L’ alexithymie ou le silence des émotions

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L’alexithymie ou le silence des émotions


Un article qui m’a fortement ému dans le numéro spécial de « cerveau et psycho » N°7 d' août-octobre 2011 : « Le pouvoir des émotions » de Sylvie Berthoz chercheur et psychologue de l’institut mutualiste Montsouris de Paris.

J’essaie ici d’en reformuler l’essentiel, au risque de le dénaturer ou de l’enrichir un peu plus, mais surderien…



L’alexithymie est liée à un manque de mentalisation des émotions

Les ressentis physiques ne sont alors pas associés à des états mentaux.

Les causes se situeraient dans la petite enfance par défaut d’acquisition des circuits neuronaux ( ou un manque de suppression de connexions neuronales inutiles )

La perception des émotions se fait au niveau du cerveau profond, dans le système limbique, puis l’information passe aux centres de catégorisation, de réflexion, de langage et de perception situés dans le cortex périphérique

Par apprentissage des émotions va se construire et s’organiser une sorte de registre connectique entre les différentes structures de la réponse émotionnelle, des associations automatiques entre les sensations corporelles et des états mentaux ou des mots via le langage, constituant ainsi un vaste répertoire de sensations associées à des mots, des pensées, des souvenirs…

Peu à peu s’élargit la palette d’outils à disposition pour décrire ce qui est ressenti

Progressivement s’élargissent simultanément, la précision, la variété de ses propres émotions et leur compréhension de celle des autres.



Si les parents ne donnent pas assez d’éléments signifiants, verbaux, à l’enfant au fil des émotions qu’il éprouve, il n’arrivera pas à identifier, à mettre en mots ses ressentis émotionnels.

Il est probable que, plus tard, il se réfèrera systématiquement à de simples sensations corporelles sans pouvoir faire accéder la sensation au plan des états mentaux, du cortex, du langage.

Cela pourrait participer à la somatisation, à des troubles psycho-somatiques.

Du fait d’une incapacité de verbaliser, de mettre en mots les émotions, celles-ci se mettraient alors en maux…



Pour sortir le patient de son silence émotionnel il faut lui donner un langage, associer ses sensations à des mentalisations conscientes…construire des passerelles de communication en travaillant avec imagination...

8)
 
I

Intemporelle

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Ben oui on sait bien tout ça, rien de bien nouveau... :roll:

Le livre de poche de Catherine PERISSOL (entre autres) résume bien le langage des émotions.

Comment apprivoiser son crocodile : Ecoutez le message caché de vos émotions pour progresser sur la voie du bien-être
 
surderien

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Intemporelle à dit:
Ben oui on sait bien tout ça, rien de bien nouveau... :roll:

Le livre de poche de Catherine PERISSOL (entre autres) résume bien le langage des émotions.

Comment apprivoiser son crocodile : Ecoutez le message caché de vos émotions pour progresser sur la voie du bien-être

et elle explique l'alexithymie ?

Moi je n'en avais jamais entendu parler !

ET si de temps en temps vous pouviez nous en expliciter un peu plus, dans une participation un peu plus intégrative,

on serait un peu plus sûr de ne pas mourir idiot ...

:roll:


Bon Métaphore m'aurait dit qu'il suffit de lire le bouquin...

Elle semblait manquer de patience pédagogique, peut-être finalement aussi par alexithymie ?

:lol:
 
papusza

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Il y a quelque chose qui m'interpelle, dans cette connection entre les ressentis physiques et les états mentaux.

Un exemple tout bête : avoir peur de passer un oral, peut créer une somatisation (mots de ventre) un peu avant, une semaine avant voire plus.

Même si cette peur est exprimée, cela changera t'il quelque chose ?

Celui ou celle qui ne redoute pas cet oral, donc absence d'emotions ne somatisera pas.

Question : est il possible qu'une personne eprouvant très peu d'émotions somatise, ce qui est différent de se les cacher (ou refouler) ?

Quelle est the "solution" ?
Accepter les émotions eprouvées, faire avec, vivre en fonction de... (on a peur d'un examen oral, on accepte d'avoir peur.. et on se rassure en travaillant, mais on aura peut être encore peur ?? )

N'est ce pas l'émotion qui engendre la somatisation ?
(entre parenthèses: le dire en rigolant, donc s'en détacher me semble la meilleure solution)

Une émotion trop positive pouvant aussi engendrer du stress, et surtout généralement il y a l'inverse pas trop loin...

