Prudence
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Bonjour à tous,
On se retrouve avec la première édition de l'année 2016 avec le thème choisi par Singin qui a gagné l'édition précédente, voici ce thème:
Je vous rappelle les règles:
J'ai donc remporté cette édition avec 6 voix et l'histoire Le Placard:
On se retrouve avec la première édition de l'année 2016 avec le thème choisi par Singin qui a gagné l'édition précédente, voici ce thème:
Faire d'une grosse colère quelque chose de bien.
Je vous rappelle les règles:
Concours de métaphores
Transe-hypnose vous propose une nouvelle animation sur le forum, pour le plaisir, pour s’entraîner, pour s'amuser, pour la d'échanger, pour s'enrichir mutuellement... nous vous proposerons tous les mois un concours de métaphores sur un thème donné. Vous pouvez proposer vos thèmes à la suite de ce post.
- Il n'y a rien à gagner, juste le plaisir de participer. Le gagnant pourra choisir le thème du mois suivant.
- Le concours a lieu tous les mois et est ouvert pendant un peu moins d'un mois: A chaque début de mois un modérateur postera le thème du concours choisi par le gagnant du mois précédent et vous pourrez proposer vos idées dans ce post. Le 25 du mois on regarde le nombre de "j'aime" reçu pour chaque message, celui comportant le plus de "j'aime" a gagné. Un modérateur éditera le post de départ et ajoutera le nom du gagnant, son message et le nombre de "j'aime" reçus, ou les noms et les messages en cas d'égalité. Le mois suivant le post sera verrouillé afin d'éviter le nécropostage donc si vous voulez vous exprimer sur le thème ou féliciter le gagnant pensez à le faire rapidement.
- Tout le monde peut participer: que vous soyez thérapeute ou non, débutant ou confirmé, il suffit d'être inscrit au forum pour proposer vos idées. De la même manière tous les inscrits peuvent voter, qu'ils proposent une ou des métaphores ou non, et chacun peut voter pour un ou plusieurs messages.
- Pensez à respecter la charte du forum.
J'ai donc remporté cette édition avec 6 voix et l'histoire Le Placard:
Le placard
C'est l'histoire d'une maison, assez ancienne, un peu abîmée, pas très propre mais plutôt sympa dans l'ensemble, comme ces vieilles maisons de famille. Elle était plutôt agréable à vivre la journée, avec ses petits travers, mais la nuit c'était une autre paire de manches: Quand les habitants allaient se coucher ils entendaient des grincements, des gémissements, des hurlements étouffés et cela les gênaient pendant leur sommeil, quand ils arrivaient à dormir! La journée en mettant de la musique, en allumant la télévision, en faisant plein d’activités ils arrivaient à ne pas entendre ces drôles de bruits qui devenaient effrayants la nuit.
Au fur et à mesure des mois, des années, les bruits étaient de plus en plus forts, de plus en plus effrayants, de plus en plus gênants et les habitants de la maison durent bien se rendre à l'évidence: s'ils voulaient pouvoir dormir, se reposer, il allait falloir quelque chose. Alors ils appelèrent un dératiseur qui leur avait été conseillé par quelqu'un qu'ils connaissaient et qui avaient eu un problème qui ressemblait au leur et qui maintenant passaient des nuits et des jours paisibles.
Une fois le dératiseur arrivé, il demanda aux habitants de se couper les télévisions, les chaînes hifi et tous les nombreux appareils qui faisaient du bruit, cela prit déjà un bon moment. Les habitants avaient peur de ce silence qui en fait n'était pas du silence puisqu'il avait toujours ces gémissements, ses bruits, ses hurlements étouffés. Le dératiseur tendit l'oreille et désigna un placard:
- Qu'y-a-t-il dans ce placard?
- Quel placard? Ho non ce n'est rien, on ne s'en sert pas,ce n'est rien -répondirent les habitants.
- C'est de là que vient le bruit il me semble.
- Ah bon? ho mais on ne s'en sert pas, il ne faut pas y faire attention. D'ailleurs j'avais même oublié son existence.
