A
Anonymous
Invité
Bonjour,
Je souhaite vous faire partager un article que je viens de finir d'écrire. Le voilà. Merci par avance pour vos commentaires.
TRANSFERT DE COMPETENCE (EdR) et PRESCRIPTION DE SYMPTÔME:
Un homme vint me consulter et me raconta qu’il rencontrait des difficultés sexuelles, à savoir qu’il était "éjaculateur précoce" et qu’il l’avait toujours été avec toutes ses partenaires.
La première séance fut consacrée à l’Anamnèse ("état des lieux" indispensable; il va de soi que le Praticien doit recueillir un minimum d’informations sur le sujet, sa problématique, son objectif, sa situation présente et les grandes lignes de son Histoire de Vie, sa Carte du Monde ("CdM" ou vision subjective du sujet à l’égard de la réalité soit sa réalité perçue - différente de la "réelle réalité"), avant de l’accompagner vers le Changement.
Lors de l’Anamnèse, le sujet me parla de ce moment, il y a environ un an, où un rapport sexuel débutait "normalement" jusqu’à ce que sa partenaire lui dise qu’elle "n’avait pas envie"; je considérais alors que cette expérience présentait notamment un Etat de Ressource (EdR) dans le sens où, exceptionnellement, "tout commençait bien mieux que d’habitude". L’Hypnose Ericksonienne et la P.N.L. (Programmation Neuro-Linguistique) considèrent que nous pouvons à tout moment et instantanément revivre un état que nous avons déjà vécu à un moment de notre Vie, même si nous ne l’avons vécu qu’une seule fois.
C’est lors de la seconde rencontre que j’utilisais la technique dite du Transfert de Compétence après avoir placé le sujet en E.M.C. Je commençais à suggérer au sujet de revivre (Associé soit acteur de l’expérience) cet EdR que j’amplifiais (Submodalités); dès que j’eus calibré que le sujet était "dans l’expérience", j’ancrais l’EdR au niveau de l’un des deux poignets et je maintenais cette ancre (donc sans la relâcher) en suggérant à la personne d’imaginer de quelle manière plus positive et meilleure pour elle se dérouleront désormais ses rapports intimes avec sa partenaire.
Une semaine plus tard environ, lors de la troisième rencontre, le sujet m’informa qu’il n’avait pas eu "l’occasion" d’avoir un rapport sexuel depuis la précédente séance. Je dois admettre que j’étais un peu déçu dans le sens où j’espérais un Feedback qui m’aurait permis de définir et d’orienter plus justement le travail thérapeutique à venir. J’informais alors le sujet que le but de la technique Hypnotique utilisée ce jour serait "d’enfoncer le clou" (en considérant donc implicitement que la technique utilisée lors de la seconde séance avait portée ses fruits bien que le sujet ne l’ai pas encore constaté).
Avant que le sujet ne quitte mon Cabinet au terme de cette troisième séance, je lui prescrivais une tâche à accomplir en lui ayant précisé préalablement qu’il devait s’engager à suivre et à respecter cette prescription à la lettre avant d’en avoir connaissance. Je demandais alors à la personne d’être "le pire des éjaculateurs précoces" (soit pire qu’avant) jusqu’à la prochaine séance; j’insistais bien quant au fait que les rapports sexuels étaient autorisés bien qu’il devait "faire comme si" il était "le pire des éjaculateurs précoces". J’ai prescrit le symptôme… Les prescriptions "ordaliques" ou "paradoxales" comme celle-ci étaient l’une des spécialités de Milton ERICKSON. La prescription, ordalique ou non, ne peut être que bénéfique pour le sujet. En effet, bien que l’accomplissement de la prescription ne soit pas vérifiable par le Praticien, la directive donnée renferme un message; ainsi, le fait qu’une prescription soit suivie a parfois peu d’importance. La tâche ordalique prescrite ici semble en contradiction avec l’objectif car, dans notre cas, la tâche à accomplir est pire que le symptôme lui-même !
Pourquoi une telle décision de ma part et quelles en seront les conséquences chez le sujet ? Il est envisageable que l’une de ses réactions soit de mettre un terme à son symptôme afin de ne plus avoir subir la tâche qu’il s’est engagé à suivre. Par ailleurs, le sujet "maîtrise" alors un phénomène jusqu’ici autonome et indépendant de sa volonté: le provoquer volontairement (ou du moins, chercher à le provoquer), c’est l’autoriser, le contrôler en partie. Le fait de se sentir capable d’aggraver le symptôme permet parfois de pouvoir ensuite diminuer son intensité voire de le neutraliser.