:roll: Passerions nous notre temps à être "émotionnés de diverses situations" et serait ce cela qui nous rend "malades" ?
Des personnes peu emotives et ne s'exprimant pas (n'en ayant pas le besoin, ou l'envie) devraient être en pleine santé. le sont ils ?
 
Ivan Schmitt

Ivan Schmitt

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papusza à dit:
Il y a quelque chose qui m'interpelle, dans cette connection entre les ressentis physiques et les états mentaux.

Un exemple tout bête : avoir peur de passer un oral, peut créer une somatisation (mots de ventre) un peu avant, une semaine avant voire plus.

Même si cette peur est exprimée, cela changera t'il quelque chose ?

Celui ou celle qui ne redoute pas cet oral, donc absence d'emotions ne somatisera pas.

Question : est il possible qu'une personne eprouvant très peu d'émotions somatise, ce qui est différent de se les cacher (ou refouler) ?

Quelle est the "solution" ?
Accepter les émotions eprouvées, faire avec, vivre en fonction de... (on a peur d'un examen oral, on accepte d'avoir peur.. et on se rassure en travaillant, mais on aura peut être encore peur ?? )

N'est ce pas l'émotion qui engendre la somatisation ?
(entre parenthèses: le dire en rigolant, donc s'en détacher me semble la meilleure solution)

Une émotion trop positive pouvant aussi engendrer du stress, et surtout généralement il y a l'inverse pas trop loin...

:roll: Passerions nous notre temps à être "émotionnés de diverses situations" et serait ce cela qui nous rend "malades" ?
Des personnes peu emotives et ne s'exprimant pas (n'en ayant pas le besoin, ou l'envie) devraient être en pleine santé. le sont ils ?
Ce sont des questions intéressantes. Je crois que le mot "émotion" est beaucoup plus juste, plus parlant que le mot "inconcient". L'alexithymie, de fait, serait un mode de fonctionnement sans inconscient : c'est curieux de l'exprimer de cette manière, non ?
Ensuite, je connais une personne de mon entourage qui est surdouée : elle s'en plaint, parce que les surdoués sont souvent mal adaptés à la société... Pourquoi ? Parce qu'émotionnellement ils rencontrent des difficultés et par conséquent, ils gèrent mal les relations humaines. En fait, l'on sait même qu'un QI élevé ne prédit en rien une carrière professionnelle réussie, pour cette même raison.
Finalement, il est possible d'intellectualiser beaucoup de choses, sans les ressentir émotionnellement. C'est une manière de vivre en faisant presque semblant. Mais l'enjeu véritable, c'est l'émotion. C'est elle qui bloque parfois, ou au contraire, qui donne du coeur à l'ouvrage. Certains pensent qu'il faut développer son intelligence émotionnelle, c'est à dire, en gros, connaître son coeur pour mieux s'en servir plutôt que de faire "comme si"...
On somatise quand ça ne va plus autrement.
 
I

Intemporelle

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Ivan.67 à dit:
Finalement, il est possible d'intellectualiser beaucoup de choses, sans les ressentir émotionnellement. C'est une manière de vivre en faisant presque semblant. Mais l'enjeu véritable, c'est l'émotion. C'est elle qui bloque parfois, ou au contraire, qui donne du coeur à l'ouvrage. Certains pensent qu'il faut développer son intelligence émotionnelle, c'est à dire, en gros, connaître son coeur pour mieux s'en servir plutôt que de faire "comme si"... On somatise quand ça ne va plus autrement.


Tout à fait d'accord avec ça, voici un lien qui permet d'en comprendre les niveaux.

https://www.transe-hypnose.com/sujet/la-maturite-emotionnelle-ou-intelligence-emotionnelle.4458/
 
jeangeneve

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là bas,
je me demande si c'est si pathologique que cela...
et puis quand on veux manipuler on s'efforce de faire éprouver une émotion.
on le vois bien en PNL.

on en arrive a déclarer pathologique un non état,
face a l'impuissance a faire éprouver des émotions .

ne pas reconnaître les émotions de l'autre me semble plus problématique.

une fois encore quand un psy ne trouve pas d'outils, ce serais que la personne à un problème.
quitte a inventer un mot et une nouvelle pathologie .

l'alexithymie est pour moi une bonne compétence notamment en psychologie, car elle évite la volonté de projeter une émotion.

personnellement j'aimerais bien être alexithymique, çà m'éviterai d'être continuellement sollicité par d'autres intérêts et intentions qui sont pas les miennes, qui sont souvent dissimulées pour mieux me manipuler ...
 
