Le "pétage de plomb"... Pour les NUL(le)S* :roll:
[align=justify]" Emmurés comme ils le sont dans un système social invivable, Les Hindous ont compris depuis longtemps qu’il leur fallait une sortie de secours, sinon ça ne durerait pas autant que les contributions, ça tarderait pas à péter vite fait par un bout ou par un autre.
Quand il s’est suffisamment emmerdé à remplir son devoir conjugal, donner une éducation à ses lardons et rabâcher les bondieuseries de la dévotion quotidienne, l’Hindu bien nait (pour les femmes et les peigne-culs, ça a pas l’air de se faire), l’Hindu bien nait peut du moins prendre ses cliques et ses claques, saluer la compagnie et dire enfin merde à tout le monde. Il se fait la belle et comment, il se tire du monde pour devenir un sannyasi, entendez qu’il n’en a soupé de n’être qu’un zombi, un fantôme d’homme entièrement défini par sa place dans la société. Tout ce qui fait son identité : sa livret de famille, son bulletin de naissance, sa carte de sécurité sociale et son intitulé de compte bancaire, il balance tout ça au vide-ordures et il se casse, le mec, il se casse, il demande pas son reste et il jette pas un regard en arrière, croyez-moi. Il est enfin libre, il accède enfin à l’existence individuelle (…)
La tangente…
C’est un truc qui commence à faire rêver bien des gens chez nous aussi. On est peut-être pas aussi emmerdé que les Hindous par leur système de castes, mais pour ce qui est de la vie quotidienne ça revient un peu au même, vous trouvez pas ?
Vous trouvez pas que tout devient de plus en plus organisé, planifié, standardisé, obligatoire quand c’est pas interdit, les loisirs comme le boulot, la bouffe comme la culture, la baise comme le tourisme, et même pour ceux qui ont des ronds, notez bien qu’ils s’emmerdent autant que les autres, qu’ils perdent leur vie comme les autres, et qu’ils sont aussi robotisé que les autres. Rien d’étonnant que plus on avance dans cette vie imbécile et plus on se rend compte que tout ça rime à rien, et la tangente devient de plus en plus une nécessité impérieuse, le dernier sursaut sans doute du peu de santé vrai qui a réussi à survire en vous dans ce désert d’ennui et de conformisme qui s’appelle la vie des gens (…)».
*Extrait tiré de l'ouvrage "N'être" de Roger Gentis 8) :twisted:.