Je souhaite vous faire partager un article que je viens de finir d'écrire. Le voilà. Merci par avance pour vos commentaires.
TRANSFERT DE COMPETENCE (EdR) et PRESCRIPTION DE SYMPTÔME:
Un homme vint me consulter et me raconta qu’il rencontrait des difficultés sexuelles, à savoir qu’il était "éjaculateur précoce" et qu’il l’avait toujours été avec toutes ses partenaires.
La première séance fut consacrée à l’Anamnèse ("état des lieux" indispensable; il va de soi que le Praticien doit recueillir un minimum d’informations sur le sujet, sa problématique, son objectif, sa situation présente et les grandes lignes de son Histoire de Vie, sa Carte du Monde ("CdM" ou vision subjective du sujet à l’égard de la réalité soit sa réalité perçue - différente de la "réelle réalité"), avant de l’accompagner vers le Changement.
Lors de l’Anamnèse, le sujet me parla de ce moment, il y a environ un an, où un rapport sexuel débutait "normalement" jusqu’à ce que sa partenaire lui dise qu’elle "n’avait pas envie"; je considérais alors que cette expérience présentait notamment un Etat de Ressource (EdR) dans le sens où, exceptionnellement, "tout commençait bien mieux que d’habitude". L’Hypnose Ericksonienne et la P.N.L. (Programmation Neuro-Linguistique) considèrent que nous pouvons à tout moment et instantanément revivre un état que nous avons déjà vécu à un moment de notre Vie, même si nous ne l’avons vécu qu’une seule fois.
C’est lors de la seconde rencontre que j’utilisais la technique dite du Transfert de Compétence après avoir placé le sujet en E.M.C. Je commençais à suggérer au sujet de revivre (Associé soit acteur de l’expérience) cet EdR que j’amplifiais (Submodalités); dès que j’eus calibré que le sujet était "dans l’expérience", j’ancrais l’EdR au niveau de l’un des deux poignets et je maintenais cette ancre (donc sans la relâcher) en suggérant à la personne d’imaginer de quelle manière plus positive et meilleure pour elle se dérouleront désormais ses rapports intimes avec sa partenaire.
Une semaine plus tard environ, lors de la troisième rencontre, le sujet m’informa qu’il n’avait pas eu "l’occasion" d’avoir un rapport sexuel depuis la précédente séance. Je dois admettre que j’étais un peu déçu dans le sens où j’espérais un Feedback qui m’aurait permis de définir et d’orienter plus justement le travail thérapeutique à venir. J’informais alors le sujet que le but de la technique Hypnotique utilisée ce jour serait "d’enfoncer le clou" (en considérant donc implicitement que la technique utilisée lors de la seconde séance avait portée ses fruits bien que le sujet ne l’ai pas encore constaté).
Avant que le sujet ne quitte mon Cabinet au terme de cette troisième séance, je lui prescrivais une tâche à accomplir en lui ayant précisé préalablement qu’il devait s’engager à suivre et à respecter cette prescription à la lettre avant d’en avoir connaissance. Je demandais alors à la personne d’être "le pire des éjaculateurs précoces" (soit pire qu’avant) jusqu’à la prochaine séance; j’insistais bien quant au fait que les rapports sexuels étaient autorisés bien qu’il devait "faire comme si" il était "le pire des éjaculateurs précoces". J’ai prescrit le symptôme… Les prescriptions "ordaliques" ou "paradoxales" comme celle-ci étaient l’une des spécialités de Milton ERICKSON. La prescription, ordalique ou non, ne peut être que bénéfique pour le sujet. En effet, bien que l’accomplissement de la prescription ne soit pas vérifiable par le Praticien, la directive donnée renferme un message; ainsi, le fait qu’une prescription soit suivie a parfois peu d’importance. La tâche ordalique prescrite ici semble en contradiction avec l’objectif car, dans notre cas, la tâche à accomplir est pire que le symptôme lui-même !
Pourquoi une telle décision de ma part et quelles en seront les conséquences chez le sujet ? Il est envisageable que l’une de ses réactions soit de mettre un terme à son symptôme afin de ne plus avoir subir la tâche qu’il s’est engagé à suivre. Par ailleurs, le sujet "maîtrise" alors un phénomène jusqu’ici autonome et indépendant de sa volonté: le provoquer volontairement (ou du moins, chercher à le provoquer), c’est l’autoriser, le contrôler en partie. Le fait de se sentir capable d’aggraver le symptôme permet parfois de pouvoir ensuite diminuer son intensité voire de le neutraliser.