ne se fait pas sans larmes et sans gueulements. Cette purge corporelle doit participer à l’édification d’un présent choisi et non d’un présent imposé par manque d’Amour. Cette purification corporelle doit permettre de retrouver son originalité corporelle, son « libre corporel ». Comment réussir ce tour de force ? Principalement par des exercices spécifiques de respiration et de mobilisation du corps dans l’espace-temps.
L’approche individuelle de la transthérapie, axée sur le réharmonisation des appareils physique et psychique, est un commencement de travail de désintoxication et de transgression destiné à propulser la personne dans une vie dynamique, joyeuse et indépendante. En réapprenant à dire naturellement « non ! » et à agir en conséquence, la transthérapie a pour principale aspiration de « déparasiter l’inconscient » pour qu’enfin se développe un Moi-Pur, un Moi-humaniste, un Moi-Réel en tout un chacun. Moi-humaniste qui, en favorisant l’accroissement, la liberté et le bonheur du Moi, apportera plus de vigueur, d’envolée, de courage à qui veut passer « au-delà ».