- Pourriez-vous l'ouvrir?
- Non! s'écrièrent vivement les habitants
- Pourquoi?
- He bien... nous... nous ne... nous avons perdu la clef! Oui, voilà, on n'a pas la clef! Donc on ne peut pas l'ouvrir. -répondirent-ils tremblant de peur.
- Qu'est-ce que vous ressentez?
- Ho mais rien, rien du tout.
- ...
- C'est juste dommage qu'on ait perdu la clef, c'est tout. C'est tout.
La discussion se poursuivit un long moment, tellement long que le soir fini par tomber. Le dératiseur leur demanda de regarder s'ils ne trouvaient pas la clef.
Il revient le lendemain mais toujours pas de clef. Alors le dératiseur continua à discuter avec les habitants et il leur demanda de s’asseoir en silence de temps en temps, juste quelques minutes, quelques instants près de la porte du placard sans rien faire, juste écouter les bruits, les raclements, les gémissements, les hurlements étouffés. Les habitants avaient beaucoup de mal à faire ce que le dératiseur leur demandait, parfois se demandaient à quoi ça pouvait bien rimer, se disaient qu'ils étaient ridicules et que finalement mettre de la musique très fort ça fonctionnait bien, après tout. Mais ils continuèrent, petit à petit, jour après jour. Un jour un des habitant dit au dératiseur qu'il s'était subitement souvenu qu'il avait entendu parler de clefs rangées dans un coffre à la cave ou au grenier. Ils cherchèrent longuement dans le grenier mais sans rien trouver, puis à la cave et trouvèrent un joli coffret en bois ouvragé. Ils le remontèrent sans encore l'ouvrir, pas tout de suite, pas encore, ils le dépoussiérèrent soigneusement, il faut dire qu'il était très beau ce coffret, encore plus beau une fois nettoyé et soigneusement entretenu et nourri.
Lorsque le dératiseur revint ils ouvrirent le coffret qui contenait effectivement la clef du placard. Ils n'osaient pas ouvrir la porte, après tout il y avait peut être toute sortes d'animaux dangereux de l'autre côté et ils avaient peut être des maladies, c'était peut être dangereux, c'était sûrement dangereux, et si on calfeutrait la porte avec de l'isolant ? Mais même s'ils pensaient ses choses ils n'y croyaient pas vraiment et au fond de leur cœur, au delà de la peur ils sentaient qu'il fallait ouvrir cette porte. Le dératiseur leur dit qu'ils pouvaient très bien n'en n'ouvrir qu'un tout petit bout, laisser s'échapper quelques courants d'airs s'ils préféraient, qu'ils découvriraient bien ce qu'il allait se passer en ouvrant la porte.
Les habitants mirent la clef dans la porte, la déverrouillèrent, et ouvrirent en grand, alors des hurlements fantomatiques sortirent à toute vitesse en les renversant, ils hurlaient « tu n'as pas le droit de me faire ça », « c'est injuste », « non ! »... de nombreux mots, de nombreuses phrases enfermées depuis bien trop longtemps. Ils attendirent longtemps que les fantômes des phrases non dites et des émotions refoulées sortent les unes après les autres. Quand la tempête se calma le habitants étaient assez secoués, un peu déboussolés, ils reprirent progressivement leur souffle et le dératiseur leur expliqua que c'était un placard à colère et qu'ils venaient de se libérer d'années et d'années de colères non dites qui pourtant sont si utiles car après tout la colère sert à nous dire qu'un besoin n'est pas respecté et elle peut servir à nous protéger... si on ne l'enferme pas dans un placard ! Les habitants avaient du mal à croire à ce qu'ils venaient de vivre, ils se sentaient mieux, plus légers, plus tranquille, mais qu'est-ce qui avait changé ? Le dératiseur leur fit signe de tendre l'oreille et s'en alla. Alors les habitants écoutèrent et pour la première fois de leur vie, leur sembla-t-il ils écoutèrent le silence.
Depuis ils dorment mieux, savourent la solitude et le silence, ce qui ne les empêche pas d'écouter de la musique : quand le cœur leur en dit.
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