H

helena

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bonjour surderien,

Comme le sujet de l'alexithymie vous intéresse, je vous signale le livre que jai publié qui traite spécifiquement de ce sujet:
"Quand les émotions se taisent...comment les reconnaître et les apprivoiser" (Quebecor) Québec
Vous pouvez en avoir un aperçu sur mon site:

http://www.monbien-etre.info/index.html
En espérant avoir de vos nouvelles...
Helena
 
tixela

tixela

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Bonjour à tous/toutes,
Me voici nouvelle sur ce forum car je cherche des infos voire des solutions car je pense être alexithymique et me demande si l'hypnose pourrait m'aider...
Je viens d'écrire ma "présentation" en tant que nouvelle venue sur ce forum, voici le lien si vous souhaitez le lire :
https://www.transe-hypnose.com/sujet/alexithymique-depuis-longtemps-je-souhaite-enfin-changer.4697/
Papusza j'aime bien votre avatar ! (il faut dire que j'aime bcp les poissons !)
Quant à Jeangenève je ne vous souhaite pas de devenir alexithymique comme moi car alors la vie vous paraîtra bien fade.......... !!
Peut-être à bientôt si vous souhaitez avoir un sujet "en chair et en os" à étudier (même si c'est par mail) ou si vous avez des infos ou conseils à me donner...
Je vais également envoyer un mail à la personne qui a écrit le livre signalé par Hélèna, on ne sait jamais... Merci de votre attention. :)
 
castorix

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Bonjour,

Eh bien on dirait que la remarque d'Intemporelle "rien de bien nouveau" est contredite par tout ce qui suit... :wink:


papusza à dit:
Un exemple tout bête : avoir peur de passer un oral, peut créer une somatisation (mots de ventre) un peu avant, une semaine avant voire plus.

Même si cette peur est exprimée, cela changera t'il quelque chose ?

Celui ou celle qui ne redoute pas cet oral, donc absence d'emotions ne somatisera pas.

Pour moi, beaucoup de personnes souffrent d'une forme de "blocage émotionnel" qui dépend d'un "surcontrôle" de leur expression ; mais qui concerne aussi leur prise de conscience.

Je précise qu'il ne s'agit pas là de ce que le mot "alexithymie" recouvre en général (je réponds sur ce thème à tixela sur l'autre sujet qu'elle a ouvert).

Alors, non je ne pense pas que le fait d'exprimer sa peur soit une garantie certaine que tout va bien se passer (il reste ensuite à gérer le truc... :? ).

En revanche ce que je peux affirmer, c'est que je rencontre vraiment beaucoup de personnes qui se "protègent" dans les faits par une certaine forme d'évitement de leurs émotions.
Et que cet évitement conduit souvent à la mise en oeuvre d'attitudes très péjoratives (surtout quand cette réaction est systématique, "réflexe", et donc pas forcément adaptée à la circonstance).

L'exemple le plus courant : le personnage au flegme très britannique, qui vient d'apprendre une mauvaise nouvelle et qui déclare sans lever un sourcil "je crois que j'ai besoin de quelque chose de fort à boire" ; est-il conscient ou non de son émotion ?
a-t-il exprimé ou non son émotion ?
réagit-il à son émotion, d'une manière qui va l'aider vraiment ??

Tout est possible, et comme on dit en Normandie : "p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non"

Parce que si la personne relie son mal de ventre aux soucis, cela ne préjuge pas de sa réaction, adaptée ou moins adaptée...

Quoique Papusza vous parliez de ventriloquie ? :shock: :wink:
"avoir peur de passer un oral, peut créer une somatisation (
mots de ventre) "

Dans ce cas c'est différent :roll:

oups je sors
 
tixela

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Bonsoir,

J'ai trouvé ce sujet :
http://pagepsy.wordpress.com/2012/04/18 ... addiction/

Toujours mes fameuses "alertes google"...

Je vous laisse juger de la pertinence ou pas de l'article, intéressant en tout cas...
(même si le vocabulaire est un peu "technique" pour moi...) :)
 
castorix

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Bonsoir,

Oui c'est clair :

1) cette psychologue a sélectionné des textes qui confirment que le terme d'alexithymie est façonné pour évoquer des situations où les personnes parlent peu et en tout cas, pas de leurs émotions (puisqu'elles ne peuvent lire en elles)

... pas vraiment votre genre :) puisque nous avons lu vos réflexions abondamment développées sur le sujet :wink:

2) les citations en bas de la page dont vous avez donné le lien sont psychanalytiques, typiquement.
 
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