Dordogne - Un psychiatre est accusé d’avoir violé quatre patientes sous hypnose
Edition France Soir du lundi 29 juin 2009 page 14
Depuis une douzaine d’années, le Dr Cosculluela et ses avocats ferraillaient avec la justice pour empêcher la tenue d’un procès. La Cour de cassation, saisie d’un pourvoi du médecin, l’a finalement rejeté en 2008.
Le psychiatre bergeracois va donc enfin comparaître cet après-midi devant la juridiction criminelle, et jusqu’à dimanche 5 juillet, pour le viol sous hypnose de quatre anciennes patientes. Elles se sont aussi battues, mais pour que l’instruction, laborieuse, aboutisse et que la sanction du praticien ne se limite pas aux trois ans d’interdiction d’exercice que le conseil de l’ordre lui avait infligés… en 1998 ! Le thérapeute, qui nie les faits, jure n’avoir même pas eu de relation sexuelle consentie avec une cliente.
Il est cependant démenti par plusieurs femmes qui, n’ayant pas agi sous la contrainte, n’ont pas porté plainte, mais seront entendues par la cour d’assises de Dordogne. L’une d’elles rapporte avoir reçu des confidences sur l’oreiller, le bon docteur se vantant de sa pratique de l’hypnose à des fins toutes personnelles.
Les juges qui ont instruit ce dossier évoquent « un dévoiement caractérisé », le psy ayant « lui-même créé les conditions pour que les victimes soient soumises à sa volonté ».
La suggestion par des contes
La première plainte déposée en 1996 avait été classée sans suite par le procureur de Bergerac. Il a fallu que d’autres patientes se manifestent et racontent la même histoire pour que la justice intervienne. Elles disent avoir subi un viol après que le Dr Daniel Cosculluela les a « bercées » et « endormies » par le récit de contes, notamment Le Chasseur et l’Oiseau qu’elles ont toutes entendu.
L’histoire se termine par cette invitation de l’oiseau au chasseur : « Mange-moi quand je serai à ton goût. » L’allégorie induirait « une conduite auto-sacrificielle consentie… » Plusieurs expertises ont été menées avant de renvoyer le médecin devant la cour d’assises, notamment par les psychiatres Michel Dubec, Daniel Zagury, Roland Coutanceau et Jean Claude Chanseau.
Leurs conclusions ont influé, semble-t-il, sur la tenue du procès. Autre élément à charge : l’anatomie du Dr Cosculluela. A priori, son corps présente des singularités qui ont été précisément décrites par les plaignantes, et depuis relevées par les experts.